Le marché des bureaux en Ile-de-France résiste en dépit du pessimisme ambiant
Les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le front économique : inflation élevée, hausse des taux obligataires, instabilité géopolitique, une perspective de croissance quasi-nulle voire une récession attendue pour 2023…
Pourtant, le marché des bureaux francilien semble relativement préservé pour le moment avec 1.488.300 m² placés sur les 9 premiers mois de l’année (+ 20% sur un an et - 4% comparé à la moyenne de long terme).
Pour Alexandre Fontaine, Executive Director Bureaux Ile-de-France : « L’activité sur le segment des petites et moyennes surfaces reste solide (+ 6% par rapport à la moyenne décennale). Le volume de commercialisations a été, en revanche, un peu plus décevant sur ce 3ème trimestre concernant les grandes transactions. Nous restons confiants, malgré tout, concernant les perspectives d’activité au 4ème trimestre qui devraient être bien meilleures au vu du niveau de demande exprimée et des négociations en cours. »
Malgré la bonne tenue du marché tertiaire francilien, la vacance peine à se résorber et atteint 4,1 millions de m² au 1er octobre 2022.
Pour Alexandre Fontaine, Executive Director Bureaux Ile-de-France : « Cette stabilisation de l’offre immédiate disponible masque des tendances divergentes. D’un côté, la vacance continue de se contraindre dans les secteurs les plus attractifs. De l’autre, des pressions à la hausse se font sentir sur certains bassins tertiaires, déjà sur-offreurs, en raison de la livraison de programmes neufs / restructurés en attente de preneurs. Cette dichotomie et ce maintien de l’offre vacante à haut niveau en Ile-de-France devrait perdurer encore plusieurs trimestres. »
Un 3ème trimestre performant malgré les incertitudes
Malgré le monde d’incertitudes dans lequel nous vivons actuellement, avec 7,4 Mds € investis en immobilier d’entreprise, ce 3ème trimestre reste positif, dans la continuité du 1er semestre. Près de 20 Mds d’€ se sont échangés au cours des 9 premiers mois de l’année. Le marché a été en particulier animé par de grandes transactions de qualité, et ce tant en bureaux, en logistique qu’en commerce.
Pour Nicolas Verdillon, Managing Director Investment Properties : « Nous observons un décalage entre le ressenti du secteur et les résultats du trimestre qui vient de s’écouler, témoignant, et c’est normal, de l’inertie du marché. Il y a même eu un phénomène d’accélération de certaines opérations pour les concrétiser avant le ‘reset’ du marché, autrement dit la phase d’ajustement, qui ne sera sans doute visible réellement que d’ici 3 à 6 mois. »
Au-delà de l’impact de la crise énergétique et géopolitique, c’est l’envolée du coût de l’argent qui pèse le plus sur l’immobilier, pas les liquidités, qui sont bien présentes.
Si certains investisseurs vont adopter des positions attentistes, d’autres continueront à avoir « envie de faire », mais avec des rendements à la hauteur de leurs attentes de rémunération du risque et du coût de l’argent.
L’évolution actuelle des taux de rendement suit mécaniquement en partie celle des taux obligataires longs afin de conserver un spread attractif.
Pour Nicolas Verdillon : « Les questions sont donc de savoir où sera la zone d’atterrissage et quand, avec en corollaire, quelle correction de prix, et dans son sillage les conséquences sur les volumes d’investissement 2023. »