Une réunion, la deuxième du genre, a eu lieu il y a quelques jours entre la ministre du Travail, Elisabeth Borne, et les organisations patronales et syndicales, l'occasion de présenter les avancées de la mission sur ce sujet, lancée début novembre et menée par Sophie Moreau-Follenfant, dirigeante du gestionnaire du réseau à haute tension RTE, et Christine Erhel, économiste (Cnam).
L'objectif: améliorer la rémunération ou encore la formation de ces travailleurs, dont les syndicats ont souligné l'importance pour le maintien de l'activité depuis le début de la crise sanitaire.
Pour établir la liste des familles de métiers, deux critères ont été choisis, a précisé Christine Erhel aux journalistes: l'exposition potentielle au risque Covid-19 (contact direct avec le public, les collègues, exposition aux risques infectieux) et la présence sur site, évaluée pendant le premier confinement, et qui doit être supérieure à la moyenne.
Une douzaine de secteurs sont concernés, a précisé le ministère, qui n'a pas souhaité communiquer la liste exhaustive avant de l'avoir envoyée aux partenaires sociaux. Ont été cités l'agriculture, les aides à domicile, le commerce (vendeurs, caissiers), le gardiennage, la sécurité, la logistique (manutention), la propreté, les transports.
Le bâtiment a été inclus d'office, même si le secteur était fermé pendant le premier confinement. En revanche, la santé ne va pas figurer dans la réflexion, car ce secteur fait déjà l'objet d'une réflexion séparée, a précisé le ministère.
La mission sélectionnera ensuite "de manière plus précise les métiers et les branches pour lesquels des négociations seront conduites lors de l'année 2021".
Elle doit également faire un état des lieux des conditions d'emploi et de travail de ces salariés (salaires, contrats, CDD, CDI, conditions de travail, accidents de travail, temps de travail et vie privée, horaires atypiques, formation, dialogue social...).
Les partenaires sociaux et la mission planchent aussi sur une autre dénomination des ces travailleurs de "deuxième ligne". Un consensus semble se dessiner autour de "métiers de la continuité économique et sociale", selon le ministère.
En revanche, syndicats et patronat restent divisés sur les modalités de reconnaissance, les premiers poussant à une "augmentation salariale générale" quand les seconds appellent à regarder "finement, métier, par métier".