"Sur l'objectif de plein emploi, je pense que c'est toujours atteignable", a déclaré le ministre à l'occasion d'une rencontre de l'Ajis (Association des journalistes de l'information sociale).
"Evidemment, il y aura un ralentissement de la création d'emplois en 2023 si nous avons une croissance basse (...) mais nous sommes dans une situation qui est assez particulière, assez étonnante", avec une économie qui "créé encore beaucoup d'emplois", plus qu'attendu par l'Insee au troisième trimestre, a-t-il poursuivi.
Il y a donc "un petit décalage entre le sentiment d'un ralentissement, une inquiétude très compréhensible sur la question de l'énergie ou de l'inflation, et l'état d'un marché du travail qui continue à créer de l'emploi" davantage qu'anticipé, a-t-il insisté.
Pour parvenir au plein emploi, l'exécutif table notamment sur la nouvelle réforme de l'assurance chômage visant à faire évoluer les règles en fonction de l'état du marché du travail. Le projet de loi sur l'assurance chômage, qui doit être voté dans une version de compromis mardi à l'Assemblée nationale et le 17 au Sénat, enclenche la possibilité de procéder à cette modulation par décret.
Concernant les règles qui pourraient évoluer, le ministre a dit vouloir réserver la primeur des annonces aux partenaires sociaux, alors qu'une concertation lancée en octobre, s'achèvera par une séance multilatérale le 21 novembre.
"Nous ne toucherons pas au montant des indemnisations", a néanmoins réaffirmé le ministre, disant plutôt sa préférence pour "la question de la durée maximale d'indemnisation", actuellement de 24 à 36 mois selon l'âge.
Selon lui, "il faut garder une durée minimale d'indemnisation qui permette notamment à ceux qui sont éligibles après un CDD de six mois d'être toujours éligibles". Aujourd'hui, il faut six mois de travail sur une période de référence de 24 mois pour être éligible à l'indemnisation chômage.
En outre, "je ne crois pas au fait d'aller au-delà de six mois pour la durée minimale d'affiliation" car "souvent l'entrée dans le marché du travail se fait par CDD" et ceux-ci sont plus souvent "de six mois que de sept ou huit mois", a-t-il poursuivi.
Sur les critères d'appréciation de la conjoncture qui serviront à la modulation, "il est évident que la baisse du chômage doit faire partie des critères tout comme le rapport entre les emplois vacants et le nombre de demandeurs inscrits", a-t-il ajouté.