Quelques moments clés de ce palais-musée le plus vaste (70.000 mètres carrés de salles d'exposition) et le plus visité (10 millions de visiteurs par an) au monde:
1190 : Tower of Paris
Le Louvre naît à la fin du Moyen-âge comme château-fort pour défendre l'enceinte édifiée par le roi Philippe Auguste autour de Paris alors grand comme trois arrondissements.
La citadelle dotée en son centre d'une "Grosse tour" (dont la base reste visible, sous la Cour carrée) commande l'entrée de Paris en bord de Seine, exactement comme la "Tour de Londres" contrôle à la même époque l'entrée de la City, le long de la Tamise.
1546 : Renaissance à la française
La ville s'étend. Désormais enserrée dans Paris, la place forte médiévale devient résidence royale et fait place à un luxueux palais voulu par François Ier.
L'architecte Pierre Lescot y compose un éclatant "manifeste de l'architecture à la française", selon le conservateur Guillaume Fonkenell, avec une célèbre façade ponctuée de colonnes, bas-reliefs et statues, toujours visible depuis la Cour carrée.
1610 : l'évolution de la Grande galerie
Les tableaux de l'école italienne s'y succèdent aujourd'hui. Au début du XVIIe siècle, la Grande galerie est un passage couvert d'un demi-kilomètre conçu pour relier le Louvre au palais des Tuileries (incendié puis rasé à la fin du XIXe siècle). Henri IV y promène ses chiens et son fils, futur Louis XIII, y joue quand le temps est mauvais.
Avec Louis XIV, le pouvoir se déplace à Versailles à la fin du XVIIe siècle. Le Louvre perd son statut de résidence royale. Il gagne celui d'un palais consacré aux arts et aux savoirs, accueillant plusieurs Académies.
1725 : tout premier "salon"
C'est au Louvre que se tient le tout premier "salon" artistique: l'Académie royale de peinture, installée au Palais depuis 1692, a l'idée de montrer sa production au public, fin août. L'exposition se fait dans le Salon carré. D'où le terme "salon".
Denis Diderot en sera le critique assidu, parfois féroce, de 1759 à 1781. Une poignée d'artistes travaillent et logent au Louvre, comme Chardin, Fragonard ou David. Napoléon les expulsera en 1806 pour rendre au musée tous ses espaces.
1793 : "Muséum des arts"
Le musée du Louvre est enfant de la Révolution: il ouvre ses portes en 1793 sous l'appellation "Muséum des arts" deux ans après un décret fondateur de l'Assemblée constituante.
Le musée doit beaucoup à Napoléon qui remodèle l'espace, l'emplit d'oeuvres provenant de ses conquêtes et s'y marie, en seconde noces et grande pompe, avec Marie-Louise d'Autriche en 1810.
1830 : Delacroix, gardien de musée
La révolution de Juillet 1830 gronde aux portes du Louvre. Des artistes enrôlés dans la Garde nationale veillent pour éviter les pillages.
Eugène Delacroix monte la garde parmi les antiquités égyptiennes, Ingres fait le planton devant les Raphaël. Les "Trois Glorieuses" inspireront sa toile la plus célèbre à Delacroix : "La Liberté guidant le peuple" (visible au Louvre).
1911 : l'adoration des quatre clous
A la rentrée 1911, le Louvre connaît une affluence record. La foule se presse pour voir les quatre clous où était accrochée la Joconde.
Le chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci vient d'être volé. Mona Lisa était jusqu'alors appréciée pour son énigmatique sourire, mais guère plus que d'autres vedettes du Louvre, comme la Vénus de Milo.
Du jour au lendemain, sa mystérieuse disparition fait de la Joconde "la star" incontestée du musée, selon l'historienne de l'art Geneviève Bresc.
Le tableau, volé par un ouvrier italien, sera récupéré deux ans plus tard à Florence et restitué à la France par train spécial.