Pour la première fois, le baromètre dresse un palmarès des diplômes les plus choisis par les apprentis de l’artisanat parmi les 800 diplômes préparés en 2019-2020. Il analyse également le taux d’emploi des apprentis, largement supérieur à celui des jeunes diplômés issus de la voie scolaire traditionnelle.
L’artisanat, 1er secteur pour la formation d’apprentis en France
En 2019-2020, 153.000 apprentis se sont formés aux métiers de l’artisanat en France. Un chiffre en hausse de 3% (+ 4 000 apprentis) par rapport à 2018-2019. Une tendance qui devrait se confirmer pour l’année scolaire 2020-2021 malgré l’impact de la crise sanitaire. Au total, les entreprises artisanales emploient et forment 32% du total des apprentis. Le secteur demeure ainsi le premier pourvoyeur d’apprentis en France.
Marielle Vo-Van Liger, Directrice Marketing et Communication MAAF : « Pour la 3ème année consécutive, le nombre d’apprentis de l’artisanat augmente. Le secteur, de par sa grande variété de métiers, attire de nombreux jeunes désireux de développer un savoir-faire aux côtés de professionnels qualifiés mais également, et de plus en plus, les individus en reconversion. Une dynamique encourageante permise par les campagnes de promotion de l’apprentissage menée depuis plusieurs années pour redorer le blason d’une formation trop longtemps délaissée et dévalorisée. »
Des effectifs en hausse dans la plupart des régions et secteurs
La progression du nombre d’apprentis dans l’artisanat se poursuit dans toutes les régions, à l’exception de l’Ile-de-France et de la Corse, où les effectifs se stabilisent.
C’est dans les régions Hauts-de-France et Nouvelle-Aquitaine que l’on observe la plus forte progression de l’apprentissage dans l’artisanat (+5%), suivies par la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et l’Auvergne-Rhône-Alpes (+4%), l’Occitanie (+3 %), la Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté (+2%) et, enfin, le Centre-Val de Loire et la Normandie (+ 1%).
La hausse des effectifs en apprentis concerne également la plupart des secteurs : le BTP (+5%), les services (+3%) et la fabrication (+2 %). Seul l’artisanat de l’alimentation, où l’apprentissage est déjà très développé, observe une légère baisse de ses effectifs (-1%).
Le palmarès des diplômes les plus choisis par les apprentis
Le panel des diplômes ouverts aux apprentis de l’artisanat est extrêmement large : plus de 800 diplômes ont ainsi été préparés en 2019-2020.
En nombre d’apprentis, les cinq premiers diplômes préparés sont les CAP métiers de la coiffure, CAP pâtissier, CAP boulanger, BP coiffure et CAP maçon. Il s’agit de diplômes pouvant être préparés à la sortie du collège. Globalement, 62% des apprentis de l’artisanat préparent un diplôme de niveau CAP.
Cependant, ils sont de plus en plus nombreux à suivre un diplôme de niveau BAC et supérieur. Au palmarès des diplômes les plus choisis par les bacheliers, on retrouve principalement des BTS : aménagements paysagers (1 140 apprentis), gestion de la PME (720), électrotechnique (590), négociation et digitalisation de la relation client (510).
De nombreux jeunes choisissent également de se former à un métier de l’artisanat, à l’occasion d’une réorientation et d’un second parcours. C’est le cas de bacheliers qui reprennent la préparation d’un CAP, le CAP pâtissier étant le plus prisé par ces bacheliers en réorientation (470 apprentis).
Chez les plus de 26 ans et les demandeurs d’emploi en reprise de formation, ce sont les secteurs des soins à la personne (coiffure, esthétique), le commerce de fleurs et les métiers du bâtiment qui ont la côte.
Un taux d’emploi bien supérieur à celui des élèves formés par voie scolaire
Quel que soit le secteur, pour la grande majorité des apprentis de l’artisanat, l’insertion professionnelle se fait dans les 6 mois suivants la formation : 64% des apprentis sont ainsi en emploi 6 mois après l’obtention de leur diplôme. C’est dans l’artisanat de fabrication que le taux d’emploi est le meilleur (69%) : les apprentis de ce secteur sortent en effet généralement avec un niveau de diplôme plus élevé.
À titre de comparaison, seuls 40% des étudiants qui se forment aux mêmes diplômes par la voie scolaire classique ont trouvé un emploi 6 mois après la fin de leur formation. Au moment de l’embauche, l’entreprise donne bien souvent l’avantage à l’ex-apprenti qui possède déjà une expérience du métier et, plus généralement, du monde professionnel.
Catherine Elie, Directrice des études et du développement économique de l’ISM : « Dans le contexte de la difficile insertion professionnelle des jeunes, que la crise sanitaire est venue aggraver, les ex-apprentis possèdent un avantage indéniable. Leurs profils sont très plébiscités par les employeurs, de plus en plus regardants sur les expériences professionnelles passées de leurs potentielles nouvelles recrues ainsi que sur leur connaissance du monde du travail. Avec un taux d’emploi à 77%, ce sont les ex-apprentis avec le niveau de diplôme le plus élevé – Brevet Professionnel, Brevet Technique des Métiers, BTS et supérieur – qui sont les plus avantagés. À noter que l’état du marché influe également significativement sur les débouchés : dans certaines spécialités très recherchées (ambulancier, couvreur ou bien encore boucher), le taux d’emploi est très élevé, pouvant atteindre 90% ! ».