Exceptés les sports additionnels (surf, breakdance, skateboard, escalade) arrivés plus tard dans le jeu, le dernier atlas des compétitions de Paris-2024, avec ses deux pôles au coeur de Paris et en Seine-Saint-Denis, remonte à un an, lors d'une présentation du patron du comité d'organisation (Cojo), Tony Estanguet, devant le Comité international olympique (CIO).
Le surf suscite les convoitises, avec cinq candidatures: trois dans le sud-ouest (Hossegor-Seignosse-Capbreton, Biarritz, Lacanau), une en Bretagne (La Torche, Finistère) et l'île polynésienne de Tahiti.
Pour le reste, rien n'a bougé, ce qui n'empêche pas le lobbying auprès du Cojo.
Ainsi, la Fédération française de tir, soutenue par la fédération internationale, a avancé un projet alternatif pour que ses épreuves se déroulent dans le Val d'Oise, à Saint-Witz, à quelques kilomètres au nord de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, plutôt qu'à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, dans l'une des places fortes des futurs JO, le "cluster des médias". Cette zone, qui comprend Le Bourget, doit aussi accueillir le volley-ball, le centre des médias et le nouveau quartier où seront hébergés les journalistes.
"Le projet actuel est un site éphémère qui ne laisse pas d'héritage, alors que nous avons besoin d'emplacements pour pratiquer le tir en Ile-de-France", plaide Philippe Crochard, le président de la FFTir, qui revendique 226.000 licenciés en France, dont 29.000 en région parisienne. "Notre intérêt, c'est Saint-Witz", où un club de Roissy, contraint de déménager, doit s'installer.
Financement
Le Cojo a accepté d'étudier ce dossier et devrait trancher rapidement. Problème, dans le premier cas, s'agissant d'installations provisoires, c'est le Cojo, financé par des fonds privés (sponsors, billetterie, CIO) qui paye. Dans le second, il faudrait que des acteurs publics, Etat ou collectivités locales, sortent le chéquier pour financer la partie pérenne du site.
Ce problème de financement pourrait faire capoter le projet, selon plusieurs acteurs associés aux JO. Autre question soulevée, le devenir du terrain prévu initialement pour le tir, un ancien dépôt d'hydrocarbures de l'armée que l'Etat s'est engagé à dépolluer.
Mais si la solution était retenue, "cela aurait l'intérêt d'associer un autre département de la région parisienne à l'accueil des épreuves", le Val d'Oise, glisse un acteur public, sous couvert d'anonymat.
Au détriment de la Seine-Saint-Denis ? Le "cluster des médias", "c'est un deuxième pôle des JO pour la Seine-Saint-Denis (après celui du village olympique et du Stade de France), c'est un tout", prévient le président du département, Stéphane Troussel.
"Deux épreuves, c'est un minimum", ajoute-t-il. Lesquelles ? "Deux épreuves", insiste Stéphane Troussel, dont le territoire bénéficiera des plus grandes infrastructures des Jeux, et, niveau épreuves, sera le mieux pourvu avec Paris, en accueillant entre autres l'athlétisme et la natation.
Le département le plus jeune de France y ajouterait bien l'un des nouveaux sports ou disciplines à dimension urbaine du programme olympique. Il en reste cinq à caser: breakdance, skateboard, escalade, BMX Freestyle et basket 3x3. Pour ceux-là, Paris-2024 a jeté son dévolu sur la place de la Concorde, susceptible d'offrir aux diffuseurs des images léchées pour des sports spectaculaires. Mais l'espace ne permettrait pas de tous les intégrer, d'où l'hypothèse d'en situer un, ou deux, ailleurs.
Plus loin de Paris, certains ont prêté à Chamonix des ambitions pour accueillir les épreuves d'escalade, 100 ans après les Jeux d'hiver de 1924 (ceux d'été avaient eu lieu à Paris). "Plein de choses se disent mais rien n'est acté", répond à l'AFP Marie-Noëlle Fleury, vice-présidente de la Vallée de Chamonix Mont-Blanc, chargée des sports, en confirmant une volonté "de célébrer dignement" l'anniversaire.
La carte finale de Paris-2024 doit être arrêtée fin 2020, après les Jeux olympiques de Tokyo. Celle-là sera définitive.