Écologie et rénovation énergétique
Le premier point sur lequel le ton est monté lors du débat est la question des énergies renouvelables.
Emmanuel Macron souhaite continuer à miser sur le développement des panneaux photovoltaïques et des éoliennes, tout particulièrement offshore, en maintenant et améliorant le nucléaire le temps que les énergies renouvelables prennent plus d'ampleur dans la consommation énergétique française.
Le candidat-président compte également réduire les besoins du pays en accélérant la rénovation énergétique avec le dispositif MaPrimeRénov'. Il veut ainsi doubler le nombre de logements rénovés en passant à 700.000 logements rénovés chaque année s'il est réélu.
Il a également confirmé vouloir créer une prime pour aider les seniors à aménager leur logement basée sur MaPrimeRénov' afin de leur permettre d'éviter les EHPAD et intitulée MaPrimeAdapt'.
Emmanuel Macron souhaite maintenir le bouclier tarifaire sur le prix des énergies le temps de la crise, après laquelle il ne subventionnera plus le pétrole et les énergies fossiles pour à la place reverser ces subventions sous forme d'aides à la rénovation énergétique des logements français.
Marine Le Pen, accusée par son concurrent d'être « climato-sceptique », souhaite diminuer la TVA sur les produits énergétiques fossiles pour soulager les ménages et favoriser le pouvoir d'achat. Elle veut également sortir du marché européen de l'électricité qu'elle considère comme source de l'augmentation du prix de l'énergie et à la place laissé l'État réguler les prix.
Elle est aussi contre le blocage des importations de gaz russe en raison des retombées néfastes que cela engendre sur les particuliers et les entreprises.
Elle affirme également sa volonté de s'opposer aux éoliennes terrestres car, selon elle, cette source d'énergie s'avère trop incertaine puisque basée sur la présence ou non de vent pour alimenter les turbines, trop dérangeante pour ceux habitant à proximité en évoquant des « troubles anormaux du voisinage » et que quand les éoliennes ne tournent pas « il faut avoir recours au charbon », ce qui contrecarre l'intérêt écologique des éoliennes. Elle souhaite donc démonter les éoliennes incriminées et organiser des référendums pour décider du sort des autres projets éoliens.
La candidate du Rassemblement National juge aussi que le modèle économique de libre-échange est grandement responsable des émissions de gaz à effet de serre car « les importations en représentent 50% ». Elle privilégierait un modèle basé sur la production locale autant que possible en passant par une réindustrialisation afin de permettre une plus grande indépendance française et une forme de « patriotisme économique ».
Le rythme de la transition écologique dicté par Emmanuel Macron est également remis en question par Marine Le Pen. Elle dénonce une « politique écologique punitive » pour les ménages n'allant pas assez vite dans leur transition écologique avec notamment les restes à charge importants lors de travaux de rénovation énergétique d'un logement ou encore la décision d'interdire l'installation de nouvelles chaudières au fioul malgré le fait que certains ménages n'auraient « pas les moyens de faire autrement ». Les Zones à Faibles Émissions ont également été critiquées par Marine Le Pen, dénonçant une inégalité pour les ménages ne pouvant pas investir dans un véhicule électrique ou peu polluant mais qui habitent dans une ZFE.
Travail et retraite
Marine Le Pen a annoncé vouloir s'assurer que les charges sociales de travailleurs détachés en France soient payées en France. Le fait que ces charges soient reversées dans le pays d'origine du travailleur est selon elle « une perte nette pour notre pays et crée une préférence étrangère à l'emploi dans un certain nombre de secteur ». Pour elle ce mécanisme provoque une asymétrie pour les entreprises n'ayant pas recours à des travailleurs détachés par rapport à celles y faisant appel.
Pour Emmanuel Macron en revanche, sa politique menée jusqu'à présent à permis de réduire les fraudes et il s'estime satisfait d'avoir « changé les règles pour que soit respecté le principe « à travail égal salaire égal » concernant les travailleurs détachés. L'actuel président a également pointé du doigt le fait que faire payer en France les charges sociales des travailleurs détachés étrangers mais que ne pas appliquer ce même principe aux travailleurs français à l'étranger, c'est-à-dire « la préférence nationale à l'emploi », représenterait « la fin du marché commun du travail européen ».
Le sujet des retraites a lui aussi montré le clivage entre les deux candidats. Marine Le Pen souhaite faire revenir la retraite à 60 ans ou 62 ans (40 à 42 annuités) afin que les français puissent profiter de celle-ci.
Emmanuel Macron quant à lui maintient son intention de faire passer la retraire à 65 ans mais également de conserver les critères de pénibilité, qu'ils jugent fondamentaux dans le système des retraites, pour continuer de permettre à ceux qui ont exercé une profession difficile de partir plus tôt à la retraite.