Pour ce faire, les familles Corre (extrusion et thermolaquage de profilés aluminium) et Liébot (menuiseries, principalement aluminium, extrusion et thermolaquage de profilés aluminium), investissent ensemble pour l’avenir de la profession en créant le premier site français capable de trier tous les types de déchets aluminium et de les transformer en billettes d’aluminium à faible taux carbone.
Des déchets aluminium actuellement perdus au profit d’autres marchés
La France compte à ce jour deux** fonderies produisant des billettes d’aluminium, uniquement à partir de déchets aluminium « blancs », c'est-à-dire d’aluminium brut. En l’absence de débouché, les chutes d’aluminium générées en usine (dans lesquelles l’aluminium est laqué et généralement barretté) et l’aluminium de fin de vie (issu de la déconstruction de produits ayant déjà vécu), quittent le territoire pour être recyclés à l’étranger. Ils reviennent rarement en France.
Or dans les années à venir, la quantité d’aluminium de fin de vie, issu de la déconstruction, ne fera qu’augmenter sur le territoire, notamment en raison du Décret Tertiaire de juillet 2019, qui fixe des obligations de réduction de la consommation d’Energie dans les bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m².
Il y a urgence à mettre en place une véritable « boucle fermée » pour baisser le poids carbone des ouvrages en aluminium, notamment dans le cadre de la RE2020. Les produits aluminium en fin de vie (fenêtres, façades, garde-corps, cloisons…) seront ainsi recyclés pour devenir de nouveaux produits pour le bâtiment, l’ensemble des opérations étant réalisé en France.
Demain, la première fonderie capable de traiter tout type de déchet aluminium
Les familles Corre et Liébot unissent leurs forces afin de créer la première fonderie française capable de trier tout type de déchet pour produire de l’aluminium bas carbone. Celle-ci aura vocation à couvrir les besoins propres de ces deux groupes mais également les besoins des professionnels du bâtiment.
Elle verra le jour à Sainte-Hermine en Vendée. Une société, Coralium, a été créée pour permettre cette activité. Un terrain de 70 000 m2 a été identifié et accueillera une usine de 9.000 m2. Le projet, d’un montant total de 30 millions d’euros, entraînera la création d'une soixantaine d’emplois.
Un processus industriel global et très élaboré
Cette fonderie sera la première en France à être capable de traiter tout type de déchet aluminium (pur, laqué, barreté, ou fin de vie). Cela suppose un processus de tri particulièrement élaboré, composé de nombreuses étapes et de machines performantes pour arriver à un alliage 6060 ou 6063 qualité Bâtiment. Des étapes de broyage, séparation magnétique, tamisage, tri par rayons X, délaquage, se succèdent pour obtenir un métal identique à une première fusion.
Elle aura une capacité de production de 20.000 tonnes de billettes aluminium par an dans un premier temps.
Un site conçu pour limiter son impact environnemental
Pour la première fois, ces installations de tri sont situées sur le même site que la fonderie, contribuant ainsi à réduire le bilan carbone lié au transport. Celle-ci sera dotée des technologies les plus récentes et performantes, notamment avec l’installation d’une centrale de production d'électricité qui fonctionnera grâce à la chaleur récupérée sur le site de production, et qui permettra de réduire la consommation nécessaire pour alimenter ce type d’industrie.
* https://www.ecologie.gouv.fr/construction-et-performance-environnementale-du-batiment
** hors fonderie à usage interne