Le panneau à plis croisés KERTO-Q (lamibois) : la solution incontournable pour ce projet
Le Kerto-Q satisfait à deux exigences essentielles pour de telles réalisations : la stabilité dimensionnelle des éléments pour réaliser de grandes portées et la forte résistance aux contraintes structurelles du projet. En effet, l’utilisation du Lamibois pour cette charpente couvrant la totalité du complexe sportif s’explique notamment par l’intérêt de la grande dimension des panneaux Kerto (jusqu’à 21m de portée sur ce projet) qui sont découpés sur un portique de taille à commande numérique sur mesure. Ici, la forme des poutres a permis d’optimiser au mieux la matière et donc de limiter la perte de matériaux grâce à une découpe précise.
« Le choix du Kerto se justifiait notamment par l’efficacité mécanique du produit, notamment dans sa résistance à la flexion en X et Y, moins efficace en Lamellé collé non croisé. De plus, grâce à l’utilisation de caissons creux, la charpente est plus légère en plaçant la matière là où elle est nécessaire pour porter l’ouvrage, » précise Gontran Dufour, directeur associé cogérant du bureau d’étude VS-A.
Cette solution se justifie également en raison de la capacité du Kerto-Q à s’adapter à des rayons de courbures différents, parfois très serrés au niveau de la continuité entre les arbalétriers et les poteaux.
« Le Kerto est un matériau très intéressant qui aura permis de répondre aux spécificités techniques de ce projet. Cela aura nécessité un grand éventail de connaissances techniques, » souligne Antoine Roux, Charpente Concept. « Par exemple, la charpente bois repose sur une résille métallique. Nous avons donc dû habilement faire coïncider la dilatation du métal avec le Kerto, qui lui justement ne dilate pas. »
Les poutres caissons, une utilisation originale du Kerto-Q
Les poutres sont découpées dans des panneaux de lamibois à plis croisés Kerto-Q de 2.50m de large et d’une épaisseur allant jusqu’à 69mm : lorsque la géométrie change d’une poutre à l’autre, il suffit de changer le tracé de la découpe. (voir schéma poutre caisson)
La trame formée de 3m par 3m est ainsi obtenue par grandes poutres et entretoises en Kerto avec la particularité d’être des poutres caissons.
Les poutres caisson sont des poutres creuses constituées de 2 flasques Kerto-Q (panneaux) assemblées par des fourrures intérieures hautes et basses et parfois intermédiaires en Kerto-S collées-vissées. Ce collage de rigidité des fourrures permet de récréer l’inertie recherchée de la poutre.
Pour répondre au volume conséquent d’assemblage à réaliser, la production a été répartie sur deux sites : dans les ateliers Poulingue à Beuzeville et sur le site de la société Cosylva à Bourganeuf.
Une solution esthétique, tant dans l’allure générale que dans les finitions
« L’utilisation du Kerto nous a particulièrement séduit en raison de ses atouts visuels, notamment une intéressante finition de veinage pouvant se voir sur la face des poutres et donnant ainsi une impression de bois massif, ce qui n’aurait pas eu ce rendu avec du lamellé collé » précise Gaétan Morales, chargé de projet pour l’agence Gaëtan Le Penhuel Architectes.
« Les attentes par rapport au système d’accroche et leur rendu final étaient également très spécifiques, c’est pourquoi nous avons dessiné le système d’attaches pour le rendre discret et garder l’aspect d’une charpente bois et évitant de rendre visible les importantes ferrures métalliques, » rappelle Gontran Dufour.
« Le travail effectué pour les attaches a été particulièrement conséquent puisque plus de 100 tonnes d’acier ont été nécessaires rien que pour la réalisation des ferrures », détaille Humphrey Delahaye, directeur technique du charpentier Poulingue.
En effet, l’un des grands intérêts du rendu de cette charpente était aussi de trouver une solution esthétique pour les systèmes d’accroche (détail de connexion, phase chantier relativement longue,…), d’où l’importance notamment des joints de continuité pour récréer visuellement des poutres jusqu’à 30.4m de portée entre appuis. Or, grâce aux valeurs mécaniques très élevées du Kerto-Q pour la reprise de cisaillement pour les connecteurs métalliques (ferrures, boulons, broches), la cavité creuse de la poutre permet d’intégrer des ferrures en âme dissimulée.
« Afin d’aller encore plus loin dans cette impression globale d’unité, des poutres de 40m de long étant inconcevables, l’entreprise nous a proposé de poser un habillage en plaques Kerto qui masque ainsi parfaitement l’assemblage lorsque cela est nécessaire, » détaille Gaétan Morales, chargé de projet pour l’agence Gaëtan Le Penhuel Architectes.
Ainsi, ce souci du détail déjà suggéré dans les carnets de détail de l’appel d’offre (BET VS-A) puis confirmé en phase EXE (Poulingue et Charpente Concept), a permis de créer au final une charpente d’allure très légère et homogène avec des assemblages brochés discrets.
Un travail d’exécution minutieux menée par l’entreprise Poulingue
En parallèle de l’étude d’exécution, une mobilisation du bureau d’études et méthodes de l’entreprise Poulingue aura permis de caler rigoureusement la préfabrication des grandes poutres et des entretoises caissons ainsi que l’approvisionnement des pièces métalliques de connexions. De par la complexité et l’envergure du projet, une réelle gestion de projet a ainsi été mise en place jusqu’à la livraison sur chantier.
« Avec une moyenne de 8 à 10 personnes sur le chantier, 6 jours par semaine près de 4 mois, nous avons dû faire preuve d’une vigilance accrue, notamment en termes de levage, en raison des précautions supérieures à prendre pour des chantiers de ce type, » souligne Humphrey Delahaye, directeur technique du charpentier Poulingue. « De plus, nous avons également dû être particulièrement attentifs dans le suivi du plan d’exécution puisque aucun axe n’est identique », ajoute-t-il.
Par ailleurs, une lasure incolore a été appliquée en phase chantier par l’entreprise Poulingue pour protéger le bois et conserver son naturel jusqu’à la couverture complète du bâtiment.
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