L'entreprise, portée aussi par sa branche Télécom, a réalisé au premier semestre un bénéfice net en hausse de 53% à 225 millions d'euros.
Son chiffre d'affaires a atteint 26,13 milliards d'euros, une hausse de 41% liée à l'arrivée d'Equans, racheté l'an dernier à prix fort à Engie. A périmètre et changes constants, c'est une progression de 3%.
Globalement, le bénéfice net de Bouygues a pâti du caractère saisonnier de certaines activités (routes notamment), mais aussi du renchérissement du coût de l'endettement, en lien avec l'acquisition d'Equans, souligne le groupe jeudi.
"En raison de la saisonnalité des activités, les résultats du premier semestre ne sont pas représentatifs des résultats annuels", a insisté le directeur général Olivier Roussat devant journalistes et analystes.
Pour 2023, l'entreprise confirme, "dans un environnement instable, marqué par l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et la volatilité des devises", un chiffre d'affaires proche de celui de 2022 et une augmentation du résultat opérationnel courant de ses activités.
Equans, réuni désormais avec l'unité Bouygues Energies & Services, a représenté ce semestre 9,1 milliards d'euros d'activité (dont un tiers réalisé en France).
Dans le "contexte porteur" de la transition énergétique et profitant d'une "très bonne dynamique sur toutes les géographies", selon M. Roussat, il bénéficie d'une prise de commandes de 9,5 milliards d'euros, par exemple pour des data centers, en Allemagne et au Royaume-Uni.
Acquise pour 6,6 milliards d'euros, l'entreprise fournit des services de gestion de l'énergie dans les bâtiments, de ventilation, de climatisation, de chauffage ou de sécurité-incendie. Tandis que le Bouygues historique construit les bâtiments.
Parmi ses innovations, elle propose une solution de stockage de l'énergie thermique dans les aquifères, pour une climatisation moins carbonée. Ou encore un type de recharge électrique permettant de charger "au strict niveau nécessaire" les bus électriques pour économiser batteries et énergie, a détaillé Bouygues, qui a commencé sa présentation jeudi en listant une série d'innovations portées par ses filiales.
Métros et gratte-ciel
Pour 2023, Equans vise "une légère croissance de son chiffre d'affaires", et le groupe a décidé de "privilégier la marge plutôt que les volumes".
L'optimisme est de mise aussi sur son coeur de métier, la construction, où le géant du BTP affiche un "carnet de commandes à un niveau historique", à +9% à 30,8 milliards d'euros fin juin, tiré par de grands projets.
Par exemple, l'extension d'une ligne de métro à Hong Kong (pour 470 millions d'euros), ou une tour de 200 mètres, la Riviera Tower, prévue en Grèce (200 millions d'euros).
Colas (routes et rail) engrange aussi les signatures: réhabilitation de l'Interstate 26 aux États-Unis (110 millions d'euros), métro aérien aux Philippines.
En revanche, Bouygues Immobilier souffre toujours de la hausse des taux d'intérêts, avec un carnet de commandes en repli de 21%.
Bouygues Telecom pour sa part poursuit le développement de sa base de clients dans le fixe, et maintient ses investissements pour densifier son réseau mobile.
Il confirme pour 2023 "un chiffre d'affaires facturé aux clients en hausse", et d'ailleurs moins de promotions que l'an dernier, et un excédent brut d'exploitation (Ebitda) après loyer d'environ 1,9 milliard d'euros.
Bouygues est par ailleurs en conflit avec Iliad (Free), à qui il a dû verser 308 millions d'euros dans le cadre d'un contentieux sur des offres commerciales. Il a fait appel de ce jugement du tribunal de commerce de Paris.
"Nous contestons fermement cette décision", a dit jeudi M. Roussat, qui "espère récupérer en appel une partie significative de la somme".
Enfin, TF1 a vu son bénéfice fondre de 20% au premier semestre, et ses ventes baisser de 12,5%, malgré une progression des audiences, en raison du repli du marché publicitaire. Il prévoit un plan d'économies et de resserrement du coût des programmes.