
"Le plan local d'urbanisme (PLU) bioclimatique, adopté en juin 2023, ainsi que les ateliers de travail qui se sont tenus au printemps (...) ont permis d'aboutir à un accord de l'ensemble de la majorité municipale pour un projet revisité de transformation de la Porte de Montreuil", a annoncé dans un communiqué la Ville, qui prévoit un début des travaux à l'été 2025.
Noeud autoroutier emblématique de l'Est parisien, la Porte de Montreuil génère à la fois bruit, pollution et chaleur, et s'avère particulièrement hostile aux piétons comme aux cyclistes.
La mairie promet sa transformation en une "grande place végétalisée de 3,5 ha".
L'accord prévoit, comme annoncé au printemps, l'abandon de l'immeuble-pont du projet Nexity, qui devait enjamber le périphérique et accueillir un hôtel et des bureaux, ainsi que l'abandon d'un immeuble accueillant des bureaux et une halle couverte pour les puciers.
L'emblématique marché aux puces restera donc en plein air et sera "aménagé, équipé et végétalisé".
La couverture de l'anneau situé sur le périphérique est en revanche maintenue, et pour compenser l'abandon de l'immeuble-pont qui devait contribuer à réduire le bruit, "un ouvrage d'isolation acoustique végétalisé" sera construit.
La Ville promet également la préservation de 29 arbres supplémentaires "grâce à la modification des emprises bâties", en complément des 22 déjà préservés, tandis que ceux qui ne peuvent être maintenus "seront transplantés".
Parmi les nouveautés, un centre de santé, un "club pour les séniors" et un marché alimentaire verront le jour, tandis qu'un projet culturel dédié à la bande dessinée sera "mis à l'étude".
La recyclerie gérée par Emmaüs sera par ailleurs préservée et une piste cyclable créée.
"Cette transformation permettra d'apaiser ce secteur majeur de l'Est parisien en augmentant massivement la place de la nature. Près de 8.300m2 seront végétalisés, dont 5.400m2 en pleine terre, et plus de 400 arbres seront plantés", promet la Ville.
L'exécutif parisien avait annoncé fin 2021 lancer la métamorphose de cette entrée populaire de Paris pour environ 100 millions d'euros, après l'adoption en 2019 du projet du promoteur Nexity par le Conseil de Paris.
Le projet prévoyait notamment une dizaine d'immeubles, soit 60.000 m2 de bâtiments, contre environ moitié moins aujourd'hui.
Mais depuis septembre 2022, les écologistes s'opposaient frontalement au projet, qualifié de "muraille de béton et de bureaux".
"L'essentiel a été préservé, à savoir couvrir le périphérique et faire une grande place avec un jardin", a déclaré à l'AFP Jacques Baudrier, adjoint à la construction de la maire (PS), qui porte le projet depuis 2001.
"On clôt l'ère Missika (ex-adjoint à l'urbanisme, ndlr) et des projets urbains dispendieux, anti-climat, et on va pouvoir rentrer dans l'ère du PLU bioclimatique", s'est félicité Antoine Alibert, co-secrétaire d'EELV Paris.
"Ca reste un accord contre nature menaçant la salubrité publique. Cet endroit est extrêmement pollué, ce n'est pas l'endroit où installer de nouvelles populations", a estimé de son côté Christine Nedelec, présidente de France Nature Environnement (FNE) Paris, l'une des associations à l'origine de plusieurs recours contre le projet.