Accord à gauche à Paris sur le plan local d'urbanisme avec des hauteurs limitées à 37 mètres

"Le PLU va partir en enquête publique" après un vote du Conseil de Paris début juin, s'est félicitée lors d'un point presse des élus écologistes Nathalie Maquoi, une de leurs négociatrices sur le sujet.

Le premier adjoint PS à l'urbanisme, Emmanuel Grégoire, a confirmé à l'AFP les principaux points du compromis. Si les élus doivent encore le valider, "on prend le chemin d'un accord et c'est une grande satisfaction", a-t-il déclaré.

"C'est une avancée pour la majorité, ce n'est pas un camp qui a gagné sur l'autre", a souligné le chef des élus communistes Nicolas Bonnet-Oulaldj.

Dans ces négociations serrées entre les trois branches de la gauche au pouvoir dans la capitale, socialistes et communistes ont accepté de limiter à 37 mètres la hauteur des futures tours dans les rares zones restant à aménager, Bruneseau (XIIIe) et Bercy-Charenton (XIIe).

"C'est la fin des tours à Paris", s'est réjoui Emile Meunier, autre négociateur des écologistes qui annoncent également "plus aucune nouvelle construction en béton" dans Paris.

"L'application dès 2025 de la RE (règlementation environnementale) 2028", aux seuils carbone plus contraignants, amènera les promoteurs "à utiliser d'autres matériaux que le béton, ou à faire la démonstration qu'il n'y a pas d'alternative", a précisé Emmanuel Grégoire.

Les Verts soulignent aussi avoir obtenu l'abaissement à 150 m2 du seuil des parcelles à partir duquel s'appliquera une obligation progressive de laisser de la pleine terre. "C'est un PLU où on ne pourra quasiment plus construire", a résumé Emile Meunier.

L'élu EEVL annonce également un "moratoire sur le bureau" dans l'ouest et le centre parisien déjà pourvus, ainsi que l'interdiction de "tout nouveau meublé touristique".

Les logements loués toute l'année sur des plateformes comme Airbnb seront "examinés au cas par cas" par la mairie, qui sera en "position d'interdire" dans les zones déjà pourvues, a précisé M. Grégoire.

Quant au périphérique, sujet de dissensions au sein de la majorité, les Verts disent avoir obtenu "une zone de non constructibilité de 25 mètres" autour de l'anneau routier et la fin des "immeubles ponts" comme celui de la porte de Montreuil, un projet auquel ils s'opposent.

"Rien, dans le PLU, ne peut faire obstacle au projet de la porte de Montreuil", leur répond Emmanuel Grégoire, qui envisage de déposer "en l'état" le permis d'aménager, susceptible d'être ensuite amendé "notamment en supprimant l'immeuble pont".