- Pour 80% des Français, la baisse de la consommation énergétique est associée à une perte de confort
- 79% des Français se disent insuffisamment informés sur les possibilités existantes
- 57% considèrent qu'ils rencontreront des difficultés pour payer leurs factures cet hiver
- Pour 81% des Français aux revenus les plus modestes, les moyens financiers sont un frein à l'acquisition d'équipements pour agir sur le chauffage
- Seuls 8% sont équipés d’un thermostat connecté
De fortes inquiétudes en vue de l'hiver
Le constat est sans appel : 55% des personnes interrogées pensent qu'elles ne disposent pas d'un système de chauffage optimal. La raison financière pèse fortement car 23% d'entre eux estiment que s'ils sont bien chauffés, ils paient trop cher. 13% admettent rencontrer des difficultés pour maintenir leur logement à une température agréable et 19% souffrent à la fois de l'inconfort thermique et des coûts élevés.
Tous modes de chauffage confondus, 57% considèrent qu'ils rencontreront des difficultés pour payer leurs factures cet hiver. 65% des personnes disposant d'un mode de chauffage électrique anticipent cette difficulté.
De même, 2 français sur 3 estiment que le chauffage est le poste le plus énergivore de leur logement, information confirmée par l’Ademe, l’agence de la transition écologique, qui précise que 66% de la consommation énergétique des bâtiments est liée au chauffage.
En moyenne, 45% se disent, eux, tout à fait satisfaits de leur système de chauffage, mais cette satisfaction est fortement corrélée au niveau de revenu (55% de satisfaits dans la catégorie des plus hauts revenus contre seulement 36% chez les plus bas revenus).
Pour Mathieu Bineau, Directeur Général de Voltalis : « Le Ministère de la Transition énergétique l’a encore rappelé à l’occasion du bilan de son plan de sobriété : c’est sur le chauffage qu’il faut agir. Notre sondage confirme que les Français en sont conscients mais n‘estiment pas avoir tous les moyens à disposition. Le Plan Thermostat annoncé impose d’équiper 27 millions de foyers d’ici 3 ans, un défi mais une solution à tout point de vue : s'équiper d'un thermostat permet d'économiser environ 435€/an (quand débrancher tous ses chargeurs représente une économie de 0,25 € / an), participe à la décarbonation du bâtiment et peut même être gratuit ! »
L'importance de transformer la contrainte perçue en bénéfice
En 2022, beaucoup d'informations ont circulé quant à la volonté de l’État d'accompagner les Français vers l'optimisation de leurs consommations énergétiques et plus de sobriété. Un an après, 86% des personnes interrogées jugent que faire baisser leur consommation d'énergie demande « de l'organisation pour penser à tous les gestes qui permettent de le faire ». Pour 80% d’entre elles, cela revient surtout à sacrifier un « peu de confort ».
Plus inquiétant pour l'inscription des bonnes habitudes dans la durée, pour 75% des personnes interrogées, tous ces « bons gestes » représentent beaucoup d'efforts qui ne se voient pas forcément sur le montant de la facture.
Enfin, 64% d'entre elles estiment qu'il faut faire des investissements pour disposer des bons équipements permettant de faire baisser sa consommation d'énergie.
Le chauffage étant le principal poste de dépense énergétique, c'est de fait, le principal levier d'économie. Concernant le chauffage, si 68% des Français se disent suffisamment informés, ce résultat pourrait largement être amélioré compte tenu de l’enjeu.
Non seulement près du tiers de la population (32%) se dit non informée sur les possibilités existantes (37% chez les plus bas revenus et 29% chez les plus aisés), mais en plus, la connaissance est majoritairement assez floue, seuls 21% des Français se sentant suffisamment informés.
Les pouvoirs publics ont pourtant annoncé un « plan thermostat » qui rend obligatoire le thermostat dans l'ensemble des bâtiments français au 1er janvier 2027. Parmi les personnes interrogées, 42% utilisent au moins un système de programmation (26% pour ceux chauffés à l’électricité) dont une petite minorité seulement se sert d’un thermostat connecté (8%).
Pour optimiser leur consommation de chauffage, les Français s’orientent encore beaucoup vers des solutions « à l’ancienne » : beaucoup coupent ou baissent manuellement leurs radiateurs quand ils s’absentent ou réduisent leur température la nuit mais pas de façon pérenne et automatique (79% d’entre eux font au moins une de ces actions, 90% chez ceux qui sont chauffés à l’électricité).
La sobriété : une perception nuancée mais un engagement intact
Limiter sa consommation énergétique a pour but de faire baisser la facture, certes, mais pas seulement. Sans surprise, pour 92% des personnes interrogées baisser leur consommation d'énergie a vocation à faire des économies. Il est important de souligner que pour 77% d'entre elles, c’est également important pour « faire un geste pour l’environnement » et pour 69%, cela permet de participer à la sécurité de l’approvisionnement en énergie des Français. Les femmes ont une perception encore plus aigüe de l’importance de ces deux derniers enjeux, elles sont 81% à dire que baisser sa consommation d’énergie est important pour l’environnement (soit 9 points de plus que les hommes) et 72% pour sécuriser l’approvisionnement (soit 7 points de plus que les hommes).
Face à l’explosion des factures, c'est un fait, les Français ont consenti à des efforts l'hiver dernier, répondant aux nombreuses injonctions à la sobriété, parfois pédagogiques et souvent plus inquiétantes, avec dans tous les esprits le risque de black-out.
Parmi les répondants, 91% des personnes se chauffant à l'électricité estiment avoir fait des efforts pour faire baisser leur facture. Quel que soit d'ailleurs le niveau de revenu, près de la moitié des personnes interrogées estiment avoir fait "beaucoup d'efforts". Malgré ces constats, 85% d'entre eux sont prêts à renouveler leurs efforts cet hiver.
Pour Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa : « La question du pouvoir d’achat est souvent présentée comme un frein à la transition écologique, mais la sobriété énergétique est bien une nécessité économique pour une grande majorité de Français, surtout dans le contexte inflationniste actuel. »
(1) Enquête réalisée du 4 au 5 octobre 2023 auprès d'un échantillon de 1005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité́ de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération
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