De nombreuses pathologies, parfois graves, en découlent telles qu’allergies respiratoires et cutanées, cancers pulmonaires ou encore AVC. Quant à l’asthme, le risque de contracter ce trouble chronique augmente de 40% au sein d’un logement humide. Une préoccupation sanitaire qu’il est urgent de faire connaître au plus grand nombre à l’heure où, dans l’Hexagone, 90% de la vie se déroule en intérieur[3] et qu’1/5 logement est touché par l’humidité[4]. 37% des logements français contiennent par ailleurs des traces de moisissures[5] parfois invisibles à l’œil. Des phénomènes finissant par engendrer une insalubrité de l’air mais aussi une fragilisation des murs, à même de compromettre la solidité du bâtiment lui-même.
Mais s’il est urgent d’informer propriétaires et locataires, les collectivités ont, quant à elles, un rôle de premier plan sur ce sujet de santé publique, tout particulièrement auprès établissements recevant du public.
La qualité de l’air dans les écoles sujet d’actualité pour les collectivités
Depuis janvier 2023, certains ERP comme les établissements scolaires doivent assurer un contrôle annuel renforcé de la qualité de leur air intérieur (Décret n° 2022-1689 du 27 décembre 2022). La presse s’est d’ailleurs fait l’écho de nombreuses actions de parents d’élèves, d’enseignants ou d’élèves eux-mêmes dénonçant des bâtiments infestés de moisissures et s’inquiétant, à juste raison, de leur impact sur la santé.
Un élément à surveiller de près au sein des ERP, alors que le lien de cause à effet entre humidité, développement des moisissures, pollution de l’air intérieur et pathologies respiratoires est plus qu’établi par les professionnels de santé.
Une menace sur l’intégrité du bâti
Parallèlement aux risques sanitaires, les risques de dégâts aux bâtiments qui résultent de l’humidité en intérieur doivent également bénéficier d’une attention accrue. En effet, remontées capillaires, infiltrations d’eau, condensation, hygrométrie élevée et fuites multiples sont à même de provoquer perte d’isolation thermique des murs, dégradation des matériaux, prolifération des champignons, surconsommations de chauffages ou encore risques électriques.
La pollution de l’environnement intérieur se compose ainsi de trois risques majeurs. Le premier de ces risques réside dans l’humidité structurelle, qui se crée du fait de l’enveloppe d’un bâtiment trop ou au contraire mal isolé. En seconde position, on retrouve les Composés Organiques Volatiles (COV) présents dans tous les matériaux de construction - décoration, peinture, ameublement, parfum, encens ou encore produits ménagers. 100% des logements sont d’ailleurs pollués au formaldéhyde, substance cancérogène que l’on retrouve dans ces matériaux[6]. Le troisième risque réside enfin dans l’exposition au radon, gaz directement responsable de 3.000 morts par an par cancer du poumon et issu de la décomposition des roches composant les sous-sols des bâtiments.
Diagnostic et traitement des murs : la clé d’un air sain dans un bâtiment sain
Ainsi est-il recommandé d’effectuer un diagnostic dès l’apparition des premiers symptômes, qu’ils soient d’ordres sanitaires ou liés au bâti. Une fois le diagnostic établi, il convient ensuite de stopper toute entrée d’eau dans les murs et parties enterrées et de réguler le taux d’hygrométrie. L’installation d’une centrale de traitement d’air peut, au-delà de cette gestion de l’hygrométrie, permettre une ventilation et une filtration des polluants de l’air intérieur efficace. Elle utilise une technique de pointe destinée à insuffler de l’air extérieur filtré, assaini et préchauffé afin d’éviter toute condensation et chasser les polluants.
Garantir de respirer un air sain dans un bâtiment sain est donc possible. Ceci nécessite une prise de conscience collective à court terme des dangers de l’humidité et de la pollution de l’air intérieur. Chaque acteur du bâtiment et de l’immobilier peut contribuer à faire que soigner des murs puisse sauver des vies !
Tribune de Garry Ordener, Directeur général Murprotec France et Suisse (Linkedin).
[1] Santé publique France
[2] Organisation Mondiale de la Santé
[3] Santé publique France
[4] Murprotec.fr
[5] Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur
[6] Passeport Santé – Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur