Et comme ces derniers sont urgents, les entreprises ont besoin de recruter rapidement et efficacement. Pourtant embaucher des salariés au sein du secteur n’a jamais été aussi difficile. Les délais pour trouver les talents sont très longs et ces derniers ne répondent pas toujours aux attentes des entreprises en termes de compétences mais également d’adaptabilité. Et si la solution pour pallier ce problème était de faire appel à des ingénieurs et techniciens avec le statut d’indépendants ?
La recherche de nouvelles compétences pour accompagner la transition du secteur
Le marché du BTP a entamé sa mutation ces dernières années. En effet, la hausse des coûts de construction et des prix de l’énergie avaient déjà affecté les mises en chantier de logements en 2022. Cette année, ces dernières ont encore fléchi de 6%, révélant un pouvoir d’achat immobilier durement affecté et des ménages exclus du marché.
Compte tenu de la conjoncture économique actuelle, le marché de la rénovation et de la réhabilitation fait la part belle à la construction et s’impose donc comme un marché structurellement plus résilient. Pour accompagner ces divers acteurs dans leurs travaux, les entreprises sont plus que jamais à la recherche de professionnels dotés de ces nouvelles compétences techniques et disponibles rapidement. Une aubaine pour les professionnels du BTP qui ont ainsi accès à de réelles opportunités de carrière. Encore faut-il trouver la perle rare qui saura répondre aux besoins des entreprises et ce, dans un temps imparti.
Une difficulté à recruter des profils adaptés aux besoins des entreprises
Pour accompagner sa transition, le secteur du BTP voit émerger de nouveaux besoins sur les postes de BIM (modélisation des données de construction) manager, mais aussi d’ingénieurs en efficacité énergétique et de dessinateurs projeteurs sur les lots électricité et CVC (Chauffage Ventilation Climatisation).
Cependant, il semblerait que les entreprises du BTP n’aient jamais eu autant de mal à recruter des salariés. En effet, le secteur de la construction se voit de plus en plus touché par l’incapacité à pourvoir les postes disponibles, quel que soit le niveau de qualification requis. En janvier 2022, le nombre de postes à pourvoir avait presque triplé par rapport à janvier 2017 et 75% des projets de recrutement étaient jugés difficiles contre 50% il y a 5 ans.
On constate que les entreprises mettent en moyenne 6 mois pour recruter une personne en CDI et ont généralement besoin de 3 à 6 mois supplémentaires pour former la personne à leurs métiers. C’est un investissement considérable quand on sait que l’ancienneté moyenne d’une personne en entreprise est de 3 ans.
Outre le fait de ne pas répondre à cette nécessité d’urgence, les statuts de CDI ne répondent pas toujours aux besoins des missions cycliques inhérents au secteur avec des durées de missions s’élevant en moyenne à 3 ou 4 mois, ou encore des besoins qui occupent une personne à temps partiel (de 20 à 70%).
Autre fait non négligeable, la hausse des coûts annexes d’un employé qui comprend le prix du foncier, l’équipement et les coûts de licences logiciels, conduisent souvent les chefs d’entreprise à privilégier le recours à un indépendant qui fournit son propre matériel tout en travaillant depuis chez lui.
C’est la raison pour laquelle privilégier le statut d’indépendant apparaît comme une solution intéressante. Contrairement à des salariés qui manquent parfois de compétences faute d’une expérience encore débutante, les professionnels à leur compte ont rempli différentes missions qui leur ont forgé une réelle formation et expertise métier. En plus de cela, les freelances travaillent pour différents clients, ils sont donc tout à fait adaptables pour entamer des missions courtes. Un réel moyen d’accès à des ressources qualifiées rapidement et une opportunité certaine de soulager les recruteurs. Ainsi, cette option s’impose comme une double opportunité.
2024 : le tournant pour tirer profit de la conjoncture en tant que freelance
L’année 2024 s’annonce comme un réel vivier d’opportunités pour le statut de freelance. Si elle s’ouvre comme un marché toujours aussi porteur, le contexte actuel démontre un fort besoin de talents dans les années à venir.
Cette dernière continuera de tracer le sillon de l’efficacité énergétique déjà amorcé en 2022 avec la mise en vigueur de la RE2020 faisant passer la France d’une réglementation thermique à une réglementation environnementale. Cela s’inscrit dans une action continue et progressive en faveur de bâtiments moins énergivores. En France, le secteur du bâtiment représente 44% de la consommation d’énergie et près de 25% des émissions de CO2, il s’agit donc d’un levier important dans la lutte contre le changement climatique.
Plusieurs déterminants structurels stimulent la croissance de ce segment : la prise de conscience écologique des citoyens et des entreprises, la réglementation et les aides de l’État pour la rénovation énergétique, la volonté d’exemplarité des pouvoirs publics, l’amélioration des solutions technologiques, l’intérêt des financeurs ou encore l’intérêt porté par les candidats et travailleurs. Pour attirer les meilleurs talents, il faut être exemplaire et travailler sur les sujets d’avenir.
Si le secteur du BTP a été impacté par la hausse des coûts de construction, il demeure un marché porteur. En effet, contrairement à la crise du secteur du BTP crainte par la Fédération Française du bâtiment et sa révision à la baisse des prévisions pour 2024, le bâtiment reste créateur d’emploi sur l’ensemble du premier semestre 2023 avec, en solde net, 2.600 postes de plus qu’au même semestre de 2022[1]. Ces nouvelles opportunités professionnelles du secteur croissent et requièrent des professionnels pour accompagner sa transition et répondre à de nouveaux enjeux économiques et écologiques. Faire appel à des ingénieurs ou techniciens indépendants apparaît comme une solution pertinente à de nombreux égards. Leur statut les autorise à s’adapter entièrement aux besoins des sociétés que ce soit en termes de durée de contrat ou encore de lieu de travail. Un moyen de gagner en rapidité, en compétences et donc en performance. L’année 2024 continuera à être fortement dynamique révélant des besoins en lien avec la conjoncture actuelle et l’urgence énergétique. Privilégier le freelancing apparaît donc une réelle opportunité tant pour les chefs d’entreprise que pour les professionnels du bâtiment.
Tribune de Vincent Pépin, Co-fondateur de Yalink (Linkedin).
[1] : Source : Extrait Etude xerfi la_conjoncture_du_batiment_a_lhorizon_2024