La transition écologique nécessite une action politique forte, immédiate et pérenne puisque les enjeux sont de long terme. Les instruments de planification nationale ne sont malheureusement que de simples vœux, or, ils devraient constituer le cadre pour toutes actions des décideurs politiques.
Les décisions prises au niveau national comme au niveau concernant les politiques et leurs mesures ou l’orientation des investissements ont donc l’obligation d’être ambitieuses à court terme au regard des objectifs de moyen et long terme.
Pour rappel, au niveau international (Accord de Paris) l’objectif est de contenir le réchauffement climatique nettement au-dessous de + 2°C, si possible à 1,5°C. En Europe, cet objectif international se traduit par -55% de gaz à effet de serre d’ici 2030, et une augmentation sensible de l’usage des énergies renouvelables.
Ces objectifs imposent donc de diminuer la quantité d’énergie nécessaire à la satisfaction d’un même besoin grâce à l’efficacité énergétique. L’isolation des bâtiments (notamment du secteur résidentiel qui représente plus de 57% des consommations du secteur) est la priorité car c’est l’action la plus efficace sur le court et le long terme. Le recours aux énergies renouvelables pour leur faible impact sur l’environnement et leur caractère inépuisable doit être favorisé car ce sont des énergies de flux, contrairement aux énergies de stock qui sont des réserves finies (charbon, pétrole, gaz fossile et uranium).
En France, la neutralité carbone détermine l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre et la division par deux de la consommation d’énergie finale d’ici 2050 en réduisant la part du nucléaire et augmentant significativement le recours aux énergies renouvelables.
La formation des professionnels du bâtiment est indispensable et le financement pérenne d’un grand programme de rénovation complète et performante des logements est un chantier prioritaire.
Générateur de centaines de milliers d’emplois. Les mesures actuelles comme les CEE, MaPrime Rénov, … ne sont pas à la mesure des enjeux et leur instabilité permanente ont pour effet une grande déstabilisation de la filière qui se solde par plusieurs milliers d’emplois supprimés en quelques mois et des particuliers qui sont extrêmement inquiets ne pouvant pas financer les travaux tout en subissant une perte de pouvoir d’achat et de leur qualité de vie du fait de l’augmentation du coût des énergies.
2022 doit être l’année de la remise à plat de ce système pour orienter une politique financière et une ambition pour la rénovation. En agissant ainsi l’Etat garantira à tous les Français un habitat sain, confortable, et peu coûteux en énergie. Il permettra enfin d’éradiquer la précarité énergétique.
Pour arriver à une rénovation énergétique performante de la quasi-totalité du parc immobilier existant d’ici 2050, les logements classés F ou G sont rénovés en priorité, il faut selon le SYMBIOTE (SYndicat Multi Branches des Industries et des Opérateurs de la Transition Energétique) :
- Réorienter l’ensemble des financements dédiés à la rénovation vers le niveau BBC avec des dispositifs stables de financement permettant à chaque ménage quel que soit son revenu de financer ses travaux, notamment grâce aux économies d’énergie réalisées. L’isolation étant prioritaire pour toute rénovation. Les aides doivent impérativement être stables pour permettre aux filières et aux particuliers de s’engager ;
- Revoir le dispositif des CEE et Ma Prim Rénov pour que le reste à charge soit supportable pour les ménages aux revenus moyens et faibles et que le signal soit positif pour un engagement fort des professions et des particuliers ;
- Augmenter l’objectif de la 5° période des Certificats d’Économies d’Énergie pour le rendre compatible avec les objectifs nationaux et européens en portant à 3500 TWh le montant de la période dont 450 TWh chez les ménages aux revenus moyens et modestes ;
- Rendre progressivement obligatoire et systématique la rénovation des maisons individuelles à l’occasion du changement de propriétaire ou de locataire et la rénovation énergétiques des copropriétés lors des ravalements ;
- Assujettir à un contrôle tous les travaux du fait qu’ils font l’objet d’aide de l’État ;
- Renforcer la formation de l’ensemble des acteurs du bâtiment à la rénovation complète et performante, en promouvant une filière de formation initiale ou continue dédiée à la rénovation ( BTS,…). Cette formation regrouperait trois volets (les financements, la gestion administrative des dossiers de financement, la technique) ;
- Lancer un plan d’implantation des énergies renouvelables pendant 10 ans (20 Milliards d’euros) afin de permettre l’autonomie et l’autoconsommation de plus de 3 millions de maisons individuelles.
La filière avale de la rénovation a lourdement investi pendant 5 ans pour satisfaire les objectifs fixés dans le cadre des CEE. Cette filière s’effondre car les objectifs et le dispositif ne cessent d’être modifiés dégradant tout le système.
Pour plus d'information sur la situation chaotique de la filière vous trouverez la dernière tribune rédigé par symbiote sur ce sujet ICI.