Les jeux olympiques 2024 s’annoncent comme un tournant qui incarne plus que l’air du temps : le temps d’une ère nouvelle, nécessaire à la bonne continuité des activités humaines. Pour en finir avec les évènements « jetables » et polluants, les JO de 2024 tablent sur un matériau associé depuis des millénaires aux constructions : le bois.
Seront ainsi mis à disposition des spectateurs et des athlètes des bâtiments flambant neufs, réalisés en bois (pin, épicéa), et répondant aux exigences de durabilité et d’esthétique, et aussi de souveraineté et de réindustrialisation de la France.
Signe de cette reconnaissance : lors de son déplacement en Alsace en avril 2023, Emmanuel Macron s’est rendu dans les locaux de l’entreprise Mathis, un des acteurs majeurs de la construction bois.
Un bois issu de forêts gérées durablement
Aménagé à proximité immédiate de Paris, le village olympique et paralympique de Pleyel – Bords de Seine s’étendra sur une superficie totale de 50 hectares.
« Ce village sera d’une capacité d’hébergement de 14.000 personnes et représentera 330.000 mètres carrés de surfaces, ensuite transformées en quartiers mixtes de logements, d’équipements publics et de bureaux », détaille Henri Spech, directeur de projet à la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo).
« La construction des logements du village sera entièrement réalisée en bois. [Ce matériau sera aussi utilisé] pour les façades de bâtiments de plus de 28 mètres de haut. Le tout avec des bois provenant pour moitié des forêts françaises et pour la totalité de forêts gérées durablement », insiste Georges-Henri Florentin, président du comité France Bois 2024.
Selon le comité d’organisation des JO de Paris, une fois passées les épreuves sportives, « l’héritage premier laissé aux populations et collectivités locales résidera dans la création d’une nouvelle ‘éco-cité’ de 3.500 logements, [dans] un ensemble urbain agréable et multifonctionnel ».
Un site sportif emblématique
Au plan sportif, le Centre aquatique olympique de Saint-Denis disposera de la plus grande charpente concave en catènes de bois au monde, avec une surface de 2.300 m2, et une structure atypique, comme « pliée » vers le bas.
« Le fait d’abaisser le plafond au maximum permet de réduire le volume du bâtiment, et donc sa consommation de chauffage », expliquait Philippe Rozier, directeur général adjoint de Solideo au journal Les Échos, en novembre 2022.
C’est un matériau plus souple et plus dynamique que le béton, il a donc fallu disposer plusieurs tirants pour éviter que la structure ne s’affaisse, et multiplier le nombre de catènes […] qui, au gré de l’humidité et de la température, peuvent se dilater de 10 centimètres ! ».
Les JO de Paris constitueront ainsi une démonstration « grandeur nature » de la qualité du bois comme matériau : léger, résistant et isolant, facile à travailler, polyvalent.
Les chantiers franciliens auront aussi fait la preuve de la capacité de coordination des différents corps de métier (architectes, ingénieurs, promoteurs entreprises du bâtiment, menuisiers, exploitants forestiers), afin d’optimiser les techniques et les procédés de fabrication en bois.
Vertueux par essence
Le bois est un matériau aligné sur les objectifs bas carbone des JO 2024 et sur ceux de l’accord de Paris adoptés fin 2015.
Qu’il s’agisse de la traçabilité, de la gestion des bassins de coupe, du faible impact carbone, des qualités isolantes (au plan thermique et phonique) ou encore de la régénération des forêts, le bois se hisse systématiquement sur le podium des critères de développement durable.
En outre, il favorise la vitesse d’exécution lors des chantiers. Et notre pays dispose d’une formidable réserve, avec 17 millions d’hectares de forêts, soit un tiers de la surface du territoire métropolitain.
Tout cela explique le choix de ce produit renouvelable, qui stocke le carbone en forêt comme dans les bâtiments, et qui représente déjà 8 % de la construction en France, et 20% dans les pays scandinaves.
1 Source : France Bois 2024