Sur proposition des élus écologistes, alliés de la maire PS Anne Hidalgo, l'exécutif parisien s'engage à procéder, dès cet été, au "réexamen des prévisions d'abattage d'arbres dans les projets urbains en cours de développement", selon le texte adopté en Conseil de Paris.
"Nous visons maintenant un objectif de zéro abattage dans le cadre des projets urbains, qu'il s'agisse de transports en commun, de logements ou d'équipements publics", a assuré Christophe Najdovski, adjoint (PS et apparentés) aux espaces verts, qui promet "un virage dans les pratiques urbaines qui sont installées depuis des décennies".
M. Najdovski s'engage ainsi au réexamen du projet de la Porte de Montreuil (XXe arrondissement) "pour réduire l'impact sur le patrimoine arboré existant et même augmenter sa place" avec 200 arbres supplémentaires.
Fin avril, les associations France Nature Environnement (FNE) Paris et le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) avaient dénoncé l'abattage par la Ville de 77 arbres aux abords du périphérique, dans ce quartier de l'est parisien.
Quant au projet OnE de végétalisation et de piétonnisation des abords de la Tour Eiffel, qui devait entraîner l'abattage d'une vingtaine d'arbres au pied de la Dame de Fer, auquel la mairie a renoncé début mai devant la percée médiatique des opposants, le bilan est désormais de "zéro abattage pour 223 arbres plantés", souligne l'adjoint à la biodiversité.
La majorité de gauche a repoussé trois autres voeux émanant de l'opposition de droite et du centre. Catherine Ibled (LREM) a souligné un "paradoxe entre les discours et les actes" d'Anne Hidalgo, dont David Alphand (LR) a dénoncé l'absence en séance "sur un sujet éminemment important pour Paris, surtout quand on se targue d'être une maire écolo-environnementaliste".
"Nous n'avons jamais planté autant d'arbres que depuis le début de cette mandature", a répondu Christophe Najdvoski, selon qui la capitale compte depuis 2020 environ 38.000 arbres de plus, dont "plus de 18.000 sur les talus du périphérique, plus de 12.000 dans les bois" de Boulogne et Vincennes et 4.700 dans Paris intramuros.
Le Plan Arbre voulu par Anne Hidalgo prévoit la plantation de 170.000 arbres supplémentaires d'ici à la fin de son mandat en 2026. Elle avait également promis des "forêts urbaines" dans des places emblématiques de la capitale.
Un militant juché sur un arbre pour alerter sur leur protection
Le fondateur d'une association de protection des arbres s'est installé sur un vieux platane au pied de la Tour Eiffel, à Paris, pour exiger l'annulation du projet de petits bâtiments semi-enterrés de la mairie et une loi pour limiter les coupes d'arbres.
Dans la nuit de dimanche à lundi 30 mai, Thomas Brail, 47 ans, arboriste-grimpeur dans le Tarn et fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), s'est hissé avec un baudrier et des cordes sur un platane considéré comme bicentenaire par les opposants au projet OnE de la mairie de Paris.
Celle-ci prévoyait d'abattre une vingtaine d'arbres au pied de la Dame de Fer afin de construire des bagageries pour les clients et des locaux pour les employés. Mais la mobilisation fin avril des opposants au projet a obligé la maire PS Anne Hidalgo à garantir qu'aucun arbre ne serait abattu.
L'élue socialiste n'a pour autant pas renoncé au projet, partie d'un projet plus large de végétalisation et de piétonnisation de l'axe entre le Trocadéro et le Champ-de-Mars.
Thomas Brail "compte rester accroché jusqu'à ce que la mairie de Paris retire le projet de construction prévu autour de la Tour Eiffel, qui risque d'endommager les racines de certains arbres, dont ce platane", a assuré lundi le journaliste Hugo Clément, venu soutenir l'arboriste.