- 19% des boutiques de décoration d’intérieur et de l’univers de la maison estiment que les JO auront un impact positif sur leur activité (vs. 9% sur l’ensemble du panel)
- 78% des commerces du secteur voient leur activité souffrir de l’inflation ;
- 82% des commerces du secteur attendent une action de la part des pouvoirs publics ;
- 55% des commerces du secteur ont augmenté leur prix l’année dernière ;
- 38% des commerces du secteur ont ou envisagent d’augmenter leur prix en 2024 (contre 41% pour les commerçants tous secteurs confondus) ;
- Les recrutements dans le secteur ont augmenté de 3 points entre 2022 et 2023 ; seuls 5% des commerçants prévoient de recruter en 2024 ;
- 35% des commerces du secteur attendent des mesures de réduction des charges de la part des pouvoirs public ;
- 70% des Français estiment que les mesures des pouvoirs publics pour soutenir les commerçants indépendants sont insuffisantes.
Réalisée en partenariat avec le Conseil du Commerce de France (CdCF), l'édition 2024 de cet Observatoire offre une analyse approfondie de la situation actuelle, en croisant les regards de 1020 commerçants indépendants et de 2044 Français. Cette étude dresse un état des lieux complet, mettant en lumière des attentes fortes vis-à-vis des pouvoirs publics, un scepticisme par rapport aux Jeux Olympiques, initialement perçus comme un levier de développement, ainsi que des espoirs et des inquiétudes face aux nouveaux modes de consommation des Français. Revue de détail des boutiques de décoration.
Pour Lily Cadell, directrice générale France d’Ankorstore : « Notre position de 1ère place de marché européenne mettant en relation commerçants indépendants et marques nous donne une posture privilégiée pour analyser les grandes évolutions du secteur. Si les résultats de notre observatoire annuel restent dans la tendance de l’an dernier, ils mettent néanmoins en exergue une inquiétude de la profession, des modes de consommation qui évoluent durablement et un scepticisme quant à l’impact réel des grands événements sportifs à venir, notamment les Jeux Olympiques. »
Pour Yves Audo, président du CdCF : « Pour cette 2ème édition de l’Observatoire du commerce indépendant réalisé avec Ankorstore, nous constatons que les commerçants subissent le contexte économique inflationniste et la perte de pouvoirs d’achats de leurs clients. Malgré tout, les entreprises s’adaptent à ces situations mais elles attendent des mesures concrètes pour baisser notamment les charges qui pèsent sur leur quotidien et retrouver de la capacité d’investissement. Les Français de leurs côtés réaffirment leur attachement à leur commerce de proximité en privilégiant autant que possible de se rendre en bas de chez eux ou de consommer « made in France » mais en moindre quantité. Le CdCF et ses fédérations, bien conscients des difficultés actuelles, travaillent ardemment au sein du Conseil national du commerce pour mener à bien les chantiers tant attendus de simplification, de transformation et de modernisation des entreprises du secteur. »
La consommation 2.0 n’entrave pas l’attachement des Français aux commerces de proximité
Si l’inflation fait moins la Une de l'actualité depuis plusieurs mois, les Français restent fortement impactés et sont 60% à déclarer que leur pouvoir d’achat s’est (encore) dégradé cette année.
Cette situation semble impacter moins les jeunes Français, dont 1 sur cinq de moins de 34 ans déclare que son pouvoir d'achat s'est, à l'inverse, amélioré. Dans ce contexte, une grande majorité (80%) ont revu leur mode de consommation au quotidien. Plus d’un tiers des interrogés expliquent ainsi rechercher essentiellement des prix bas et un Français sur quatre affirme consommer moins par défaut.
Malgré ces freins à la consommation, les Français demeurent profondément attachés à leurs commerces indépendants de proximité. 40% d'entre eux les fréquentent au moins une fois par semaine pour leurs achats, et plus de la moitié (54%) affirment qu'à prix égal, ils privilégient les commerçants indépendants, par rapport à la grande distribution et à la vente en ligne. Les Français justifient cette nette préférence par la proximité géographique (58%), une offre plus locale et made in France (45%), ainsi qu’un véritable apport en matière de conseils (26%). Ces atouts constituent de véritables valeurs ajoutées du commerce indépendant par rapport à la grande distribution et au e-commerce.
Les boutiques de décoration doivent s’adapter à une situation dégradée...
En 2023, la quasi-totalité des boutiques de décoration (78%) ont vu leur activité souffrir de l’inflation. Une situation qui se confirme puisque c’est + 8 pts en comparaison avec 2022. Ainsi, 63% des gérants du secteur considèrent que la situation de leur commerce est tendue. Une situation confirmée pour 61% des boutiques de décoration qui constatent que les commerces de proximité de leur ville sont de plus en plus nombreux à fermer en 2023. Pour faire face à ces difficultés, et comme ils l’avaient anticipé l’an dernier, 55% des commerçants du secteur ont augmenté leurs prix en 2023. A noter que 38% d’entre eux envisagent ou ont augmenté leurs prix pour l’année 2024.
... Mais réagissent face aux difficultés
Au-delà des prix, les boutiques de décoration agissent pour se renouveler. Elles revoient notamment leur stock à la baisse (28%) et prévoient de diversifier leur activité via de nouveaux services et offres (25%) pour attirer plus de clients. Les commerçants du secteur peaufinent également leur approvisionnement. Ils sont 76% à avoir fait évoluer leur réseau de fournisseurs (contre 66% pour les commerçants de tous les secteurs confondus). Autre grand enjeu pour les commerçants : passer le cap de la digitalisation ! Si 31% d’entre eux disent avoir renforcé leur présence digitale en 2023, ils sont toujours près de 59% à ne pas avoir de site de vente en ligne. Beaucoup n’en voient pas l’intérêt (37%), mais d’autres ne le font pas par manque de connaissance (21%) et de temps (26%). La majorité des commerçants du secteur (63%) sont en revanche actifs sur les réseaux sociaux.
L'emploi en berne pour les boutiques de décoration
Indicateur direct de la santé économique du secteur, le niveau des recrutements des commerçants du secteur est faible en 2023. Ils sont moins de 16% à avoir recruté, enregistrant au passage une hausse de 3 pts entre 2022 et 2023. Sans surprise, leurs intentions de recrutement ne prennent pas le chemin de l’embellie puisque les commerçants indépendants ne sont que 5% à prévoir des recrutements en 2024.
Un souhait d’actions concrètes de la part des pouvoirs publics pour développer leur activité
À l'image de nombreuses autres professions françaises, 82% des boutiques attendent une action de la part des pouvoirs publics, massivement soutenus par les Français qui sont 70% à estimer que les mesures des pouvoirs publics pour les soutenir sont insuffisantes.
Les commerces du secteur attendent les pouvoirs publics sur deux sujets : les coûts et la simplification administrative. Sur le podium des mesures liées aux coûts : ils sont 35% à réclamer une action sur la réduction des charges, 30% des moyens financiers pour lutter contre la hausse des prix et l'augmentation du coût de l'énergie, et 17% l'abaissement des loyers des baux commerciaux éphémères, et enfin 26% à souhaiter avoir la possibilité d’ouvrir le dimanche plus facilement.
L’optimisme des Jeux Olympiques ne gagne ni les Français ni les commerçants
L'enthousiasme attendu pour les Jeux Olympiques peine à s'installer En effet, 80% des Français craignent une augmentation des prix dans les villes accueillant les épreuves. Et seuls 15% d’entre eux déclarent que les grands rendez-vous sportifs à venir (Jeux olympiques, Championnat d'Europe de football, Tour de France) auront un impact sur leur consommation auprès des commerces indépendants. Exception notable en Île-de-France, où 26% des habitants estiment que ces événements auront un impact sur leur consommation. Les jeunes, particulièrement les 18-34 ans, se montrent plus enclins à consommer davantage, avec 30% partageant cet avis.
Alors que 8,9 milliards d’euros de retombées économiques sont annoncés pour les JO d’après le Centre de Droit et d'Economie du Sport (CDES) les commerçants restent sceptiques. En effet, seuls 9% des commerçants de proximité pensent que les Jeux Olympiques auront un impact positif sur leur activité, un sentiment partagé dans les secteurs de la mode, des boutiques pour les bébés, et des magasins de cosmétiques où seulement 6% d'entre eux partagent cet avis. Les boutiques de décoration (19%), les commerçants de l’hôtellerie / restauration (16%), et le cavistes (15%) sont, pour leur part, un peu plus optimistes Toutefois, même si ces chiffres représentent plus du double de ceux des autres secteurs, ils demeurent relativement faibles.
Pour Lily Cadell, directrice générale France d’Ankorstore : « En dépit d’un contexte morose, les commerçants indépendants agissent et cherchent des solutions en agissant bien évidemment sur leurs dépenses mais aussi en renforçant leur communication, en innovant, se diversifiant et en agissant localement. Les Français ont un lien fort avec leurs commerçants de proximité qu'ils considèrent garants d'une offre locale de qualité et experts de leurs secteurs. »
Méthodologie :
L’Observatoire Ankorstore des commerçants indépendants croise le regard des Français et des commerçants indépendants à travers deux études :
Étude réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 26 avril au 28 mai 2024, auprès d’un échantillon national de près de 1020 commerçants âgés de 18 ans et plus.
Sondage auprès des Français réalisé pour Ankorstore par Yougov en ligne du 20 au 22 mai 2024 auprès d’un échantillon national de 2044 personnes âgées de 18 ans et plus représentatif de la population française.
Image d'illustration de l'illustration via Depositphotos.com.