L'éclairage public : nouvel enjeu démocratique de la transition écologique ?

La Fabrique de la Cité, le think tank des transitions urbaines, publie une étude sur l'éclairage public. Réduction des consommations énergétiques, préservation de la biodiversité, sentiment de sécurité dans l'espace public, mise en valeur du patrimoine... Cette étude se penche sur les nombreux objectifs liés à l'éclairage public et propose d'analyser les différents leviers mis à disposition des collectivités et des particuliers.

Cette étude sera complétée d'un webinaire organisé le jeudi 4 juillet, de 11h30 à 12h30, et animé par Marianne Laloy Borgna, chargée d'étude à La Fabrique de la Cité, en compagnie de Marie-Pierre Alexandre, directrice générale de l'Association Française d'Éclairage (AFE), et de Julien Brémaud, responsable du service Voirie, Déplacements et Éclairage à la Roche-sur-Yon.

La crise énergétique de l’hiver 2022 a mis en exergue, pour les collectivités, la nécessité de réduire les consommations et l’impératif d’éviter les ruptures d’approvisionnement. Deux contraintes qui ont guidé des mesures de réduction, parfois drastiques, de l’éclairage public.

Cette expérience collective, marquante, a pu déstabiliser une partie des citoyens, désorganiser des activités, entraîner des oppositions virulentes… ou, au contraire, inspirer des innovations politiques, conforter des expériences citoyennes, accélérer le déploiement de nouvelles technologies. Prioritairement considérée comme un levier "technique" activable sans grande difficulté, l’extinction partielle ou totale a mis en relief le rôle de l’éclairage dans l’organisation de l’espace public, dans la valorisation du patrimoine, dans la gestion des temps de vie. La richesse des réactions suscitées est également un cas d’école pour comprendre les effets que l’éclairage peut avoir sur la biodiversité et la qualité de vie.

Cette étude met tout d'abord en perspective historique l’éclairage public dans la construction des villes et de l’espace public. Elle s'intéresse également au lien entre pression budgétaire et regain d'intérêt des acteurs publics pour l'éclairage et la sobriété lumineuse et à sa dimension sociétale et sécuritaire. Enfin, elle s’appuie sur quatre exemples de collectivités ayant exploré des leviers distincts de transformation des conditions d’éclairage :

La commune de Libourne qui a su articuler rénovation de l’éclairage public et mise en place d'un système de smart city pour financer et optimiser rapidement son parc d'éclairage public.
La commune d'Annemasse qui a engagé des réflexions sur la pollution lumineuse et sa politique d'éclairage public dès 2016 pour sanctuariser des trames noires et préserver le cycle de vie des espèces nocturnes.
La commune de Mulhouse qui a fait de l'éclairage public un support à sa stratégie d'urbanisme afin de valoriser les dimensions culturelle et patrimoniale de ses espaces publics.
La Métropole de Brest qui a décidé de "désiloter" sa politique d'éclairage public pour miser sur la concertation. En réunissant l'ensemble des services concernés, citoyens, chercheurs mais également les acteurs privés générant de la pollution lumineuse, la Métropole est parvenue à mettre en place une forme de sobriété lumineuse acceptée par ses habitants.

La note "L'éclairage public : Nouvel enjeu démocratique de la transition écologique" est disponible ici.