Impasse. "C'est une position ferme et définitive. Il s'agit d'un patrimoine exceptionnel des Parisiens", a déclaré l'élue socialiste face aux lecteurs du quotidien. L'équipe municipale se disait jusqu'ici ouverte au dialogue, même si la vente n'était pas son "option prioritaire".
Après cette publication, un porte-parole du club s'est dit "déçu et surpris" que la Mairie veuille "déloger le Paris Saint-Germain et ses supporters du Parc des Princes".
"La maire force le PSG à quitter sa maison", regrette-t-il. Le club répète qu'il a besoin d'un stade plus grand que les 45.000 places actuelles, modeste contenance au regard de ses concurrents européens et leurs stades de propriétés entre 60.000 et 90.000 places.
Depuis 2011 et le rachat du PSG par QSI (Qatar Sports Investments), le club des stars planétaires Leo Messi, Kylian Mbappé et Neymar a remporté huit championnats de France et six Coupes de France, notamment. Mais il n'a pas réussi à conquérir la Ligue des champions, son objectif principal, échouant en finale en 2020.
"Avidité"
Le club rappelle aussi qu'il a déjà investi 85 millions d'euros dans un outil qui ne lui appartient pas et que la mairie, en refusant de le lui vendre, s'assoit sur une promesse de QSI d'injecter "500 M EUR supplémentaires" pour moderniser et agrandir l'enceinte de la Porte de Saint-Cloud.
"Il est évident qu'un investissement aussi important ne sera réalisé par le PSG que si nous devenons propriétaires du Parc des Princes", peste le club.
"En refusant notre investissement très significatif (...) la maire fait peser une charge fiscale de plusieurs millions d'euros sur les contribuables parisiens", insiste le porte-parole, "pour maintenir la structure d'un stade qui a plus 50 ans et a besoin d'une rénovation complète".
Joint par l'AFP, un dirigeant du PSG pointe "l'avidité" de la maire de Paris, et ajoute que le club "ne veut pas être otage de la mairie dans cette négociations".
Cette source évoque un "suicide financier", car la municipalité devrait débourser "30 millions d'euros rien que pour le mettre aux norme environnementales, le stade en l'état actuel n'est pas +vert+ du tout, si jamais Mme Hidalgo pensait séduire les élus écologistes par cette décision".
Quant aux supporters, qui n'envisagent le PSG qu'au Parc, "la position de la maire les ignore complètement", peste le dirigeant.
"Sept à huit fois le prix"
L'ex-candidate du Parti socialiste à la présidentielle n'a pas évoqué l'hypothèse d'un départ du club. "Il faut accompagner le PSG dans son envie et son besoin de rénovation, d'augmentation de la capacité, de modernisation du Parc", même si "une partie du stade se trouve sur le périph(érique), donc on ne peut pas creuser", dit-elle.
Inauguré d'abord en 1897 puis en 1972 avec sa nouvelle architecture, l'ancien vélodrome accueille le club parisien depuis 1974. Le bail actuel, entré en vigueur en 2014, court sur trente ans.
Fin novembre, le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi avait déterré la hache de guerre à ce sujet. "Ils font pression pour que nous partions", avait lâché le dirigeant qatari dans une interview au vitriol contre la municipalité.
Le club a bien formulé une offre de rachat, mais selon le premier adjoint Emmanuel Grégoire cité par Le Parisien, le montant proposé par le PSG était de 40 millions d'euros. "C'est moins cher que Paredes", le milieu de terrain argentin "acheté 50 millions d'euros", avait-il raillé, s'attirant les foudres de M. Al-Khelaïfi.
Le dirigeant du PSG joint par l'AFP n'a pas voulu confirmer ces chiffres mais évoque un prix demandé au club "sept à huit fois supérieur aux propres évaluations faites par la mairie".
"Tout le monde est perdant dans la position prise par la Maire. Le PSG est maintenant obligé de trouver des options alternatives pour relocaliser le club", conclut le porte-parole des champions de France. "Ce n'est pas l'issue que le club, ni ses supporters, espéraient".