Nommé ministre de l'Education nationale le 20 juillet en remplacement du discret Pap Ndiaye, Gabriel Attal, 34 ans, sera resté cinq mois et vingt jours, soit le deuxième séjour le plus court à ce poste sous la Ve république après celui de Benoît Hamon en 2014 (quatre mois et 24 jours).
A son arrivée, il imprime d'emblée un changement de ton et incarne une ligne de fermeté, rompant avec les hésitations de son prédécesseur. Après les émeutes de fin juin, il souhaite "remettre le respect de l'autorité et les savoirs fondamentaux au cœur de l'école".
Pour trancher sur des dossiers en suspens, il annonce dès fin août le report des épreuves de spécialités du baccalauréat de mars à juin, puis l'interdiction de l'abaya à l'école.
Le sujet de l'abaya domine médiatiquement la rentrée de septembre, au grand dam des syndicats enseignants, éclipsant la crise du recrutement des professeurs, avec encore plus de 3.100 postes non pourvus aux concours.
Adepte de l'"électrochoc"
Le ministre s'attaque ensuite au harcèlement scolaire, priorité du gouvernement, au coeur de l'actualité après le suicide à la rentrée de Nicolas, un adolescent de Poissy (Yvelines).
M. Attal appelle à un "électrochoc collectif", avant l'annonce fin septembre d'un plan interministériel sur le sujet, avec notamment la création de cours d'empathie à l'école.
Après la mort de Dominique Bernard le 13 octobre, enseignant de français poignardé à mort à Arras (Pas-de-Calais), le très actif ministre affiche de nouveau sa fermeté: saisines du procureur de la République et procédures disciplinaires à l'encontre des élèves ayant perturbé l'hommage au professeur, annonce de mesures pour "sortir" les élèves radicalisés des établissements scolaires.
"Le pas de vague, c'est fini", assène-t-il à l'Assemblée nationale.
C'est sur "l'élévation du niveau des élèves" que le ministre annonce sa dernière salve de mesures début décembre, dans la foulée des résultats décevants de l'étude internationale Pisa.
Après deux mois d'une mission "Exigence des savoirs" lancée en grande pompe sur l'esplanade de la Bibliothèque nationale François-Mitterrand, il égrène ses solutions: nouvelle épreuve de maths au bac en première, création de groupes de niveaux au collège, entrée au lycée conditionnée à l'obtention du brevet, retour controversé du redoublement, nouveaux programmes au primaire.
"Marchepied"
Au risque de se voir taxer de nourrir une vision passéiste de l'école, il s'apprêtait à continuer sur le même rythme en détaillant une expérimentation du port de l'uniforme à l'école, au collège et au lycée.
Il devait aussi esquisser jeudi, lors de ses voeux à la presse, de futures annonces sur la formation des enseignants, la sécurité des professeurs ou la mise en place des premiers cours d'empathie à l'école.
De ces cinq mois d'annonces, qui ont nourri son ascension dans les sondages, celui qui était le plus jeune ministre de l'Education nationale de la Ve République n'aura pas eu le temps de mesurer l'impact réel.
Il a toutefois assuré mardi qu'il resterait "toujours" aux côtés du monde enseignant, en concluant une réunion en visioconférence avec des chefs d'établissements, au moment même où se répandait l'annonce de sa nomination effective à Matignon.
Pour Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, son départ "interroge sur l'importance accordée ou non aux enjeux éducatifs par l'exécutif" et sur "la continuité de la politique éducative".
"C'est assez surprenant de rester si peu de temps alors qu'il avait dit vouloir se plonger dans des réformes structurelles pour l'école", s'agace aussi Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, principal syndicat du primaire.
Mais "on savait aussi qu'il était là pour sa carrière et que le poste de ministre de l'Education nationale n'était qu'un marchepied".
La CAPEB salue la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre
La CAPEB félicite Gabriel Attal pour sa nomination au poste de Premier ministre et lui souhaite une pleine réussite dans ses nouvelles fonctions. L'organisation attend du Premier ministre qu'il mette en œuvre les réformes nécessaires au bon fonctionnement de l'économie et de la société, ainsi qu'à la reconnaissance de la place des TPE qui y contribuent.
La transition énergétique est un immense défi que nous devons relever tous ensemble pour permettre au pays d'atteindre ses objectifs en termes de neutralité carbone et de réaliser ses ambitions pour rénover le parc de logements, permettant à nos concitoyens de vivre confortablement dans leur habitat tout en étant sobres et économes sur le plan énergétique.
Tous les ménages doivent être soutenus et accompagnés dans leurs projets de rénovation énergétique. Toutes les entreprises artisanales du bâtiment, naturellement compétentes dans leurs métiers sur ces marchés, doivent pouvoir contribuer à ces rénovations, qu'elles soient globales ou par geste. Toutes les solutions techniques et énergétiques doivent être mises en œuvre pour converger vers un seul et même objectif : la réduction des gaz à effet de serre.
À cet égard, la CAPEB rappelle son Appel de la dernière chance qu'elle a lancé fin décembre avec plus de trente acteurs majeurs du bâtiment pour rendre moins exclusive et plus efficace la réforme de MaPrimeRénov', entrée en vigueur au 1er janvier 2024.
Il y a urgence ! Aujourd'hui, cette réforme exclut trop de ménages prêts à réaliser des travaux de rénovation énergétique, trop d'entreprises capables de les réaliser, trop de solutions techniques susceptibles d'améliorer la classe énergétique des logements et qui sont parfois les seules envisageables.
La CAPEB appelle Monsieur le Premier Ministre à ne pas laisser sans réponse cet appel. Elle compte sur lui pour engager sans délai une concertation avec les professionnels afin que cette réforme soit une réussite. Il ne s'agit pas de défendre des intérêts particuliers, mais de se mettre au service de l'intérêt collectif.
La CAPEB a formulé de nombreuses propositions pour améliorer ce dispositif et massifier ces travaux en simplifiant les dispositifs d'aide et de contrôle des travaux, en respectant une saine concurrence et en écartant les fraudes.
Dans une période où la construction neuve est en retrait, la rénovation des logements est une priorité absolue pour remettre sur le marché des biens immobiliers qui ne le sont pas aujourd'hui et qui, une fois mis aux normes et rendus confortables, pourront permettre à un plus grand nombre de nos concitoyens de se loger. L'accessibilité des bâtiments participe également à ce bien-être auquel aspirent nos aînés, qui, pour leur grande majorité, souhaitent vieillir chez eux.
Nos écoles, et le nouveau Premier ministre est fort bien placé pour le savoir, nécessitent également des rénovations massives, en particulier sur le plan énergétique.
Les défis à relever ne manquent pas, et les entreprises artisanales du bâtiment sont en première ligne pour y contribuer. La CAPEB demande au nouveau Premier ministre de prendre en considération ces centaines de milliers de petites entreprises à la hauteur de ce qu'elles représentent, c'est-à-dire 97% des entreprises du bâtiment, dans les politiques qu'il entend engager.
Enfin, la CAPEB souhaite que le nouveau Premier ministre poursuive sans tarder la démarche de simplification engagée par le précédent gouvernement, car les attentes des entreprises en la matière sont fortes et légitimes. Il est urgent de lever toutes les contraintes administratives qui entravent l'activité et la productivité des entreprises !