A l’occasion de la semaine européenne du développement durable, Enerfip, numéro 1 du financement participatif de la transition énergétique en Europe, publie son premier baromètre des régions et secteurs les plus dynamiques et porteurs en matière de financement participatif du développement durable.
Crowdfunding vert : croissance spectaculaire des collectes
368 millions d’euros. C’est la somme investie par le biais du crowdfunding, en France, en 2023, dans des secteurs et projets liés à la transition énergétique, soit une progression de 11,5% par rapport à l’année précédente. Le financement participatif du secteur de la transition énergétique représente ainsi désormais 17,6% de la collecte globale du crowdfunding dans le pays, contre 14% en 2022[2].
Si plusieurs facteurs sont à prendre en compte, cette excellente dynamique témoigne d’une prise de conscience des particuliers, qui n’hésitent plus à orienter leur épargne vers des produits plus respectueux de l’environnement. De plus en plus de citoyens font ainsi de leurs choix d’investissements un moyen de pression pour inciter les entreprises à répondre à leurs attentes – pour plus d’éthique, de social et d’écologie.
Face à cette demande croissante, le crowdfunding dans le domaine de la transition énergétique connaît une forte progression. Enerfip, leader européen avec 40% des parts de marché, illustre bien cette tendance. Depuis son lancement en 2014, la plateforme a levé près de 540 millions d'euros auprès des particuliers pour financer des projets de transition énergétique, tels que le solaire, l'éolien, l'hydraulique et la biomasse. Et ce qui est bon pour la planète est bon pour l’homme et l’économie : le rendement proposé est situé entre 7% et 10% par an, selon les projets.
L’Île-de-France, l’Occitanie et l’Auvergne sur le podium
Pour permettre d’y voir plus clair, Enerfip vient de publier un baromètre des régions qui investissent le plus dans les énergies renouvelables. Et les résultats réservent quelques surprises. En nombre d’investisseurs, l’Île-de-France arrive en tête sans surprise, totalisant 20% des utilisateurs de la plateforme depuis sa création, suivie de l’Occitanie et de l’Auvergne-Rhône-Alpes, qui rassemblent respectivement 18% et 16% des investisseurs particuliers.
Cependant, si l’on s’intéresse au niveau des fonds engagés, le classement est quelque peu différent. L’Occitanie, dont l’objectif affiché par sa présidente, Carole Delga, est d’être la première région à Energie Positive (REPOS) d’Europe, grimpe sur la première marche du podium avec 120 millions d’euros investis depuis plus de 10 ans. Arrive ensuite l’Île-de-France, avec 85,5 millions d’euros, talonnée par l’Auvergne-Rhône-Alpes et ses 80 millions d’euros. Ces deux régions, malgré des capacités limitées à installer des projets d’énergie renouvelables sur leur territoire restreint, ont en revanche une vraie dynamique d'investissement dans la transition énergétique et sont un véritable moteur du financement de la transition énergétique française.
Ce top 3 est du reste solidement installé. La Nouvelle-Aquitaine (53 millions d’euros), le Grand Est (35 millions d’euros), la Provence Alpes Côte d’Azur (33 millions d’euros) et les Pays de la Loire (28,5 millions d’euros) respectivement 4e, 5e,6e et 7e sont en effet loin du trio gagnant.
Des investissements au plus haut dans les énergies renouvelables
Dans le détail, les projets et entreprises financés se concentrent principalement sur les énergies renouvelables (469 millions d’euros), au premier rang desquelles l'énergie solaire qui arrive largement en tête et représente 390 millions d’euros. Rien qu’en Occitanie, le capital global investi par les particuliers se monte à près de 85 millions pour l’énergie solaire sur les 120 millions d’euros investis.
Et cette tendance ne faiblit pas ! En juillet 2024, les opérations ont majoritairement porté sur des projets d’énergie solaire, réunissant à eux seuls 76,5 millions d’euros.
Pour Julien Hostache, président et cofondateur d’Enerfip : « Nous constatons avec enthousiasme l'intérêt grandissant pour le financement des projets de transition énergétique. Chaque année, toujours plus de particuliers choisissent de s’impliquer directement en fléchant leur épargne dans les énergies vertes, et ainsi de contribuer à un avenir durable. Il est cependant crucial de rappeler que le secteur est encore en pleine croissance et que les besoins d'investissement sont immenses. Pour réussir à réduire l'empreinte environnementale de nos activités, il est essentiel de soutenir une part toujours plus importante de projets compatibles avec les défis écologiques, et le financement participatif joue un rôle clé dans cet objectif. »
[1] Baromètre annuel du crowdfunding en France réalisé par Mazars et l’association Financement Participatif France (FPF) [Février 2024].
[2] Ibidem.