Quelle diversité de comportements peut-on observer ? Face à ces questionnements, IRI Energie, expert de la rénovation du système de chauffage et filiale d’Indépendance Royale, a donné la parole aux Français [1] pour comprendre leurs perceptions, leurs motivations et leurs craintes sur un sujet, plus que jamais d’actualité.
Energie et chauffage : les 3 facteurs qui impactent la consommation
En France, plus d’un foyer sur cinq affirme avoir souffert du froid dans son logement pendant au moins 24 heures en 2022. Ce chiffre n’a fait qu’augmenter ces dernières années [2]. Les raisons évoquées concernent principalement le coût financier jugé trop important puisque celui-ci représente près de 67% de la consommation énergétique des foyers [3].
Le changement d’attitude des Français semble également avoir été influencé par le plan de sobriété énergétique de 2022, appuyé par les discours politique et médiatique (recommandation gouvernementale de réduire la consommation de 10% ou de chauffer à 19 degrés). Mais si certains adhèrent, d’autres ne l’écoutent pas ou considèrent que l’État devrait agir à d’autres niveaux, et notamment auprès des entreprises.
Cet échange avec les Français met en lumière l’émergence notable de leur sensibilité écologique et son impact sur la consommation d’énergie.
Maîtriser sa consommation : à chacun sa stratégie
La première action concrète consiste à mieux maîtriser la température du logement. Les ménages interrogés lors de l’étude se chauffent en moyenne à 19,4 degrés (vs les 19° recommandés par le gouvernement), bien qu’ils affirment que la température idéale de confort soit de 20,2 degrés.
Le second moyen pour réguler la consommation consiste à développer une série de pratiques thermiques. Ainsi, les ménages interrogés mettent des vêtements supplémentaires, ne chauffent pas certaines pièces, modulent les températures entre les pièces, mettent une bouillote dans leur lit. Par ailleurs, certains retardent le moment d’allumer le chauffage et comptent sur le soleil ou la chaleur issue de logements mitoyens pour assurer une température acceptable.
Enfin, certains s’engagent dans des travaux d’isolation et d’amélioration du logement (changement des fenêtres, isolation des combles, isolation des murs par l'intérieur, changement des radiateurs, changement du système de chauffage).
Des Français en déficit d’informations et de mesure de l’impact de leurs actions
L’étude fait émerger une frustration face à cette situation de crise énergétique. Certains, en effet, ne peuvent pas réaliser les travaux d’isolation nécessaires par manque de moyens, par méconnaissance des aides financières disponibles ou parce qu’ils ignorent la nature des travaux à réaliser.
En dernier lieu, l’étude révèle la difficulté à mesurer les résultats concrets des efforts consentis, un constat qui pourrait impacter l’engagement et la bonne volonté des Français. Par ailleurs, le suivi précis de la consommation d’énergie reste trop limité pour guider leurs usages de manière cohérente et consciente. A l’exception de ceux qui utilisent une application spécifique, la majorité des personnes interrogées ne connaît pas la hiérarchie des postes et des équipements au sein de son logement ce qui n’aide pas à prioriser les actions.
Si la méconnaissance des aides repose sur une communication insuffisante des dispositifs de soutien référencés sur le site france-renov.gouv.fr (Ma PrimeRenov, L’Eco prêt à taux zéro, La prime Coup de pouce économie d’énergie ou les aides locales), celle de la nature des travaux à réaliser ou des effets des actions à mener pour maîtriser sa consommation relève davantage de l’accompagnement par les professionnels de l’énergie. L’engagement pour une transition énergétique maîtrisée aux côtés des Français représente le défi de toute la filière pour ces prochaines années !
En conclusion de son étude, IRI Energie a établi 5 profils de Français en fonction de leurs rapports à l’énergie :
- L’écologique impliqué : actif dans la transition énergétique, il fait des choix écoresponsables et cherche à réaliser des économies d'énergie pour préserver l'environnement.
- Le pragmatique : privilégie le confort et ne s'intéresse pas vraiment à l'écologie. Il fait donc peu d'efforts pour réduire sa consommation énergétique.
- Le contraint : limité financièrement, il doit faire des arbitrages pour gérer ses dépenses énergétiques et est souvent obligé de renoncer à certaines choses pour payer ses charges.
- Le tiraillé : partagé entre écologie et confort, il cherche à adopter des pratiques durables tout en conservant un certain niveau de confort, avec des résultats parfois contradictoires.
- L’écosensible : développe une philosophie de vie autour de l’écologie, mais fait très attention à ses dépenses. Il vit intrinsèquement dans une économie de sobriété.
[1] Enquête quantitative auprès de 500 personnes âgées de plus de 25 ans, propriétaires de leur résidence principale, complétée par une approche qualitative avec une série d’entretiens.
[2] Baromètre du Médiateur National de l’Energie
[3] Ademe