Cette ambition, annoncée il y a plusieurs mois par le ministère de l'Energie, est désormais fixée à 1.600 térawattheures pour les années 2018-2020, soit le double de la période en cours.
Un quota de 400 térawattheures devra être réalisé au bénéfice des ménages en situation de précarité énergétique, précise le texte.
Selon le ministère, les travaux effectués grâce aux CEE permettront une réduction de 10 milliards d'euros par an de la facture énergétique des ménages, entreprises et organismes publics.
Le dispositif des CEE, créé en 2006, oblige les fournisseurs d'énergie (EDF, Total, Engie, la grande distribution au titre des ventes de carburants, etc) à financer des actions d'économies d'énergie (rénovation thermique des bâtiments, changement de chaudières, énergies renouvelables, etc.), sous peine de fortes pénalités.
Depuis sa création, il a permis d'installer 1 million de chaudières individuelles performantes ou encore l'isolation des combles, toitures ou murs de 450.000 logements, selon le ministère.
La société Primesénergie, qui aide les consommateurs à financer des travaux en leur versant une prime financée par les fournisseurs d'énergie via les CEE, a salué mercredi une "très bonne nouvelle pour les ménages français".
C'est "une immense opportunité pour les consommateurs et un soulagement pour toute la filière qui réalise des économies d'énergie" acquiesce dans un communiqué Frédéric Utzmann,président du groupe Effy (ex-Certinergy), autre acteur du marché.
Leur concurrent, Géo PLC, envisage déjà de "doubler" ses effectifs à 200 personnes en prévision du surcroît d'activité, indique Hughes Sartre, son responsable des affaires publiques.
"Il va falloir largement augmenter le nombre de passages à l'acte" sur les travaux, prévient-il, plaidant pour la labellisation de "nouvelles actions très efficientes pour un prix de mise en oeuvre assez faible" jusqu'ici exclues du dispositif, comme le remplacement de l'éclairage traditionnel par des led dans les bureaux et commerces.
Les fournisseurs d'énergie sont plus critiques, notamment sur le coût du dispositif, payé indirectement par les consommateurs sur leur facture d'énergie.
"Cela finit par coûter extrêmement cher à la collectivité et pour autant les actions de rénovation énergétique ne décollent toujours pas dans le bâtiment", regrette Anne Chenu, directrice générale déléguée de l'Union française de l'électricité (UFE).
L'UFE, l'association des fournisseurs alternatifs d'énergie (Anode) et l'Association française du gaz (AFG) pointent un coût à venir d'au moins 2 milliards d'euros par an, soit une hausse des factures d'énergie de l'ordre de 2% pour les ménages.
Par ailleurs, selon Mme Chenu, l'aide versée via les CEE "ne déclenche pas" des travaux d'économies d'énergie, mais est "un plus" pour des travaux qui auraient été réalisés même sans CEE.
Une étude publiée en 2013 par l'Ademe montre toutefois le rôle de "catalyseur" des CEE, avec 30% à 50% des ménages interrogés qui ont réalisé plus de travaux que prévus initialement ou choisi un équipement plus performant.