La commission, désignée par le tribunal administratif de Melun et qui a rendu son rapport début mai à la préfecture du Val-de-Marne, considère que si l'objectif "présente bien un caractère d'intérêt général, la balance avantages/inconvénients de l'ensemble des critères penche incontestablement du côté des inconvénients que génèrerait un tel projet".
Le projet prévoit la création d'un tunnel long de 5 km environ, de trois nouvelles stations (Les Rigollots, Grands Pêchers et Val-de-Fontenay) et d'un centre de dépannage des trains en arrière-gare sur la commune de Neuilly-Plaisance. L'objectif est de désenclaver plusieurs quartiers de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne et de réduire le bilan carbone de leurs habitants.
La commission estime que le projet est à la fois trop onéreux (1,7 milliard d'euros), que les travaux ont déjà pris du retard, qu'il porte atteinte à l'environnement. Elle pointe du doigt aussi le risque d'inondation lié à la proximité d'une nappe phréatique.
"Nous allons regarder les conclusions du commissaire enquêteur et y répondre pour que ce projet puisse se faire", a indiqué à l'AFP un porte-parole d'Ile-de-France Mobilités (IDFM).
Pour l'autorité régionale des transports, "ce projet est vital car il permet de désenclaver l'est de Vincennes, le sud de Montreuil et Fontenay-sous-Bois en manque de transports en commun".
"Il s'agit d'un véritable choc pour les élus de ce secteur et pour les milliers de personnes qui soutiennent ce prolongement et attendent des solutions à leurs difficultés de déplacement dans un contexte d'urgence climatique", a réagi le groupe communiste au conseil régional, demandant qu'IDFM inscrive la question à l'ordre du jour de son prochain conseil d'administration, le 25 mai.
Les villes qui seraient desservies par ce projet sont déjà connectées avec les RER A et E, et à terme avec la ligne 15 du métro du Grand Paris et le prolongement du tramway T1, remarque la commission d'enquête.
La ligne 1 devrait néanmoins transporter quelque 95.000 voyageurs supplémentaire par jour avec le prolongement envisagé. Les travaux étaient prévus pour être réalisés entre 2028 et 2035.
Ce projet agite l'Est parisien depuis plusieurs mois, en confrontant partisans des transports en commun aux défenseurs d'arbres centenaires.
L'enquête publique a été organisée du 31 janvier au 2 mars dans le XIIe arrondissement de Paris, ainsi qu'à Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Montreuil et Neuilly-Plaisance.
"Bras d'honneur"
Pour l'autorité régionale des transports, "ce projet est vital car il permet de désenclaver l'est de Vincennes, le sud de Montreuil et Fontenay-sous-Bois en manque de transports en commun".
Le dossier porté avec la RATP envisage la construction de trois nouvelles stations (Les Rigollots, Grands-Pêchers et Val-de-Fontenay) et d'un centre de dépannage des trains en arrière-gare sur la commune de Neuilly-Plaisance.
L'idée est de desservir directement des quartiers densément peuplés, un peu à l'écart du RER A, et de connecter la ligne 1 au pôle de Val-de-Fontenay avec les RER A et E, la ligne 15 du métro du Grand Paris et le prolongement du tramway T1.
IDFM et la RATP attendent 95.000 voyageurs par jour sur ce prolongement à son ouverture, espérée à l'horizon 2035.
Le projet agite l'Est parisien depuis plusieurs mois, en confrontant partisans des transports en commun aux défenseurs d'arbres centenaires. Pétitions, manifestations et (contre-)mobilisation citoyenne ont animé l'enquête publique, organisée du 31 janvier au 2 mars.
"Il s'agit d'un véritable choc pour les élus de ce secteur et pour les milliers de personnes qui soutiennent ce prolongement et attendent des solutions à leurs difficultés de déplacement dans un contexte d'urgence climatique", a réagi mardi le groupe communiste au conseil régional.
"On prend acte de cet avis mais on le prend comme un bras d'honneur fait aux habitants de nos quartiers et plus généralement de l'Est parisien", a dit à l'AFP Gaylord Le Chequer, premier adjoint au maire de Montreuil, regrettant que la commission n'ait pas délivré au moins un avis favorable avec des réserves sur certains aspects permettant de continuer à travailler sur le projet.
"Il y a quelque chose de totalement anachronique", a-t-il ajouté, jugeant que la commission d'enquête appelle de fait "les habitants des quartiers populaires à continuer d'utiliser les voitures à l'heure où le prix de l'essence est en train de flamber", alors qu'aucune alternative n'est proposée "si ce n'est s'entasser dans des bus".
La ville de Neuilly-Plaisance, opposée à la construction d'un atelier sur son sol au-delà du terminus envisagé, a de son côté salué "une première victoire".