Une feuille de route pour valoriser la laine française comme isolant dans les bâtiments

Alors que le cheptel ovin français est estimé à 5,4 millions de bêtes, produisant chaque année quelque 10.100 tonnes de toisons, selon le rapport de Tricolor, seulement 4% de cette production est valorisée estime la profession.

D'ici à 2030, l'objectif affiché est de réussir à valoriser 50% des toisons, soit 5.000 tonnes, et de viser un revenu potentiel de 2,9 millions d'euros pour les éleveurs. Elargi à 2040, l'objectif est d'atteindre une production entièrement valorisée, pour un revenu pour les éleveurs estimé à 8,3 millions d'euros.

La "valorisation de la laine française" est un enjeu "de plus juste rémunération des éleveurs ovins", a déclaré Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, dans une vidéo diffusée en amont de la présentation de la feuille de route.

"Cela permettra de contribuer à un regain de la souveraineté française dans de nombreux secteurs: industrie textile, isolation, fertilisants", estime le ministre.

Parmi les sept principales propositions de la feuille de route, l'association Tricolor suggère d'assurer une meilleure connaissance du cheptel français en renforçant la collecte de données, de développer et de promouvoir de bonnes pratiques d'élevage, ou encore de "sensibiliser les éleveurs de moutons à l'intérêt de produire une laine et des peaux de qualité et ce, dès leur formation initiale".

Tricolor demande aussi à l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et du centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) de "coordonner des travaux de recherche permettant de qualifier la laine de mouton française comme isolant et de développer des procédés de fabrication".

Enfin, l'association compte "saisir l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) pour demander de réaliser une identification et une évaluation des risques sanitaires et environnementaux" de l'utilisation comme fertilisant de la laine de mouton brute.

Dans un communiqué de presse publié en réaction à la présentation de la feuille de route de Tricolor, la Confédération Paysanne, troisième syndicat agricole en France, dit regretter "l'absence d'acteurs indispensables (négociants, structures artisanales, petites industries déjà actives...) et la sur-représentation des start-up et de l'industrie de la mode" dans le travail présenté.