Sommaire
- Fondamentaux de la construction durable
- Bien choisir les matériaux et produits utilisés
- Opter pour les bonnes techniques de construction
- Gérer efficacement les bâtiments en activité
- Recycler et réutiliser les matériaux lors de la démolition ou le reconditionnement du bâtiment
Gérer efficacement les bâtiments en activité
Les bâtiments basse consommation
Une attention particulière doit être portée à l’isolation et l’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment, notamment lors de l’installation de nouveaux équipements sur l’enveloppe (chauffe-eau solaire, panneaux photovoltaïques, unité extérieure de climatisation…), car leur endommagement ou leurs défauts auront un impact direct sur l’efficacité énergétique du bâtiment, les consommations d’énergie et le confort des usagers.
Choisir les énergies renouvelables
Dans le cadre des rénovations et de la construction neuve, l’intégration des énergies renouvelables permet aux bâtiments de réduire leurs besoins extérieurs en énergie, voire d’être en surplus de production.
Les principales EnR à considérer sont :
- Le solaire thermique : Il est l’équipement EnR le plus simple et facile à installer et à amortir, son utilisation doit donc être généralisée. Utilisé depuis de nombreuses années, sa fiabilité n’est plus à démontrer. A part les immeubles de bureau utilisant peu d’ECS, il peut être posé sur tout type de bâtiment. Il fonctionne bien sous toutes les latitudes et peut être récupéré par un locataire changeant de logement. Il ne présente aucun inconvénient pour les utilisateurs (il occupe la même place qu’un ballon électrique classique). Le seul réel inconvénient est la mauvaise exposition de certains bâtiments.
- La biomasse : On peut distinguer la bio masse solide (bois, paille et autre déchets agricoles) de la bio masse liquide (huiles végétales). Tous ces produits sont utilisés pour produire de la chaleur destinée au chauffage des locaux et à la production d’ECS. Le principal avantage de cette EnR est son potentiel calorifique et sa disponibilité. Coté disponibilité et distribution, chaque région serait capable de produire du combustible en quantité importante, limitant les transports et offrant un combustible à faible énergie grise.
- La géothermie : Elle représente une source d’EnR gratuite et inépuisable. Seul bémol, son captage demande des dépenses d’énergie électrique. Les particuliers optent plutôt pour un captage en surface mais cette technique atteint très vite ses limites. Les gros projets préfèrent à raison des pieux géothermiques, plus chers, mais plus efficaces.
- Le photovoltaïque : Cette EnR produisant de l’électricité est une alternative au nucléaire. Elle utilise un espace généralement libre que sont les toitures, et entre très peu en concurrence avec les capteurs thermiques. La multiplication des toitures photovoltaïques aurait l’avantage de produire de l’énergie au plus près des consommations, en limitant les pertes de charges dues au transport.
- La cogénération : Cela consiste à produire de l’électricité en même temps que de la chaleur. Ce n’est pas une EnR à proprement parler, mais la démarche est intéressante si le combustible est durable. Les installations fonctionnent pour l’instant essentiellement au gaz fossile, et pourraient facilement dévier sur du bio gaz.
- Les mix EnR : L’assemblage de deux ou plusieurs EnR est parfois intéressant (géothermie et éolien, géothermie et photovoltaïque ou géothermie et solaire thermique). Le fait de mutualiser les installations est enfin aussi très efficace. Cela permet de mettre en place de plus grosses unités de production, donc optimisées et plus efficaces. Les coûts de maintenance sont aussi réduits et ceci est conforme aux volontés de diminuer l’étalement urbain.
Avoir une maintenance efficace et une gestion durable
Pour les lumières il faut privilégier les lampes à diodes électroluminescentes (LED), qui sont plus durables. L’investissement dans une minuterie ou des détecteurs de présence permettra également d’éviter les dépenses d’électricité superflues.
L’entretien annuel du système de chauffage (entretien des chaudières, désembouage du circuit, purge des radiateurs, etc.) est également important car il permet de diminuer les consommations d’énergie et d’éviter des réparations coûteuses. Le choix du type de contrat d’entretien (P2, P3 ou P4) pour la chaufferie sera déterminant et se fera en fonction de l’âge et de l’ambition de la copropriété.
L’eau potable est aussi une ressource rare et précieuse. L’assèchement des nappes phréatiques et la diminution des débits des cours d’eau que nous attendons à horizon 2050 constituent une raison majeure d'adapter les logements dès maintenant afin d'avoir des dépenses en eau réduites. Pourtant, le gaspillage dans un logement évalué par la régie Eau de Paris peut aller de 5.000 à 30.000 litres d’eau par an. Ce gaspillage est principalement lié aux fuites sur les réseaux privatifs au sein des immeubles. Au-delà de la consommation elle-même, une attention particulière doit donc être portée sur le vieillissement des équipements.
Dans le cas d'une rénovation, vous pouvez prévoir un remplacement groupé des anciens robinets mélangeurs par des robinets mitigeurs thermostatiques, ainsi que l’installation d’éco-mousseurs aux robinets et de pommeaux de douche performants. Grâce à ces petits équipements, les consommations d’eau peuvent être réduites facilement de 30 à 50%.
La récupération des eaux de pluie s'avère être une solution intéressante et facile pour par exemple entretenir les espaces verts autour du bâtiment. Les utilisateurs du bâtiment bénéficieront d’une ressource gratuite et limiteront donc leur consommation d’eau potable. De nombreuses solutions existent, allant du petit collecteur à la grande cuve collective. On estime en France que 20% de l’eau potable est perdue dans des fuites entre les centres de traitement et nos robinets. Une partie de ces fuites se trouve dans les réseaux d’eau des immeubles et dans les appartements. Il est donc important de surveiller ces consommations d’eau régulièrement.
La végétalisation de nos villes est un enjeu incontournable de l’adaptation au changement climatique. La réfection des toitures et la mise en place d’un tapis végétal peut être l’occasion de repenser l’accès à cette toiture et d’en faire un espace de vie commune supplémentaire. La végétalisation des façades permet de créer un véritable écrin de verdure à l’intérieur d’une copropriété et profitera au développement de la biodiversité. L’accueil du vivant est possible même sur de petites surfaces. Pour la conception de ces espaces végétalisés, privilégier des essences locales et adaptées au support sera gage de durabilité dans le temps.
Il est aussi possible d'envisager l'agriculture urbaine. La plantation d’arbres fruitiers, l’installation de bacs de cultures ou le maraîchage en pleine terre quand c’est possible permettent aux habitants de goûter aux joies de la terre en ville. Cette pratique est un loisir qui plaira beaucoup à celles et ceux souhaitant y passer du temps. La possibilité d’une telle activité participe également à la valorisation d’un appartement, d’autant plus après les épisodes de confinement que nous connaissons.
Dans le cadre d'un projet d'immeuble en milieu urbain, pensez également à ouvrir le bâtiment sur le quartier pour faire profiter et profiter d’espaces (exemple : salle de réunion, place de parking, salle de sport, etc.) avec des immeubles voisins. Dans ce cadre, il est aussi possible d'envisager une mutualisation des services de la vie quotidienne comme des salles de sport, des salles de réunion, des espaces de coworking, des bibliothèques, etc. Ces dispositifs facilitent la mixité sociale et favorisent l'entraide des occupants.
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