Les Français et l’éco-rénovation : entre volonté d’agir et contraintes budgétaires

Si les économies d’énergie demeurent la principale motivation, les aides existantes sont jugées insuffisantes, et la méfiance vis-à-vis des arnaques et la difficulté à identifier des professionnels de confiance freinent encore les démarches. Pourtant, les Français seraient prêts à investir en moyenne 3.634 euros, un chiffre en hausse de 8% par rapport à l’an dernier. Les solutions de paiement en plusieurs fois pourraient également servir de levier incitatif.

• Un budget mensuel consacré à l’énergie de 272 euros, en hausse de 97% depuis 2021
• Un Français sur deux regrette de ne pas pouvoir effectuer les travaux d’éco-rénovation qu’il souhaite faute de moyens (47%)
• Les Français sont prêts à allouer en moyenne 3.634 euros à leurs travaux d’éco-rénovation
• 70% d’entre eux pourraient renoncer à des travaux d’éco-rénovation par peur de se faire arnaquer

Un budget énergétique en hausse de 97% depuis 2021

Le budget mensuel consacré à l’énergie atteint 272 € cette année (+27 €), soit une augmentation de 8% depuis l’année dernière, et 97% depuis 2021. Cette hausse pèse lourdement sur les foyers, et cette année, 4 Français sur 10 redoutent de ne pas pouvoir payer leurs factures d’énergie avec la fin du bouclier tarifaire (41%).

Dans ce contexte, réduire ses factures d’énergie est encore plus important et apparaît comme la première raison d’entreprendre des travaux d’éco-rénovation (73%). La moitié des Français effectueraient également ces travaux pour améliorer le confort de leur logement pour leur famille (51%), et trois sur dix pour éviter l’usure de leur logement (35%) ou encore pour des raisons environnementales (28%).

Des projets freinés par un manque de moyens

Malgré ce contexte, les Français entreprennent ou envisagent moins d’effectuer de travaux d’éco-rénovation que les années précédentes : cette proportion est en baisse sur la quasi-totalité des travaux proposés, retrouvant des niveaux similaires à 2021.

En effet, les travaux de rénovation énergétique apparaissent comme une solution logique pour réduire ses factures d’énergie, mais ils sont encore trop souvent hors de portée et leur coût reste un obstacle majeur. Ainsi, un Français sur deux regrette de ne pas pouvoir effectuer les travaux d’éco-rénovation qu’il souhaite faute de moyens (47%), une proportion néanmoins en baisse de 10 points par rapport à l’année dernière. Cette évolution peut s’expliquer par la nécessité de faire des arbitrages face aux difficultés de pouvoir d’achat. En effet, en début d’année, les Français estimaient encore un fort taux d’inflation (16%), et une dégradation de leur pouvoir d’achat sur l’année à venir (69% s’y attendent)[1]. Dans ces conditions, ils sont contraints d’organiser leur budget sur le court-terme et de faire des arbitrages plaçant les travaux d’éco-rénovation au second rang de leur préoccupations.

Les Français alloueraient 3.634 euros aux travaux d’éco-rénovation

Malgré le frein que représente le coût des travaux, les foyers sont conscients de l’importance de l’éco-rénovation et seraient prêts à dépenser davantage pour effectuer ces travaux, s’ils pouvaient se le permettre : 3.634 € (+8%), en hausse pour la première fois depuis 2022.

Ce budget est en hausse, mais a priori insuffisant pour couvrir l’ensemble des dépenses. Alors que des travaux d’éco-rénovation en appartement par exemple coûteraient 10.000 euros[2] en moyenne, les aides gouvernementales restent particulièrement prisées et seraient sollicitées par la moitié des personnes interrogées (50%, +8 points). Mais ces aides ne suffisent pas. Alors que la baisse du budget de MaPrimeRénov’ a été confirmée en début d’année, 64% des Français affirment que les aides ne sont pas suffisantes pour leur permettre d’envisager des travaux d’éco-rénovation.

Les solutions de paiement en plusieurs fois pourraient trouver leur place dans les montages financiers, et servir de levier incitatif. Elles continuent de convaincre un plus grand nombre de Français (31%, +3 points), ainsi que les options de crédit (42%, +8 points).

Des aides essentielles, mais un besoin d’accompagnement renforcé

Les Français partagent leur difficulté à trouver des professionnels de confiance dans le domaine de l’éco-rénovation. Sept sur dix admettent trouver difficile d’identifier un artisan en qui ils auraient confiance (75%), et pourraient renoncer à des travaux d’éco-rénovation par peur de se faire arnaquer (70%).

Ces craintes sont renforcées par un manque d’information persistant autour de l’éco-rénovation. 65% déclarent ne pas être suffisamment informés sur les aides dont ils pourraient bénéficier (+7 points). Plus de la moitié se dit également mal informée sur les modalités des travaux (60%), et les risques de fraude/ les réflexes à adopter pour les éviter (55%).

Finalement, les Français seraient sensibles à des offres facilitatrices. Ainsi, une solution « clé en main » (travaux et solutions de financement) convaincrait plus de la moitié à accepter un devis d’un artisan plus rapidement (55%).

Pour Franck ONIGA, Directeur général de Sofinco : « Cette nouvelle enquête du Sofinscope confirme la réelle volonté des Français de mieux maîtriser leur consommation énergétique, mais aussi leur attente forte de solutions concrètes et sécurisantes, qui leur permettent de concilier des problématiques budgétaires et sociétales. Les professionnels comme les particuliers ont besoin d’être accompagnés afin de s’y retrouver sur ce sujet complexe et mouvant. C’est tout le sens de la démarche entreprise par Sofinco depuis plusieurs mois pour rendre plus accessibles les travaux de rénovation énergétique et que collectivement nous atteignions nos objectifs climatiques d’ici 2030. »

Le Sofinscope – Baromètre OpinionWay pour Sofinco

[1] OpinionWay pour Bonial – La relation des Français avec la consommation Vague 12 – Janvier 2025

[2] https://www.journaldelagence.com/1398828-quel-budget-pour-gagner-deux-lettres-sur-le-dpe

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