EDF se propose de concevoir, construire et mettre en service un nouveau réacteur de la gamme 1.200 dans la centrale tchèque de Dukovany dans l'est du pays, initialement construite par la Russie, et exploitée par l'énergéticien tchèque CEZ.
L'offre ferme, déposée auprès de CEZ et de sa filiale Elektrana, est assortie de deux autres "propositions indicatives" pour un réacteur supplémentaire à Dukovany (tranche 6) et deux sur le site de Temelin (tranches 3 et 4), la deuxième centrale du pays, soit un total potentiel de quatre réacteurs neufs.
La République tchèque qui exploite à ce jour six réacteurs nucléaires pour produire de l'électricité, se trouve aussi être le 3e pays le plus consommateur de charbon en Europe, derrière l'Allemagne et la Pologne.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), fin 2021, le charbon représentait 30,1% de la consommation finale d'énergie primaire du pays de 10,7 millions d'habitants, soit sa principale source d'énergie devant le pétrole (21,1%), le nucléaire (19,5%) et le gaz naturel (18,5%).
Le gouvernement espère sortir du charbon d'ici à 2038 pour réduire ses émissions de CO2 qui contribuent au réchauffement du climat, et compenser par une contribution croissante des filières renouvelables et du nucléaire, saluait l'AIE.
La proposition d'EDF fait suite à une première offre non engageante remise fin 2022 au gouvernement tchèque, dont l'appel d'offres a été lancé le 17 mars 2022. EDF attend le choix de la partie tchèque entre les différents candidats pour "le printemps prochain".
L'énergéticien français "se propose d'être le point d'entrée unique d'intégration de la technologie EPR1200 et de l'exécution du projet".
Il s'appuie sur sa filiale Framatome pour "la fourniture des études de conception et des équipements pour la chaudière et le contrôle commande" ainsi que sur "ses partenaires historiques de confiance": GE Steam Power pour la fourniture "des études de conception et des équipements de l'îlot conventionnel, avec notamment la fourniture de la turbine à vapeur Arabelle 1000", et Bouygues Travaux Publics "pour la réalisation du génie civil".
EDF a aussi identifié "près de 300 entreprises tchèques" susceptibles d'être fournisseurs des chantiers, dont "90 ont déjà été pré-qualifiées".
Selon les Echos, la proposition française porterait sur un investissement de quelque 10 milliards d'euros, chiffre non confirmé par le groupe. Le quotidien estime que l'américain Westinghouse et le coréen KHNP sont aussi candidats.
Pour le PDG d'EDF Luc Rémont, cité dans le communiqué, "en rejoignant la communauté européenne de l'EPR, la République tchèque bénéficiera d'un effet flotte important et des multiples synergies industrielles entre les programmes nucléaires actuels et futurs en France, au Royaume-Uni et au-delà". En Europe, EDF a deux chantiers de construction d'EPR en cours, à Hinckley Point (Grande-Bretagne) et Flamanville (France).