
"Cet événement s'inscrit dans une démarche de transparence et d'enrichissement des discussions sur les prévisions macroéconomiques et de finances publiques", a indiqué le ministère de l'Economie dans un communiqué.
"Les échanges ont porté sur le contexte macroéconomique mondial, les prévisions économiques et de finances publiques pour l'année 2025, ainsi que les perspectives pour 2026", a-t-il ajouté.
Outre les administrations concernées par l'élaboration des budgets, y ont pris part des représentants de la Banque de France, de l'Insee, du CAE (Conseil d'analyse économique), de l'IPP (Institut des politiques publiques) et de l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), ainsi que des économistes des banques internationales spécialistes des valeurs du Trésor, selon la même source.
Il est prévu que ce "cercle des économistes" se rassemble deux fois par an, la prochaine réunion étant prévue en septembre, avant la présentation du projet de loi de finances pour 2026, a précisé le ministère des Comptes publics à l'AFP.
"Le cercle des prévisionnistes réuni ce jour est un gage de transparence et de redevabilité dans la préparation de notre budget avec toutes les parties prenantes", a salué le ministre de l'Economie, Eric Lombard, cité dans le communiqué.
Le gouvernement avait présenté le 3 mars un "plan d'action" pour améliorer le pilotage des finances publiques, prévoyant la création de ce cercle chargé d'examiner la pertinence des hypothèses de prévisions et d'un "comité d'alerte" associant le Parlement.
Au terme d'une enquête sur les raisons des dérapages budgétaires, la commission des Finances de l'Assemblée nationale avait formulé en avril des recommandations pour éviter qu'ils ne se répètent: améliorer la qualité des prévisions, et renforcer le pilotage des finances publiques et l'information des parlementaires.
Elle avait mentionné aussi le "dérèglement des modèles" de prévisions de Bercy dans un contexte de crise inflationniste, qui s'est traduit par des recettes plus faibles qu'escompté de plus de 60 milliards d'euros en 2023 et 2024.
"Je salue cette volonté partagée d'améliorer la gouvernance des prévisions. La question est de savoir si ce mouvement va suffisamment loin", a commenté Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et président du Haut conseil des finances publiques (HCFP) lors d'un colloque mardi.
"L'indépendance des prévisions en France doit être mieux garantie, de manière systémique", a-t-il ajouté, plaidant pour un rôle renforcé du HCFP.
"Je ne dis pas ici, surtout, que tout était prévisible (...) mais il y a quand même beaucoup de volontarisme, voire une certaine hubris dans les prévisions", a-t-il estimé, taclant des prévisions qu'il juge "trop optimistes".
Le gouvernement compte ramener le déficit à 5,4% du PIB en 2025 avec une croissance espérée à 0,7%, et repasser sous les 3% en 2029.
"La prévision pour 2025 paraît atteignable, mais les incertitudes sont fortes et le respect de la cible de déficit est encore loin d'être acquis", a souligné Pierre Moscovici.
Image d'illustration de l'article via Depositphotos.com.