Après une baisse de 4,5 milliards d’euros à 2,3 milliards en 2024, le budget de MaPrimeRénov' pourrait à nouveau se voir amputé de 700 millions d'euros supplémentaires en 2025 selon les sources du Parisien. Une partie de ces économies se ferait via la fusion du dispositif avec les CEE en restreignant MaPrimeRénov' aux rénovations d'ampleur et les mono-gestes aux CEE.
Effy dénonce une baisse coup de massue pour le secteur et demande une nouvelle articulation des aides pour les Français
La presse a fait état ce week-end d’une éventuelle amputation de 700 millions d’euros sur le budget alloué pour MaPrimeRénov’. Si elle est confirmée, cette baisse du budget ne doit en aucun cas léser les Français.
Pour Effy cette baisse supplémentaire d’aides de 30%, pour passer de 2,3 milliards à 1,6 milliards s’annonce comme un nouveau coup de massue porté au secteur de la rénovation énergétique. Elle intervient à un moment ou la dynamique semblait repartir et que les acteurs avaient obtenu des gages de stabilité.
Toutefois pour Effy il existe des solutions pour que les particuliers ne pâtissent pas de cette coupe budgétaire. Il s’agirait, comme pour le bonus écologique pour le véhicule électrique qui a pris fin en décembre 2024, que le dispositif des CEE (certificats d’économie d’énergie) prenne le relai de la baisse budgétaire.
Pour Audrey Zermati, Directrice Stratégie Effy : « Si le gouvernement a fait le choix des économies sur le budget MaPrimeRénov’, il peut néanmoins choisir de continuer à accompagner les ménages dans leurs travaux avec des subventions issues du dispositif des CEE. Un coup de pouce sur les aides actuelles aux gestes de travaux pourrait ainsi compenser MaPrimeRénov’ et maintiendrait les primes à un niveau identique. »
Le GPCEE appelle à recentrer MPR sur l’accompagnement des ménages en précarité
Suite aux annonces de la Ministre Amélie de Montchalin appelant à un rapprochement entre MaPrimeRenov’ (MPR) et les certificats d’économies d’énergie (CEE) et les précisions apportées par l’article du Parisien en date du 20 janvier, le GPCEE déplore que la rénovation énergétique soit une nouvelle fois victime des restrictions budgétaires.
Pour Florence Lievyn, présidente du GPCEE : « La rénovation énergétique est l’une des rares politiques pouvant tout à la fois réduire la facture des Français - a fortiori des plus modestes -, décarboner le secteur du bâtiment et adapter nos logements aux enjeux climatiques de demain, tout en diminuant nos dépenses de santé publique. »
Cette réduction du budget MPR va avoir pour conséquence première de renchérir le reste à charge des travaux pour les ménages et donc vraisemblablement de mettre un nouveau coup d’arrêt à la dynamique de rénovation, à la peine depuis plusieurs mois déjà. Il n’est en effet pas attendu d’augmentation des forfaits du côté des CEE, toujours selon l’article du Parisien.
« Le recours accru aux CEE est une bonne chose et nous saluons la volonté du Gouvernement que les Français les sollicitent plus largement. Cependant, le GPCEE reste lucide sur le message globalement envoyé à nos concitoyens : moins de soutien à la rénovation énergétique et donc moins de travaux ! »
Ces annonces s’inscrivent par ailleurs dans contexte de préparation de la 6ème période des CEE, pour lequel les projets de de textes restent attendus, alors même que les professionnels ont plus que jamais besoin d’un cap clair et de stabilité.
Les annonces de ces derniers jours nécessitent effectivement une clarification des rôles et des objectifs de chaque dispositif. « Nous avons toujours exprimé nos réserves quant à la réforme des aides conduite jusqu’ici, notamment dans sa temporalité, plaidant pour une répartition plus lisible pour nos concitoyens comme pour les professionnels, qui investissent un temps et des moyens considérables pour s’adapter à chaque nouvelle étape de la réforme » témoigne le GPCEE.
En l’occurrence, le GPCEE appelle à recentrer MPR sur l’accompagnement des ménages en précarité, que ce soit pour des rénovations globales ou des travaux mono-geste. Il s’agirait là d’une meilleure allocation des ressources, dans un contexte budgétaire restreint.
Quoiqu’il en soit, le GPCEE réaffirme le rôle crucial des CEE pour l’avenir des politiques d’efficacité énergétique françaises, quel que soit le secteur d’activité concerné. Ce n’est cependant pas un levier suffisant pour compenser les manques d’investissement publics. Pour le GPCEE, « basculer MPR vers les CEE revient à faire financer les crédits par le consommateur d’énergie et non plus par le contribuable. Mais finalement, il y a toujours quelqu’un qui paie. »
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