Cette étude dresse le portrait financier des collectivités regroupées dans le programme « Petites villes de demain », porté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et soutenu par l’Association des Petites Villes de France (APVF). Elle est, comme le Baromètre de la santé financière des collectivités, publié en juin dernier, assise sur la note attribuée par l’AFL à chaque collectivité. Ces Petites villes de demain se distinguent-elles de l’ensemble des communes françaises, du point de vue de leur santé financière ? Comment ces communes ont-elles traversé les chocs de l’année 2023 ? Peut-on corréler la santé financière et les charges de centralité supportées par ces communes ?
Une quatrième édition du Baromètre de la santé financière des Petites villes de demain, portée par l’AFL, l’ANCT et l’APVF
Cette nouvelle publication est le fruit d’un partenariat signé entre l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) en 2020, renouvelé en 2024, et l’Association des Petites Villes de France (APVF).
Cet état des lieux de la santé financière des Petites villes de demain, établi sur la période 2019-2023, propose un focus sur les communes concernées à mi-parcours du programme et permet de prolonger les enseignements tirés du Baromètre de la santé financière des collectivités publié en juin 2024. Il replace les données dans une perspective élargie, en mettant en regard les notes financières attribuées par l’AFL et les charges de centralité des Petites villes de demain.
Pour Marie Ducamin, Présidente du Conseil d’administration de l’AFL-ST : « Les collectivités ont montré une vraie résilience en 2023, mais au prix d’une hétérogénéité croissante entre territoires. Cette nouvelle édition du Baromètre PVD permet de tirer un bilan financier global de l’exercice pour ces communes particulières que sont celles du programme « Petites villes de demain », et surtout de mettre en lumière leur situation atypique. »
Pour Christophe Bouillon, Maire de Barentin, Président de l’APVF et de l’ANCT : « Les communes PVD ont réussi à être les locomotives, en termes d’investissement, de leur territoire, tout en résistant à l’inflation : c’est l’un des enseignements essentiels du baromètre sur la santé financière des PVD. A 14 mois des élections municipales, on entre dans le money-time pour la réalisation des projets des maires. Les PVD ont des finances saines pour y parvenir. Toutefois, cet effort soutenu nécessitera l’accompagnement de tous les acteurs de leur écosystème, avec au premier chef l’ANCT et l’AFL. »
Des finances saines et profils budgétaires partiellement distincts des autres communes
Après la pandémie de Covid, l’augmentation des taux d’intérêt et le retour de l’inflation, les collectivités territoriales ont connu en 2023 une nouvelle année atypique. Si certaines ont rencontré des difficultés budgétaires, d’autres ont réussi à investir massivement, sans dégrader leur équilibre financier. En dépit d’une année plus difficile et de charges de centralité plus importantes, les communes PVD ont réussi à limiter l’écart mesuré avec les autres communes de taille similaire et disposent de meilleures marges financières, en investissant davantage.
A cet égard, les communes PVD ont réalisé un effort d’investissement conséquent en 2023 : +10% d’investissement, avec un total de 449€ par habitant contre 382€ par habitant dans les communes non-PVD.
La centralité communale : des dynamiques plurielles au sein des communes PVD
Une partie du Baromètre analyse les communes PVD selon leur niveau de centralité – intermédiaire, locale et structurante –, afin de mettre en exergue les tendances propres à chaque groupe. Il faut rappeler que ces communes ont été retenues pour être accompagnées dans le cadre du programme PVD pour les aider à faire face à leurs fonctions de centralité.
L’étude nous montre que les notes financières des communes PVD, de niveaux de centralité locale et intermédiaire, sont restées stables entre 2022 et 2023, mais demeurent légèrement moins favorables que celles des autres communes. A l’inverse, l’écart se creuse entre les communes PVD et non-PVD structurantes, sur la même période. Notons également que, quel que soit le niveau de centralité, le taux d’investissement par habitant des communes PVD est plus élevé que celui des autres communes.
Enfin, l’un des autres enseignements de ce Baromètre de la santé financière des communes PVD porte sur la solvabilité annuelle, qui s’est améliorée pour l’ensemble des communes étudiées entre 2022 et 2023.
La question qui se pose est la capacité en 2024 pour les communes PVD à maintenir ce niveau d’investissement. Elles devront, par conséquent, dans un contexte où les collectivités doivent participer au redressement des comptes de la nation, plus encore qu’en 2023, mobiliser leur trésorerie et leurs capacités d’emprunt.
Pour Marie Ducamin : « Compte-tenu des disparités parfois importantes entre communes - qu’elles appartiennent au programme PVD ou non - et pour une meilleure appréhension des situations et trajectoires financières, une analyse par commune est préférable. Les équipes de l’AFL sont à votre disposition pour déterminer la capacité d’investissement et d’emprunt de chaque commune. En tant que banque des collectivités, l’AFL a également pour mission d’offrir aux communes cette ingénierie financière et de les accompagner dans la réalisation de leurs projets. »
L’étude est à retrouver en intégralité ici.
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