Legrand poursuit sa croissance portée par les centres de données

Le groupe basé à Limoges vise désormais une marge opérationnelle ajustée (après acquisitions) comprise entre 20,5% à 21,0% de ses ventes en 2025, contre 20,5% précédemment, soit le même niveau qu'en 2024.

Il avait déjà relevé mi-juillet sa prévision de chiffre d'affaires 2025, tablant sur une croissance entre 10 et 12%. Il visait 6 à 10% précédemment.

Legrand se dit confiant dans sa "capacité à atteindre le haut de la fourchette" de chiffre d'affaires annoncée pour 2030, soit environ 15 milliards d'euros contre 8,6 milliards en 2024, a souligné Benoît Coquart, directeur général du groupe.

"Les résultats du premier semestre 2025 sont d'excellente tenue avec une croissance très soutenue des ventes et une rentabilité élevée", a-t-il déclaré lors d'une conférence téléphonique.

"Compte tenu de cette performance et de la visibilité actuelle, nous relevons nos objectifs 2025 tant en termes de chiffre d'affaires que de marge opérationnelle", a-t-il poursuivi.

"Le déploiement actif de notre feuille de route stratégique 2030 se poursuit et notre confiance d'atteindre 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2030 est renforcée", a-t-il dit.

"Le segment des datacenters (centres de données, NDLR) continue d'afficher une dynamique exceptionnelle", a souligné Benoît Coquart.

Moteurs, avec les acquisitions, de la croissance du groupe, ils représentent un quart (24%) de son chiffre d'affaires au premier semestre, contre 20% en 2024.

Ces équipements, dont le développement est dopé par l'essor de l'intelligence artificielle (IA), généreront plus de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour Legrand cette année, contre seulement 300 millions en 2018, a-t-il indiqué. "Ce sera peut être à terme 26-27-30%, ce ne sera pas 50%", a-t-il souligné.

Sur les six premiers mois de l'année, les ventes ont augmenté de 13,4%, à 4,77 milliards d'euros.

Interrogé sur l'impact des droits de douane mis en place par les Etats-Unis, Benoît Coquart a estimé leur impact entre 140 et 180 millions de dollars, contre 150 et 200 millions de dollars évalués jusque-là. L'objectif est de les "compenser intégralement", notamment à travers des hausses de prix.

Legrand voit par ailleurs de premiers frémissements dans le secteur du bâtiment, son cœur de métier en crise depuis deux ans. "On voit un certain nombre de signaux positifs qui commencent à se multiplier, notamment en France", a signalé Benoît Coquart.

"On pressent que d'ici quelques mois ou quelques trimestres, tout ça devrait se traduire par une croissance de l'activité. Mais ce sont des signaux très préliminaires. On ne l'a pas encore dans les chiffres", a-t-il dit, en relevant que "la majorité" de l'activité du groupe "restera dans le bâtiment".