Legrand a souffert de la crise de la construction au 1er semestre, mais maintient ses marges et contente les investisseurs

Sur les six premiers mois de l'année, le groupe basé à Limoges (Haute-Vienne), dont les spécialités vont du simple interrupteur électrique aux racks et équipements pour centres de données, a dégagé un bénéfice net de 577,6 millions d'euros (-11,3%), pour un chiffre d'affaires en retrait de 2% à 4,21 milliards d'euros, indique un communiqué diffusé il y a quelques jours.

Son chiffre d'affaires, lié essentiellement au secteur de la construction, souffre de la crise qui persiste en Europe dans le marché résidentiel, représentant 40% de ses ventes, a indiqué son directeur général Benoît Coquart, lors d'une présentation à la presse.

Les mises en chantier de logements neufs ont baissé de quelque 20% en Europe l'an passé, a précisé le dirigeant, et la crise reste "sévère" en France, où le nombre de logements neufs en 2023 ne devrait pas excéder 250.000 alors qu'il s'élevait à 400.000 avant la crise sanitaire du Covid.

Les analystes d'Oddo BHF constatent que les résultats du premier semestre sont "légèrement supérieurs aux attentes grâce au rebond de l'activité datacenters au deuxième trimestre".

L'action du groupe bondissait de 4,78% à 98,26 euros vers 09H40. Depuis le début de l'année, le titre a progressé de 4,4%.

Néanmoins, "avec un bénéfice net qui représente 13% du chiffre d'affaires, nous sommes au meilleur niveau de marge de l'industrie", a-t-il assuré, en saluant la croissance des ventes au deuxième trimestre.

Il s'est déclaré "confiant" concernant un redressement du marché de l'immobilier en France en raison notamment du besoin de logements dans le pays et de la baisse des taux d'intérêt qui vient de s'amorcer.

La baisse du bénéfice net part du groupe vient d'une base de comparaison "exceptionnelle" en 2023, a-t-il également expliqué.

Legrand a accéléré sa stratégie d'acquisitions au premier semestre avec cinq achats, dont trois industriels d'équipements pour les centres de données (secteur qui représente 15% de son activité): le groupe indien Netrack, le spécialiste irlandais de systèmes de distribution de puissance basse tension Davenham, et l'australien Vass.

"Legrand entend continuer à renforcer ses positions avec des acquisitions ciblées et complémentaires dans les trimestres qui viennent" a précisé le groupe.