Ces quatre suspects sont poursuivis pour des infractions d'atteinte à l'environnement, blanchiment, participation à une association de malfaiteurs, a précisé le ministère public.
Âgés d'une cinquantaine d'années et connus pour des faits de violences et détention d'armes, selon une source proche du dossier, trois d'entre eux ont été placés en détention provisoire, un sous contrôle judiciaire.
Ils ont aussi été mis en examen pour des infractions à la législation sur les armes, a précisé le parquet.
Le coup de filet a eu lieu mardi: douze personnes ont été interpellées en Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, dans le Val-d'Oise, la Somme et l'Oise, soupçonnées d'être impliquées dans ce trafic d'enfouissement illégal de déchets sur un site de la commune de Nogent-sur-Oise (Oise).
Parmi eux, le maire sans étiquette de la ville, Jean-François Dardenne. Ressorti libre sans poursuites à ce stade, il a assuré dans un communiqué jeudi avoir agi "en toute légalité".
Au coeur de l'enquête: une société de BTP, dont plusieurs dirigeants sont des membres actifs des Hells Angels, et qui utiliserait un terrain à Nogent-sur-Oise pour y enfouir des déchets sans autorisation, a expliqué le parquet. Ces déchets proviennent de "chantiers de BTP de la région", a souligné l'une des sources proches du dossier.
Selon les premiers éléments, la société avait "fait l'objet d'une déclaration d'ICPE (Installation classée pour la protection de l'environnement)" et avait obtenu "de la mairie des permis d'aménager deux parcelles de terrain", a détaillé le ministère public.
Objectif officiel: "Procéder à l'exhaussement" des parcelles "et au concassage de gravats sur place aux fins de revente".
Objectif soupçonné: "Il a été constaté à l'inverse un affouillement et l'extraction de pierre aux fins de revente", selon le ministère public. "Le trou était obstrué par le déversement de déchets."
Arrivant par camions, ces déchets, des végétaux, béton, pylônes, gravats, étaient "non pesés" et "repoussés dans une zone du site préalablement creusée", selon le parquet. les camions repartaient "ensuite à vide ou chargés de calcaire".
L'entreprise fonctionnait avec des "gérants de paille et gérants de fait", dont les noms n'apparaissent pas sur les registres, selon l'une des sources proches du dossier.
Des perquisitions, réalisées aux domiciles des suspects, au siège de la société ainsi qu'à la mairie, selon le parquet, ont permis la saisie d'environ 45.000 euros en espèces, de deux véhicules, de montres de luxe, et d'armes de poing ainsi que d'un fusil-mitrailleur.
Les investigations, ouvertes par le pôle régional de l'environnement du tribunal de Paris, ont été menées par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et les policiers de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF).
Elles portent sur une période allant d'août 2021 à juillet 2024.