Le groupe subit une perte nette de 131 millions d'euros, contre un bénéfice l'an dernier à la même époque de 21 millions d'euros. Les parts que possédait encore le groupe dans Alstom y avaient contribué à hauteur de 120 millions d'euros.
Autre facteur qui pèse sur les résultats du premier trimestre, "tous les travaux que nous faisons à la fois pour le rapprochement entre TF1 et M6 et les travaux que nous faisons pour préparer l'acquisition d'Equans", lesquels se traduisent par des frais d'avocats importants, a indiqué Pascal Grangé, directeur général délégué et directeur financier, lors d'une conférence téléphonique.
Le premier trimestre n'est toutefois pas représentatif de l'année et se traduit souvent par une perte en raison de la forte saisonnalité de ses activités et notamment celles de sa filiale Colas, soumise en hiver aux aléas climatiques, qui freinent l'avancée des chantiers de construction et d'infrastructures routières.
"Fin mars 2022, le carnet de commandes des activités de construction et services est en hausse de 4% à 34,6 milliards d'euros, un niveau élevé qui offre une bonne visibilité sur l'activité future", a par ailleurs indiqué le groupe.
L'activité construction (incluant la filiale de travaux publics Colas) progresse de 7% à 5,8 milliards d'euros. Bouygues Télécom réalise près de 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires, soit 3% de plus. La filiale TF1 connaît elle une croissance de 10% de son chiffre d'affaires à 561 millions d'euros sur le premier trimestre.
"Vigilance" sur la situation en Ukraine
Interrogé sur le projet de fusion de TF1 avec M6, Pascal Grangé a indiqué que "le projet avance conformément à ce qu'on pensait", précisant qu' au cas il ne se ferait pas, le groupe disposait d'une alternative.
"Naturellement on a un plan B", a affirmé le directeur général délégué, ajoutant que "si ce scénario ne devait pas arriver, de toutes les manières l'évolution du marché telle que nous la constatons nécessitera une évolution chez TF1 et évidemment les équipes de TF1 travaillent dessus".
Pour 2022, le groupe rappelle "attendre une nouvelle augmentation de son chiffre d'affaires et de son résultat opérationnel courant par rapport à 2021".
Ces perspectives "s'entendent sur la base des éléments connus à date, hors nouvelle évolution défavorable de la situation liée à la Covid-19, hors acquisition d'Equans (une filiale d'Engie, NDLR), et hors rapprochement de TF1 et M6", indique le groupe.
Le groupe indique par ailleurs être "très vigilant quant aux conséquences indirectes liées au conflit entre la Russie et l'Ukraine" et souligne que "ces perspectives sont soumises à l'absence de nouvelle détérioration majeure du contexte macro-économique et géopolitique actuel".
A stade, le groupe déplore essentiellement des conséquences "indirectes", les activités du groupe en Russie, qui ont été arrêtées, étant "extrêmement faibles".
Le groupe surveille essentiellement la hausse des prix des matières premières et les difficultés logistiques, qui "sont maîtrisées" à ce stade.
Après l'annonce de ces résultats, l'action Bouygues perdait 1,70% à 30,70 euros vers 08H00 GMT, dans un marché en baisse d'environ 2%.