Véritable fléau, les troubles musculo-squelettiques sont particulièrement fréquents dans tous les métiers du secteur du BTP et demeurent à ce jour la première cause de maladies professionnelles. Les principaux facteurs de risque de douleurs chez les magasiniers sont les mouvements répétitifs, la manipulation de charges lourdes, la position debout prolongée et les mauvaises postures. Soucieux de la pénibilité au travail de ses salariés, le groupe Wendel a investi dès 2017 sur sa plateforme logistique de Samazan dans une pince de levage pour que les magasiniers caristes puissent déplacer les paquets de carrelage sans effort.
Fin 2023, Wendel a souhaité aller plus loin en proposant à ses salariés, dont la moyenne d’âge est de 40 ans, de tester 4 modèles d’exosquelettes différents, 3 passifs et 1 actif, afin que chacun choisisse, ou non, celui qui répondait le mieux à ses attentes. En les faisant participer, Valérie Zago, Directrice de la plateforme, souhaitait les faire adhérer à la démarche de l’entreprise. « Il me semblait primordial que ce choix se fasse sur la base du volontariat. La façon de travailler est complètement modifiée par l’exosquelette. Il oblige à réadapter ses postures mais aussi à mettre en place un certain nombre d’automatismes comme le fait de le désactiver pour monter sur le chariot élévateur, puis de le réactiver une fois que l’on en est descendu. Pour remporter la pleine adhésion, il fallait que les équipes se sentent intégrées dans le process de sélection et qu’elles y voient le bénéfice d’autant que le coût n’est pas anodin, entre 1500 et 3000 euros HT par exosquelette, et que nous ne bénéficions pas d’aide ou de subvention pour ce type d’achat ! »
L’essai est en partie transformé. La plateforme est aujourd’hui équipée de deux exosquelettes passifs sélectionnés pour leur conception ergonomique, leur faible poids et encombrement, leur facilité d’activation et de désactivation. Comme l’indique Benoît, 47 ans, magasinier cariste dans le secteur carrelage de la plateforme logistique depuis 9 ans : « l’exosquelette supportant les genoux, je m’économise sur les flexions et il m’apporte un vrai confort. J’ai moins mal au dos, notamment aux lombaires, en fin de semaine. En avançant dans l’âge, j’avais peur de la pénibilité physique de mon travail. Maintenant, je suis plus rassuré même si utiliser un tel équipement de protection demande de prendre de nouvelles habitudes de travail et de nouveaux automatismes. Cela nous fait complètement repenser notre posture et nos gestes ».
D’autres salariés sont encore un peu réticents comme Adrien, 24 ans, magasinier cariste dans la partie e-commerce : « j’ai du mal à y voir le bénéfice. Je suis jeune et sportif. Pour le moment, je n’ai aucune douleur liée à l’effort fourni par mon travail. Cependant, comme mes collègues font tout pour me convaincre de le porter, je vais faire un essai de 15 jours.»
En 2024, Wendel accompagne cette conduite du changement par une formation « Gestes et postures » pour inciter de nouveaux collaborateurs à adopter ces exosquelettes et à améliorer leur confort et leur sécurité au travail.