Porté par la reprise des voyages et des chantiers, le groupe a enregistré au premier semestre un bénéfice net de 1,9 milliard d'euros, supérieur à l'avant-pandémie de Covid-19 et plus que doublé par rapport à 2021.
Le chiffre d'affaires semestriel du groupe est également nettement au-dessus des niveaux d'avant-Covid, à 28,52 milliards d'euros (+26% par rapport à 2021).
Cette progression du chiffre d'affaires est due pour "un peu moins de la moitié" à l'intégration de Cobra IS, branche énergie du groupe espagnol de construction ACS acquise en 2021, a précisé Christian Labeyrie, directeur financier du groupe, lors d'une conférence de presse.
Si le groupe est en croissance partout où il est présent, "l'arrivée de Cobra nous permet de nous développer de manière très significative, en péninsule ibérique et Amérique latine", a souligné Xavier Huillard, PDG du groupe. "Pour la première fois de notre histoire, l'international dépasse les 50% de notre activité totale, à exactement 53%", s'est-il félicité, y voyant l'aboutissement d'une orientation engagée depuis plusieurs années.
La "quasi-totalité des pôles de métiers" ont dépassé leurs niveaux de chiffre d'affaires et de résultats pré-crise sanitaire, a relevé M. Huillard.
Ces résultats sont supérieurs aux attentes des analystes, qui tablaient plutôt sur un chiffre d'affaires semestriel légèrement supérieur à 27 milliards d'euros, et un bénéfice net autour de 1,5 milliard.
"Les résultats et le cash-flow de Vinci Airports se sont redressés de façon spectaculaire grâce à l'accélération de la reprise du trafic aérien et aux effets des plans d'économies réalisées. Le trafic est désormais très proche de son niveau de 2019 dans de nombreuses plateformes du réseau", a noté M. Huillard.
Le groupe a d'ailleurs légèrement relevé ses objectifs pour cette branche de son activité : il table désormais - hors reprise épidémique - sur "un trafic sur l'ensemble de l'année proche de 70% de son niveau de 2019 (contre 60% auparavant), conduisant à un résultat net et à un cash-flow libre positifs".
Objectifs confirmés pour l'année
La branche construction, qui pèse pour près de moitié dans le chiffre d'affaires du groupe, a enregistré des revenus en progression de 10,7% à 13,45 milliards d'euros. Son résultat opérationnel, très saisonnier, s'élève à 254 millions d'euros, en hausse de près de 20% par rapport au premier semestre 2021.
A l'image de l'ensemble du groupe, cette branche a été tirée par l'activité hors de France qui a grimpé de 18%, contre une croissance de 4% en France. Elle a réalisé plus de 50% de son activité hors de France pour "la première fois", selon M. Huillard.
S'agissant du trafic routier, "Vinci Autoroutes enregistre un trafic supérieur à celui de 2019 tant pour les véhicules légers que pour les poids lourds", a commenté M. Huillard.
Toutefois, "la tendance pour les véhicules légers est affectée par la hausse des prix des carburants", alors que pour les poids lourds, l'activité "reste bien orientée", a-t-il précisé.
M. Huillard a réaffirmé la volonté de son groupe de contribuer à "décarboner le transport routier". "Toutes nos aires seront équipées en 2023 de bornes de recharge rapide", a-t-il indiqué, évoquant par ailleurs la participation de Vinci à un appel à projets piloté par la banque publique d'investissements Bpifrance, pour expérimenter plusieurs solutions de routes permettant de charger les véhicules, et surtout les camions, en roulant (ERS ou electric road system).
La branche Vinci Energies a pour sa part enregistré une croissance de 8,3% de son chiffre d'affaires, à 7,75 milliards d'euros.
Seule activité du groupe en recul, Vinci Immobilier (-2,1%) a pâti de "l'attentisme induit par la pandémie et le télétravail" pour l'immobilier de bureaux et de la hausse des taux d'intérêts, entre autres, pour l'immobilier résidentiel.
Compte tenu de ces résultats et d'un carnet de commandes considéré comme bon dans la construction, le groupe a confirmé son objectif d'un résultat net 2022 supérieur à son niveau de 2019.