Non seulement la part de ceux qui l’ont déjà mis en place progresse (44% contre 31% lors de la précédente édition, soit +13pts vs 2022), mais en plus, 68% des non-utilisateurs envisagent d’utiliser la construction hors-site dans le futur, avec une baisse significative sur toutes les difficultés perçues. Si des freins culturels et structurels demeurent beaucoup des personnes interrogées y croient : la part des non-utilisateurs qui pensent que le Hors-site va augmenter en France s’élève à 64%.
Des avantages reconnus par tous
Chez les professionnels déjà engagés dans le hors-site comme chez les autres, ses bénéfices sont acquis et indéniables. Pour 90% des répondants (contre 85% en 2022), le hors-site permet avant tout de réduire les délais de réalisation. Il conduit aussi à réduire l'impact environnemental de la construction pour 81% d'entre eux, un chiffre également en hausse. Globalement, le hors-site est perçu comme bénéfique, voire nécessaire, pour permettre un renouvellement du secteur du bâtiment.
Le hors site chez les utilisateurs
La part des professionnels ayant déjà mis en place le hors-site est en progression par rapport à la précédente édition et s’élève désormais à 44% (+13pts). Les panneaux 2D arrivent en tête des catégories avec 60%. Le modulaire 3D arrive en deuxième position avec 45% des répondants qui l’ont mis en œuvre. [2]
Les utilisateurs sont convaincus de l’intérêt du hors-site. À la question : « Est-ce que la construction hors site peut permettre de faciliter les rénovations globales et performantes plutôt que par étape ? », 72% des personnes interrogées répondent favorablement.
Il existe cependant des freins, principalement liés à l’aspect encore émergent du marché. En tête des obstacles, on trouve des coûts élevés (57%), une insuffisance de compétences disponibles (52%) ainsi que des connaissances encore embryonnaires en la matière (50%). A noter que le sujet des obstacles techniques (logistique, collaboration renforcée, etc) ne semble problématique qu’à 19% des sondés.
La demande en France
En 2023, on relève des évolutions importantes sur le type de bâtiment concernés par le hors-site. À la question : « Sur quelle typologie de bâtiments avez-vous déjà mis en œuvre du hors-site ? », 45% des personnes interrogées répondent les logements collectifs (+4%). Ils sont donc désormais en tête, alors qu’ils étaient en troisième position en 2022. Les maisons individuelles passent de la première à la deuxième place, et chutent à 35 % contre 44% lors de la précédente étude. Les équipements sportifs (+2%), les résidences gérées (+2%), et les casernes (+2%), sont, eux, en progression.
Les attentes des secteurs prioritaires
Les acteurs du secteur croient profondément dans le potentiel de développement du hors-site. L'importance de ce type de construction semble acquise. A la question : « Pensez-vous que la part de projet hors site est amenée à augmenter dans votre carnet de commande ? », 72% des personnes interrogées répondent par l’affirmative, malgré une baisse sur cette édition (-8pts). 40% d'entre eux la voient même augmenter « beaucoup » (42% en 2023).
Parmi les trois secteurs qui, selon les professionnels, devraient en bénéficier prioritairement, on trouve en tête des logements collectifs (59%, soit une hausse de 9pts), suivi des résidences gérées (étudiants, séniors, foyers jeunes travailleurs, tourisme), avec un score de 44%, en hausse de 9 points. Les établissements scolaires (crèches, écoles maternelles, et primaires, collèges, lycées) font un bond de 19%, passant à 42%.
Le hors-site chez les non-utilisateurs
Des freins structurels et culturels
Pour les non-utilisateurs, quatre principaux obstacles ont été identifiés : l’insuffisance de formation aux nouveaux modes constructifs est citée comme le premier frein, avec 52% des réponses. Viennent ensuite le manque de visibilité sur la réglementation (48%), le manque d’entreprises sur le territoire (42%) et le manque de connaissance sur les solutions de hors-site (41%).
Les coûts plus élevés sont aussi cités comme étant un frein pour 40% des non-utilisateurs. L’existence d’une culture d’entreprise peu ouverte à l’innovation est également évoquée par 39% des personnes interrogées ainsi qu’un cadre règlementaire contraignant pour 36%.
Une forte appétence malgré tout et des attentes
Pourtant, le désir de sauter le pas est fort. 68% des non-utilisateurs du Hors-site envisagent d’utiliser ce procédé à l’avenir (très légère baisse vs 2022 où l'on atteignait 70%). Les raisons qui pourraient les convaincre de se tourner vers le hors-site sont d'abord la réduction des coûts, à égalité avec la rentabilité productivité : 31% pour les deux. Ensuite, le thème de l'amélioration de la qualité fait un bond, puisqu'il passe de 13 à 25%. Les vertus économiques et qualitatives du Hors-site sont donc largement intégrées, y compris chez ceux qui n'y ont pas encore recours.
La part des non-utilisateurs qui pensent que le Hors-site va augmenter en France est logiquement élevée, 64% (on note cependant une baisse par rapport à 2022, où ce chiffre atteignait 76%).
Les avantages du hors site ont été parfaitement identifiés. Parmi les raisons de son développement à venir, on trouve l'augmentation de la productivité, la réduction des coûts et des temps, une évolution du secteur, un besoin de s'inscrire dans la stratégie de décarbonisation (diminution du CO2) et une évolution de la réglementation.
Une particularité du hors-site : le rôle de la collaboration
Le baromètre confirme que le niveau de collaboration est important pour 73% des répondants (en nette diminution par rapport à 2022, 85%). Quand 47% des personnes interrogées l'estimaient beaucoup trop élevé en 2022, seuls 23% établissent le même diagnostic en 2023.
Zoom sur la rénovation énergétique industrielle
La méthode de construction Hors-site apparaît comme davantage accessible auprès des répondants. En effet, une baisse significative sur toutes les difficultés perçues du Hors-site par rapport à la rénovation énergétique est observée cette année.
Parmi les difficultés existantes, on trouve un parc existant trop hétérogène (28% contre 43), une méconnaissance des bailleurs (23% contre 41), le prix (20% contre 42) et enfin, le financement (15% contre 29).
Les perspectives de développement
En résumé, on sent un fort désir de se lancer chez les professionnels, mais également de nombreuses questions et un grand besoin d'accompagnement. À la question « quels nouveaux éléments renforceraient le développement du hors-site dans votre entreprise ?», 52% des personnes interrogées demandent des données comparatives sur les coûts, 49% des retours d'expérience, et 35% des formations spécialisées.
L’intégralité de l’étude est disponible ici.
[1] Association de la construction industrialisée, modulaire et hors-site
(2] Il est à noter que le panel a évolué. En 2022, la base intégrait les utilisateurs et non-utilisateurs du Hors-Site ; elle les dissocie cette année.
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