L'impact de l'épidémie de Covid-19 constitue un élément d'incertitude, même si la Chine représente une part modeste des ventes, ont indiqué ses dirigeants.
L'année 2020 se présente dans "un contexte marqué par des incertitudes macro-économiques et l'impact du coronavirus est difficile à évaluer aujourd'hui", a déclaré le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, lors d'une conférence téléphonique.
"Saint-Gobain est touché dans ses activités en Chine, mais la Chine représente 2% du chiffre d'affaires environ" et l'impact pour le groupe Saint-Gobain est donc "limité à ce stade", a-t-il ajouté.
Saint-Gobain emploie 6.400 personnes en Chine, qui n'ont pas été affectées par le virus, a précisé le directeur général délégué Benoît Bazin. Le groupe compte 42 usines en Chine, dont 38 ont redémarré, mais pas à plein régime.
Dans ses perspectives pour 2020, M. de Chalendar s'appuie sur les bénéfices du plan de transformation du groupe lancé l'an dernier et sur des marchés porteurs comme la rénovation énergétique.
Il estime que le ralentissement des marchés industriels devrait se poursuivre, mais table sur une activité en croissance en Europe, et notamment en France, toujours portée par le secteur de la rénovation.
Le PDG visera cette année une nouvelle hausse du résultat d'exploitation du groupe, à périmètre et changes constants, "avec une incertitude sur l'impact du coronavirus", a-t-il ajouté.
En 2019, le résultat d'exploitation était déjà en hausse de 4,7% en comparable à 3,4 milliards d'euros, conformément aux objectifs. M. de Chalendar a souligné que c'était la cinquième année de hausse, et que la marge d'exploitation atteignait 8%.
Les ventes de l'année écoulée ont atteint 42,6 milliards d'euros, en hausse de 1,9% et de 2,4% en données comparables.
Le bénéfice net de 1,4 milliard d'euros est plus de 3,5 fois supérieur à celui de 2018, mais ce dernier avait été pénalisé par d'importantes dépréciations d'actifs à hauteur de 2 milliards d'euros.
Le résultat net courant (hors éléments exceptionnels), plus représentatif de la performance du groupe, progresse de 10%.
Évolution du portefeuille
Le PDG a salué "une très bonne performance" en 2019, qu'il a attribuée en premier lieu à la bonne exécution du plan de transformation.
Ce programme"Transform and Grow" repose sur une simplification de l'organisation et une rotation du portefeuille, qui s'est traduite par des cessions à hauteur de 3,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, au-delà de l'objectif initial, et parallèlement par 18 acquisitions de petite ou moyenne taille.
"L'impact sur le profil de croissance et surtout de rentabilité du groupe est important", a relevé M. de Chalendar.
En 2019, le groupe a vendu des activités ayant une marge d'Ebitda de 3%, alors que les acquisitions de sociétés représentaient une marge de 23%, a-t-il précisé. Le groupe a "toute une série de projets" dans cet esprit, a-t-il ajouté.
Saint-Gobain table aussi pour 2020 sur l'apport de la société américaine Continental Building Projects, dont l'acquisition a été finalisée début février et qui renforce ses positions sur "le marché dynamique de la construction en Amérique du Nord".
Enfin, le groupe va poursuivre ses objectifs d'économies de coûts: après un total de 120 millions d'euros réalisés en 2019, davantage que l'objectif fixé à 80 millions, une nouvelle réduction de 80 millions est prévue cette année.
Les ventes et l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 2019 sont un peu inférieurs aux consensus établis par l'agence financière Bloomberg et par le fournisseur de données FactSet, alors que le résultat d'exploitation est un peu supérieur.
Le bénéfice net est en dessous du consensus de FactSet qui tablait sur 1,7 milliard d'euros.