Saint-Gobain a confirmé son objectif annuel de croissance du résultat d'exploitation, en conditions comparables.
Grâce au développement favorable de son plan de transformation annoncé l'an dernier, le groupe a annoncé tabler aussi sur un meilleur second semestre du point de vue du résultat opérationnel, malgré un environnement de marché prévu comme "moins porteur".
Le chiffre d'affaires a atteint 21,7 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année, en croissance de 3,5% à périmètre et changes constants, porté par les bonnes tendances de ses principaux marchés, en particulier dans la construction.
Le bénéfice d'exploitation ressort à 1,64 milliard d'euros, en hausse de 8,3% en comparable, résultant notamment de la mise en oeuvre du plan de transformation du groupe lancé en 2018, et qui met l'accent sur les prix de vente, les économies de coûts et l'optimisation du portefeuille.
Les ventes sont globalement en ligne avec le consensus établi par l'agence financière Bloomberg, tandis que le bénéfice d'exploitation est très légèrement supérieur.
Quant au bénéfice net semestriel, il s'établit à 689 millions d'euros, en baisse de près de 44% par rapport à la même période de 2018, où il avait toutefois bénéficié d'un gain exceptionnel de 781 millions d'euros après le règlement du litige avec le suisse Sika.
Les résultats semestriels sont "de très belle facture", a estimé le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, lors d'une conférence téléphonique, en saluant des "avancées très significatives" dans la mise en oeuvre du plan de transformation qui a débuté en janvier.
Accélération des économies
Les effets escomptés de ce plan, qui met la priorité sur les économies de coûts et la gestion du portefeuille et régionalise le suivi des activités, arrivent "plus vite que prévu", a affirmé le PDG.
Selon M. de Chalendar, il y a eu "dès le premier semestre un impact positif sur (les) marges". Le groupe a enregistré sur ces six premiers mois "des bons résultats sur l'ensemble de (ses) régions", a-t-il ajouté.
Compte tenu du bon rythme de déploiement du plan de transformation, le groupe a décidé d'accélérer son objectif d'économies, en visant plus de 80 millions d'euros dès 2019, contre plus de 50 millions envisagé auparavant.
Quant au programme de cessions dans le cadre de la rotation du portefeuille, il a déjà atteint 2,8 milliards d'euros en chiffre d'affaires et l'objectif de 3 milliards à la fin 2019 sera dépassé, a indiqué M. de Chalendar.
Interrogé sur l'avenir de la filiale française Pont-à-Mousson, qui fabrique des canalisations en fonte, le groupe a indiqué que la réflexion continuait.
"Nous poursuivons les réflexions et les discussions autour (des) recherches de partenariats. Le but est renforcer Pont-à-Mousson au plan industriel, technologique, commercial", a dit le directeur général délégué, Benoit Bazin.
"Nous avons plusieurs discussions en cours. Il n'y a pas de date butoir", a-t-il ajouté, disant espérer "avoir décanté le sujet" d'ici la fin de l'année.
Au premier semestre, le groupe a notamment souligné la croissance en Europe du Nord (+3,6%) dans la continuité de 2018, avec un bon début d'année dans les pays nordiques, et malgré une dégradation du Royaume-Uni liée aux incertitudes du Brexit.
Saint-Gobain a aussi signalé la performance de la France (+4%), au sein de la région Europe du Sud (+4,3%).
La division Distribution a affiché "une forte dynamique et des gains de part de marché" dans l'Hexagone tandis que celle de l'Isolation y a été portée par une forte demande de rénovation énergétique.
Les Amériques (+2,6%) et l'Asie-Pacifique (+6%) étaient également bien orientées.
Enfin, le pôle des "Solutions de haute performance", qui regroupe tous les produits destinés aux secteurs mondialisés, a dégagé une petite croissance de 1% en comptable, malgré le fort retrait du marché automobile.