Le chiffre d'affaires annuel du groupe s'affiche en progression de 12%, à 68,83 milliards d'euros.
Comme l'an dernier, plus de la moitié des profits de Vinci viennent des concessions autoroutières ou aéroportuaires gérées par le groupe (soit 2,77 milliards d'euros), dont 2 milliards de bénéfice net issu des seules autoroutes françaises.
"Le trafic de Vinci Autoroutes a continué de progresser, tiré par les véhicules légers en dépit d'un niveau des prix des carburants toujours élevé", a relevé le PDG Xavier Huillard, cité dans un communiqué.
Le trafic de Vinci Airports a lui retrouvé son niveau d'avant la crise sanitaire, même si "certains aéroports n'ont pas encore retrouvé leur niveau de 2019".
L'an dernier, le groupe a notamment obtenu une prolongation de 30 ans de concession pour six aéroports de République dominicaine, jusqu'en 2060.
Sur le plan général, "la dynamique de la quasi-totalité des métiers du groupe, tant en France qu'à l'international, a été très positive tout au long de l'année. Seule fait exception la promotion immobilière qui traverse une crise conjoncturelle sévère", a relevé M. Huillard.
De fait, Vinci Immobilier, "pénalisé par la forte baisse des transactions immobilières en France dans un environnement de taux d'intérêt élevés", a enregistré une perte nette de 48 millions d'euros l'an passé. Mais sans grand impact sur la performance du groupe, car son chiffre d'affaires (-19%) ne pèse que 1,2 milliard d'euros.
Dans la promotion immobilière résidentielle, les réservations de logements de Vinci Immobilier ont chuté de 30% par rapport à 2022. La baisse a été limitée en fin d'année par des ventes en blocs de logements à des organismes sociaux, a indiqué le groupe, qui continue par ailleurs une montée en puissance dans le secteur des résidences gérées (étudiants, personnes âgées...).
Vinci Constructions, le principal pôle du groupe avec 31,459 milliards de chiffre d'affaires, enregistre un bénéfice net de 793 millions d'euros, en nette augmentation de 16,6%.
Son carnet de commandes ressort à 61,4 milliards d'euros, en augmentation de 7% par rapport au 31 décembre 2022, dont 67% à l'international.
En 2023, dans ce secteur, Vinci a notamment obtenu un contrat de modernisation d'un barrage près de Brisbane en Australie, le contrat du marché de valorisation des matériaux d'excavation du tunnel du Mont-Cenis pour la ligne ferroviaire Lyon-Turin sur 10 ans, et la construction d'un réservoir de gaz naturel liquéfié aux Pays-Bas.
Taxe infrastructures
Vinci Energies, qui représente désormais près de 40% du chiffre d'affaires total, est à 830 millions d'euros de bénéfice net contre 693 millions l'an passé, un bond de 19,7%.
Cobra IS, la filiale qui installe des champs photovoltaïques un peu partout dans le monde, a réalisé un bénéfice net de 262 millions d'euros (+20%).
Le consensus d'analystes de Bloomberg tablait sur un résultat net total de 4,65 milliards d'euros sur un chiffre d'affaires de 67,9 milliards.
Un dividende de 4,50 euros par action a été approuvé au titre de l'exercice 2023 en conseil d'administration mercredi, en vue de l'assemblée générale des actionnaires le 9 avril.
Pour 2024, Vinci aborde l'année "avec confiance en dépit d'un contexte géopolitique et macroéconomique incertain". Il anticipe une nouvelle hausse de son chiffre d'affaires "mais d'ampleur moindre que celle réalisée en 2023".
Vinci précise que ses prévisions s'entendent "avant prise en compte de la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport de longue distance" annoncée par le gouvernement français, dont il estime le montant "à environ 280 millions d'euros".
"Malgré cet impact négatif, le résultat net en 2024 pourrait être proche du niveau atteint en 2023", prévoit le groupe.
Sur le plan environnemental, Vinci a réduit ses émissions directes de CO2 de 14% en 2023 par rapport à 2018, a-t-il précisé. Son objectif publié est de baisser ses émissions directes et opérationnelles (scope 1 et 2) de 40% d'ici à 2030 par rapport à 2018, et de 20% sur le scope 3 (indirectes) par rapport à 2019.