L’entreprise Chaux Saint-Astier investit 40 millions d’euros dans une nouvelle usine décarbonée

L’entreprise Chaux Saint-Astier investit massivement afin de pérenniser son activité historique de Maître Chaufournier (1912) et pourra rendre son organisation plus résiliente, plus agile et mieux préparée aux défis de demain.

Chaux SAINT-ASTIER, entreprise familiale centenaire et référence reconnue dans la restauration du patrimoine, annonce un investissement sans précédent de 40 millions d’euros pour la construction d’une nouvelle unité de production décarbonée. Ce grand projet, dont l’achèvement est programmé pour 2028, s’inscrit dans une démarche RSE ambitieuse visant à réduire de 25% l’empreinte carbone de l’entreprise d’ici 2030.
Guidée par sa raison d’être « Préserver l’Histoire, Inspirer l’avenir », l’entreprise familiale conjugue innovation technologique et respect de l’environnement pour continuer de préserver les Monuments Historiques du monde entier mais aussi pour repenser les habitats de demain, avec notamment l’usage plus important d’éco-matériaux dans les projets en neuf et en rénovation.

Une vision claire matérialisée par une stratégie et une démarche RSE ambitieuses

Une entreprise ancrée dans la tradition et le savoir-faire rare, tournée vers l’innovation

Forte de plus de 110 ans d’expérience, l’entreprise CHAUX SAINT-ASTIER a su, au fil des générations, se développer et s’adapter aux demandes de ses clients pour devenir un acteur mondialement reconnu. Dernier producteur indépendant français de chaux hydrauliques naturelles, l’entreprise familiale emploie aujourd’hui 150 collaborateurs et génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 40 millions d’euros, réparti dans 20 pays.

Dans un contexte de nécessaire adaptation à la transition écologique de l’industrie des matériaux de construction, la PME familiale porte une dynamique d’innovation importante, ouverte à des collaborations externes avec de nouveaux partenaires et des laboratoires d’excellence. Cette agilité lui permet de répondre aux nouveaux besoins de ses clients et partenaires, de détecter de nouveaux marchés et de participer pleinement à l’essor de filières en émergence dans le domaine des éco-matériaux (qu’elle connaît bien depuis plus de 20 ans), associant la chaux hydraulique naturelle avec des matériaux biosourcés comme le chanvre, le lin, le miscanthus, et des matériaux géo-sourcés tels que la terre. L’entreprise poursuit donc sa stratégie de diversification ciblée, incluant notamment les segments de la rénovation et de l’Eco-construction.

Un développement international stratégique

La dynamique du chaufournier se retrouve également à l’international, avec un déploiement opéré depuis 2021 (création d’une cellule internationale dédiée), vers de nouveaux territoires comme les Etats-Unis, le Canada et récemment le Moyen-Orient au travers d’une offre produits ciblée et adaptée.

L’activité internationale représente aujourd’hui environ 15% du chiffre d’affaires de l’entreprise, témoignant de la reconnaissance mondiale de son expertise technique, notamment auprès des acteurs de la Prescription.

Une feuille de route climat ambitieuse

En 2024, CHAUX SAINT-ASTIER a établi son bilan carbone sur l’ensemble de l’activité « Scopes 1, 2 et 3 » dans le cadre de sa feuille de route climat, en collaboration avec BPI, l’ADEME et l’Association Bas Carbone (ABC). Face aux enjeux sociétaux, environnementaux et énergétiques, l’entreprise s’est fixée pour objectifs de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici 2040. La construction de la nouvelle unité de production constitue une étape primordiale pour atteindre ces objectifs.

Parallèlement à sa modernisation industrielle, l’entreprise CHAUX SAINT-ASTIER s’apprête à s’engager dans la démarche ACT (Assessing low-Carbon Transition), qui permettra de mener avec succès son plan d’actions décarbonation à l’aide de son nouvel outil industriel et au-delà de celui-ci.

Présentation du projet de modernisation : une unité de production unique en son genre

Cette stratégie de diversification se traduit concrètement par l’innovation technologique en investissant dans le projet de modernisation de son outil industriel l’équivalent de son chiffre d’affaires, soit 40 M€.

Ce projet illustre l’engagement de l’entreprise dans une trajectoire de croissance durable et répond à des objectifs stratégiques majeurs, au premier rang desquels figure la pérennisation de son activité. Il démontre également son investissement dans la conduite de sa stratégie de décarbonation de son procédé de fabrication de chaux hydraulique naturelle.

Ce projet ambitieux repose sur l’intégration de certains équipements technologiques inédits positionnant l’entreprise comme un acteur pionnier à l’échelle mondiale.

Objectifs ? S’affranchir du charbon, améliorer l’efficience énergétique du processus de fabrication et réduire les émissions de GES au niveau des procédés et des transports.

Les caractéristiques techniques du projet :

Cette nouvelle unité sera construite en face des deux fours actuels et s’étendra sur 5 hectares. Elle sera dotée de technologies modernes et automatisées. À terme, cette dernière remplacera les deux fours actuels (datant de 1930) par une installation principale de calcination, répondant ainsi aux besoins du marché actuel tout en prévoyant une augmentation future des volumes.

La technologie de calcination a été adaptée à la qualité du gisement de calcaire, à la qualité des chaux produites et à la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Le projet permettra ainsi un gain de 10 % de consommation d’énergie et une réduction de 25% d’émissions de CO₂ d’ici 2030. La construction de cette nouvelle usine de production permettra par la suite d’ouvrir la voie à de nouvelles phases d’optimisation du process sur les combustibles alternatifs et le captage CO₂.

Ce projet de 40 M€ a nécessité l’intervention de partenaires financiers, qu’ils soient issus du secteur bancaire ou des fonds d’investissement : Banque Populaire Grand Ouest, Crédit Agricole Charente Périgord, Caisse d’Épargne, Grand Sud-Ouest Capital, Expanso, NACO, Crédit Agricole Expansion.
Le financement de cet investissement a également obtenu le soutien de l’Europe et de la Région Nouvelle-Aquitaine au travers de la feuille de route Néoterra, le support de l’ADEME.

Innovations technologiques majeures avec impact environnemental :

• Système d’hydratation innovant
• Transition énergétique progressive : remplacement du charbon par le gaz naturel dès 2028, puis par le biogaz à l’horizon 2030
• Filtration hautes performances réduisant de 98% les émissions de poussières
• Récupération de chaleur fatale à réintégrer dans le processus de fabrication
• Récupération et filtration des eaux de pluie pour utilisation dans le processus d’extinction de la chaux vive
• Panneaux photovoltaïques sur le parc de stockage, couvrant près de 40% des besoins du site en électricité.
• Préservation du gisement de calcaire par le recyclage des fines de carrières, non valorisées à ce jour.

Renforcement de la compétitivité et de l’autonomie

À travers le projet de modernisation engagé, l’entreprise périgourdine se dote des moyens de renforcer sa compétitivité et son autonomie.

En valorisant plus efficacement ses matières premières, en limitant les intrants externes et en réduisant sa dépendance énergétique, elle affirme sa volonté de maîtriser ses ressources et de s’inscrire dans une trajectoire durable.

Cette transformation structurelle permet à l’entreprise de gagner en indépendance, tout en répondant aux enjeux environnementaux et économiques actuels. Elle s’accompagne d’une organisation plus agile, capable de s’adapter rapidement aux évolutions du marché, et d’une polyvalence accrue des équipes, gage de résilience face aux incertitudes.

En conjuguant performance industrielle, sobriété énergétique et responsabilité environnementale, l’entreprise construit un modèle plus robuste, plus durable et tourné vers l’avenir.

Pour Matthieu Tanguy – Directeur général : « Cette transformation s’accompagne d’une agilité renforcée et d’une polyvalence accrue, garantes de notre capacité à anticiper, à s’adapter et à progresser dans un environnement en constante évolution. »

Recherche et développement

CHAUX SAINT-ASTIER mène depuis 3 ans des recherches approfondies afin d’identifier les technologies les plus performantes et de minimiser l’empreinte carbone de ses procédés. Des essais en laboratoire et à l’échelle industrielle ont permis de qualifier les meilleures solutions.

L’entreprise a investi près d’1 million d’euros depuis 2021 dans ces tests grandeur nature, en partenariat avec des industriels et des laboratoires de recherche, accompagnée par l’ADEME et la Région Nouvelle Aquitaine.

Ces efforts permettront, à terme, d’éviter l’émission de 10.000 tonnes de CO₂ par an, soit une réduction de 25% par rapport au scénario de référence.

Une démarche RSE engagée au cœur du projet

En tant qu’acteur responsable, CHAUX SAINT-ASTIER a réalisé en 2024 un bilan de ses émissions de gaz à effet de serre et s’est engagée dans une démarche de transition via le Diag Décarbon’action proposé par Bpifrance, en partenariat avec l’ADEME et en collaboration avec l’ABC.

1. Préserver l’emploi local

CHAUX SAINT-ASTIER emploie aujourd’hui 150 collaborateurs, majoritairement installés dans un rayon de 25 km autour de l’entreprise. Elle privilégie l’approvisionnement local et les boucles courtes afin de dynamiser l’activité de proximité et régionale.

Ce projet clé permettra de pérenniser ces activités et de préserver les emplois directs ou indirects, indispensables à la vie économique des territoires.

2. Diversifier la production en produits vertueux et biosourcés

Soucieuse de proposer des produits respectueux de l’environnement et moins énergivores, CHAUX SAINT-ASTIER développe une politique en faveur de modes de construction plus responsables et durables.

Cette stratégie s’est illustrée par le lancement d’une gamme d’enduits isolants NOVASKIN en mars 2024, et de produits à base de chaux hydraulique naturelle associée à des solutions biosourcées destinées aux bétons de chanvre. L’entreprise participe ainsi activement au développement des filières biosourcées, en France et à l’international.

3. Préserver la richesse du gisement de calcaire

Exploitées depuis le 20ème siècle, la carrière souterraine s’étend sur plus de 40 hectares, avec un gisement de calcaire siliceux datant de 80 millions d’années. En un siècle, CHAUX SAINT-ASTIER a exploité une profondeur de seulement 12 m sur les 200 m estimés, démontrant sa gestion raisonnée de cette précieuse ressource.

L’objectif est de récupérer 50% des fines de carrière générées chaque année, permettant de préserver le gisement par rapport au scénario actuel d’extraction.

4. Respecter l’environnement et la biodiversité

CHAUX SAINT-ASTIER a intégré, dans son projet de modernisation, une Obligation Réelle Environnementale (ORE) sur près de 12,3 ha (11 ha d’espace foncier naturel et 1,3 ha de galeries souterraines), pour une durée de 99 ans.

Ces mesures de compensation proposent de définir un plan de gestion écologique, avec des mesures complémentaires pour limiter l’impact environnemental. Le Conservatoire des Espaces Naturels Aquitaine (CEN) suivra ce plan de gestion sur le long terme.

5. Réduire les émissions de gaz à effet de serre

La fabrication de la chaux naturelle hydraulique génère des GES, principalement en raison du combustible utilisé pour la calcination du calcaire mais aussi du processus de décarbonation du calcaire cru pour sa transformation en chaux vive. Grâce au projet industriel, l’entreprise substituera bientôt le charbon anthracite par le gaz naturel.
À partir de 2030, une nouvelle phase d’investissement permettra d’intégrer des combustibles alternatifs encore moins émissifs en CO₂ que le gaz naturel.

Le saviez-vous ?

La chaux hydraulique une fois posée permet de “réabsorber” environ 75% du CO₂ émis lors de sa cuisson.

L’entreprise CHAUX SAINT-ASTIER

Un don de la nature et une entreprise familiale engagée dans le patrimoine architectural

Le nom de SAINT-ASTIER®, commune située dans le Périgord blanc, en Dordogne, est associé au dernier producteur indépendant de chaux hydrauliques naturelles exploitées sur le site. Il possède 4 sites industriels : une carrière souterraine d’extraction de 40 hectares, une usine de mortiers prêts à l’emploi, et deux sites de fabrication de chaux hydrauliques naturelles et de liants formulés.

La réputation mondiale de l’entreprise CHAUX SAINT-ASTIER est liée à une matière première unique dans le sous-sol de la région : son calcaire, doté de propriétés idéales pour la construction. Ce gisement souterrain s’étend sur 350 hectares sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur ; on le dit « quasiment inépuisable ». Il permet, sans mélanges ni sélections, de fabriquer une chaux hydraulique naturelle ayant à la fois la faculté de durcir sous l’eau et de se recarbonater au contact de l’air.

Comment est fabriquée la chaux de SAINT-ASTIER® ?

Chez CHAUX SAINT-ASTIER, la chaux est issue d’un processus d’extraction du calcaire, depuis la carrière souterraine jusqu’à sa transformation dans les unités de l’entreprise.

Le calcaire extrait est transporté vers une installation de concassage, qui assure par bandes transporteuses l’approvisionnement en surface des unités de transformation.

Les pierres de calcaire sont ensuite soumises à une cuisson de 850°C pour produire la chaux vive, qui deviendra la partie aérienne, et les silicates de chaux, qui donneront la partie hydraulique. Après la cuisson, les pierres de chaux vive sont hydratées par adjonction d’eau. Ce phénomène d’extinction qui transforme la chaux vive en chaux éteinte est une étape fondamentale pour distinguer une véritable chaux naturelle de construction.

Un atelier de broyage a pour mission d’homogénéiser la finesse de la chaux hydraulique naturelle.

Chaux hydraulique naturelle SAINT-ASTIER® : un matériau d’avenir pour la construction

Après des années du « tout ciment », la chaux a connu un renouveau, notamment avec des artisans spécialisés dans la restauration des bâtiments anciens. Les savoir-faire traditionnels sont redevenus d’actualité grâce aux deux grandes qualités de la chaux hydraulique naturelle : esthétique d’une part, la chaux permet de réaliser de remarquables finitions ; sanitaire d’autre part, la chaux étant perméable à la vapeur d’eau, elle laisse « respirer » les constructions et réduit les problèmes liés à l’humidité.

Si CHAUX SAINT-ASTIER s’est illustrée sur le marché de la restauration du bâtiment ancien, tenant un rôle mondialement reconnu dans la préservation du patrimoine architectural, l’entreprise dispose de nombreux atouts pour s’imposer dans les modes constructifs actuels, grâce notamment au développement de solutions associant la chaux à des matériaux biosourcés. Respectueux de la nature des supports et durables, ces éco-matériaux optimisent les performances énergétiques des constructions et réduisent leur impact écologique.