
Fruit d’une collaboration entre les agences COSA et RHB ARCHITECTES, ce projet s’inscrit dans la restructuration globale de l’INSA. Il exploite intelligemment le plan d’origine de l’ouvrage conçu en 1960, pour en ajuster les liaisonnements, bousculés au fil des extensions. Il permet également de réorganiser les différents départements pour incarner la pédagogie spécifique de l’INSA, dont le déménagement dans un bâtiment neuf de la formation en architecture.
C’est sur cette construction qu’est intervenu EVOLUGLASS, fabricant-installateur de menuiseries TECHNAL. Il a mis en œuvre plus de 200 m2 de façades TECHNAL, et 2.000 m2 de coulissants, châssis fixes et à frappe SOLEAL. Toutes ces solutions sont en Hydro CIRCAL 75R, un matériau éco-conçu constitué d’au moins 75% d’aluminium recyclé provenant de déchets post-consommation. Leur finition anodisée donne un effet précieux à l’enveloppe. Elle accentue la brillance, comme un miroir qui joue avec les reflets du bardage et de la structure bois. L’école d’architecture s’intègre aux bâtiments existants en adoptant des rythmes structurels identiques et les mêmes objectifs : être des architectures de l’usage, épurées, régulières, lumineuses, s’effaçant au profit des relations inter-usagers, inter-départements, et s’adaptant aux pédagogies. Elle s’élève sur 4 niveaux et accueille les salles d’enseignements, les bureaux administratifs et 6 ateliers polyvalents et spacieux avec des doubles hauteurs sous plafond pour réaliser des prototypes.
Transparence maximale
Les architectes et l’entreprise EVOLUGLASS ont travaillé en synergie pour relever un challenge dimensionnel : trouver le compromis optimal entre finesse (32 mm) et rigidité des profilés, le tout sur une hauteur de 2,70 m et une trame de 4,50 m (double vantail). Une prouesse technique et esthétique ! Les masses vues discrètes de ces ouvertures XXL en bandes filantes TECHNAL, conjuguées aux grandes portées sans poteaux, offrent de larges vues et une transparence totale. Au-delà de l’apport de lumière naturelle à l’intérieur, c’est le rapport au dehors qui a évolué. Les élèves et enseignants bénéficient d’une vraie qualité spatiale avec des ateliers qui se prolongent vers l’extérieur. Le confort d’étude, de vie, est maximal.
Autour du noyau béton de l’INSA, une structure bois préfabriquée est montée. Les poutres primaires (36 x 2,72 m et 18 x 2,72 m) se superposent habilement, tel un jeu de Kapla®. Leur disposition dégage, dans chaque atelier, un ou deux linéaires de baies vitrées. Les baies coulissantes basses, qui ouvrent l’école à la ville, alternent avec les fenêtres hautes qui libèrent des espaces d’affichage. Au-dessus, des poutres secondaires semblent flotter face au vide des menuiseries, questionnant les élèves sur leur mise en œuvre.
Choisir chaque matériau pour la bonne raison
Pour Benjamin Colboc, architecte de l’agence COSA : « Répondant à la pédagogie en constante évolution et à nos convictions écologiques, l’INSA Strasbourg est condensée en une carcasse structurelle et régulatrice, dans laquelle se glissent les éléments de programme, interchangeables et adaptables dans le temps. Cette démarche croise le low-tech, la frugalité, la logique, peu importe le nom qu’on lui donne. Elle révèle également la qualité des matières. »
Pour ce nouveau bâtiment, COSA et RHB architectes ont cherché plus d’économie de matière pour plus d’usages, de polyvalence, de simplicité et de bon sens. Ce parti pris se lit dans la structure même du bâtiment avec ses superpositions de poutres en bois, distinguant naturellement les espaces, mais également dans le choix d’un second œuvre limité au strict minimum.
Les masses vues des profilés, par exemple, sont réduites au minimum. Elles contribuent à l’optimisation de la matière, tout comme la répétitivité de la trame qui permet de rationaliser l’aluminium et les coûts. Dans la même logique de maîtrise de l’impact du bâtiment, les fluides sont laissés apparents pour être aisément modulés et éviter l’installation d’un faux-plafond, les murs qui sont en béton ou en bois n’ont pas besoin d’être doublés ou peints...
À la frugalité de la conception répond la variété des usages possible dans chaque atelier : travailler seul ou en groupe sur table, faire une correction collective le long des panneaux d’affichage, s’installer pour un cours de dessin dans le salon, assister à un cours magistral avec vidéo-projection... La durabilité du projet s’exprime également à l’extérieur. La compacité du plan a permis de développer un nouveau terrain d’expérimentation : le jardin des prototypes. Les cours sont renaturées, pour faire de cet espace un ilot de fraîcheur, un poumon vert où les étudiants peuvent travailler dehors, exprimer leur créativité en profitant d’un paysage verdoyant.