Fondée en 1885, l’entreprise familiale répond aux nouveaux défis énergétiques en misant notamment sur l’utilisation de sa biomasse pour produire de l’électricité. Jusqu’à 20 millions d’euros pourraient encore être investis d’ici à 2028.
Data et high-tech pour des investissements sans précédent en 2022
L’année 2022 a été une année remarquable et a conforté le Groupe Ducerf sur la pertinence de son plan d’investissement.
Comme le souligne Edouard Ducerf : « Tous sites confondus, nous avons engagé 4,7 millions d’euros d’investissements, du jamais vu pour notre entreprise familiale. »
Le groupe est dans une excellente dynamique commerciale, ce qui promet des perspectives positives à moyen terme. A la suite d’une année 2021 qui figurait déjà dans les annales du groupe, le chiffre d’affaires a progressé de 5% en 2022.
Problématique pour de nombreux industriels en Europe, le contexte géopolitique a en revanche permis au Groupe Ducerf de se différencier sur la valeur ajoutée de ses produits.
Trois types d’investissements sont engagés :
- Mise à niveau de l’outil industriel
- Numérisation des process
- Investissements dans de nouvelles technologies
- La mise à niveau de l’outil industriel est directement liée aux changements d’outils de transformation.
« L’investissement ne se limite pas à un simple remplacement mais vise à développer de nouvelles technologies pour gagner en productivité, en qualité de travail et en confort pour les collaborateurs. L’exemple le plus significatif est l’acquisition par Ducerf d’une nouvelle presse pour Bois Profilés, d’un montant de 1,7 million d’euros, soit un tiers des investissements engagés l’an dernier. »
Une nouvelle presse 3 en 1
Mise au point en collaboration avec le spécialiste allemand Weinig, Fidèle à la philosophie d’innovation du Groupe Ducerf, cette machine-outil sera prééquipée d’un système permettant de faire du collage structurel. Avec pour vocation d’alimenter les productions futures de panneaux CLT (Cross Laminated Timber) avec une capacité de collage en longueur de 6 mètres. En lieu et place d’une ligne dédiée pour chaque produit, la presse va permettre de la production 3 en 1, avec des panneaux lamellé-collé, des panneaux massifs ou encore du carrelet de menuiserie. Sa livraison est attendue en fin d’année, pour une mise en service début 2024.
En parallèle, le groupe entre de plain-pied dans l’ère du numérique en renforçant les synergies liant les outils de production et la data à terme des bornes wifi seront installées sur l’ensemble du site pour que toutes les machines soient connectées directement au logiciel EPR. Cela permettra de faire de la maintenance préventive et de prévenir la moindre baisse de productivité issue d’une panne de matériel. Grâce à Digibois par exemple, des terminaux de saisie de production sont maintenant généralisés à chaque poste de travail. La gestion des flux et des stocks est également optimisée.
Le troisième niveau d’investissement met l’accent sur les nouvelles technologies.
Une nouvelle ligne de débit est à l’étude, avec un nouveau bâtiment de près de 4 000m², une structure qui permettrait de mieux valoriser la matière sciée. Avoir recours aux systèmes d’intelligence artificielle permettrait d’optimiser aussi le délignage et le rognage. Cette matière supplémentaire servirait notamment à l’élaboration de produits aboutés. C’est un développement à structurer sur plusieurs années, car ces technologies novatrices, déjà utilisées dans le résineux, sont à développer dans le feuillu.
Le troisième niveau d’investissement met l’accent sur les nouvelles technologies. Une nouvelle ligne de débit est à l’étude, avec un nouveau bâtiment de près de 4 000m², une structure qui permettrait de mieux valoriser la matière sciée. Avoir recours aux systèmes d’intelligence artificielle permettrait d’optimiser aussi le délignage et le rognage. Cette matière supplémentaire servirait notamment à l’élaboration de produits aboutés. C’est un développement à structurer sur plusieurs années, car ces technologies novatrices, déjà utilisées dans le résineux, sont à développer dans le feuillu.
« Produire de l’énergie à partir de notre biomasse, c’est un sujet de premier plan »
La revalorisation des connexes vers le bois énergie s’inscrit dans une démarche globale engagée par le groupe il y a plusieurs années. Cet investissement a été acté sur le site de Bourgogne Bois Industrie (BBI) avec l’acquisition d’une ligne de production de bûchettes compressées à destination du marché du bois énergie. L’avènement de ce projet répond également à une demande des particuliers pour un chauffage domestique plus écologique et économique.
C’est totalement nouveau dans le Groupe Ducerf. Cette nouvelle ligne sera installée sur la fin du premier semestre avec l’objectif de lancer la production de ces bûchettes dans l’été 2023.
Valorisation de la biomasse, installations photovoltaïques : des actions concrètes pour de nouvelles priorités
L’énergie est d’ores et déjà au centre des ambitions du Groupe Ducerf. La transition énergétique incite à valoriser toutes les ressources disponibles, comme la biomasse.
Pour preuve, le projet de « cogénération » à l’étude : utiliser une partie de l’énergie thermique produite et convertir le reste en énergie électrique. L’entreprise souhaite pouvoir produire une partie de son électricité grâce à la biomasse, c’est-à-dire toutes les chutes issues de sa production pour l’alimentation de la chaudière et des séchoirs et produire de l’électricité. Les besoins en consommation du site de Vendenesse-lès-Charolles pourraient être couverts à 200% tandis que le reste serait revendu au réseau EDF.
L’Ademe, l’Agence de la transition énergétique, permet au Groupe Ducerf de candidater à l’appel à projets « Biomasse chaleur pour l’industrie du bois », qui encourage ce genre de structure de production d’électricité par le biais (avec le concours) de subventions
« Cette démarche vertueuse sur les plans écologique et économique représente un investissement global d’environ 15 millions d’euros et verra le jour au plus tôt en 2026 » selon Jean-Marie Ducerf, directeur industriel du groupe.
La production d’énergie solaire photovoltaïque est également un autre projet important. La construction prochaine d’un bâtiment de stockage pour la scierie verra la mise en place d’une centrale électrique d’environ 200 kW sur son toit.
« Ce dispositif couvrira les besoins d’électricité des séchoirs et pré-séchoirs en plus de réduire de 10 à 12% la consommation globale d’électricité. Le bâtiment devrait être opérationnel d’ici à l’été 2024. »
Réduire la pénibilité des collaborateurs et améliorer les conditions de travail des salariés est une des priorité du Groupe Ducerf. Parmi les nombreuses solutions concrètes, des véhicules électriques plus ergonomiques remplaceront les chariots élévateurs thermiques, le port de charges lourdes sera amélioré avec l’introduction de ventouses automatiques.
« L’outil de production doit être amélioré concomitamment au confort des salariés et l’investissement dans de nouveaux équipements participe à cet effort. »
Augmenter la valeur ajoutée en optimisant les outils de production : près de 20 millions d’euros sur 5 ans pour innover avec ambition
Les activités de seconde transformation seront au cœur de nouveaux investissements prévus en 2024. La transformation des produits doit s’accompagner d’une forte valeur ajoutée. C’est la vision stratégique défendue par Ducerf.
Ces investissements participent à la volonté de l’entreprise d’augmenter ses volumes de production, tout en favorisant l’exploitation raisonnée et durable du bois. Cela passera par de nouvelles machines plus productives. Le bois feuillu est à la source de nombreuses opportunités dans la construction et la production de produits structurels en chêne sera l’un des axes de développement majeur du groupe.
Comme le souligne Edouard Ducerf : « la vision stratégique du Groupe Ducerf est d’aller chercher de la valeur ajoutée dans la transformation des produits. Et toujours avec ambition ! »
Sur l’ensemble de ces projets, le Groupe Ducerf prévoit d’investir entre 10 et 20 millions d’euros dans les 5 prochaines années. Avec ces investissements, la PME bourguignonne s’affiche comme étant l’un des acteurs importants de l’échiquier national de la transformation du bois feuillu.