Un projet qui unit le passé à l’avenir
Bâtie dans les années 70 à la manière d’un campus américain (hors du centre-ville et bordée d’un parc), l’Université de Droit, Économie et Gestion de Pau et des Pays de l’Adour a exprimé le besoin de s’étendre. Le projet devait s’inspirer de l’architecture existante d’André Grésy, une personnalité qui a contribué à l’identité architecturale de Pau, tout en apportant une nouvelle approche respectueuse des exigences environnementales actuelles. La particularité de cette université réside dans son implantation au milieu de la nature, reliée par des sentiers piétonniers.
Patrick Mauger, architecte installé à Paris, sélectionné pour le projet, « aime comprendre un bâtiment existant pour l’emmener plus loin. C’est comme accompagner une personne dans la vie, il faut d’abord la comprendre avant de l’aider à avancer. » Il a remarqué ici que les bâtiments affichaient une forte horizontalité soulignée par des bandeaux recouverts de terre cuite. « Nous devions prendre en compte cet héritage. »
Conjuguer chaleur et lumière
Comme pour le reste de l’établissement, l’extension récente doit apporter une lumière suffisante aux étudiants et personnels tout en garantissant un grand confort du point de vue thermique. Les casquettes perforées imaginées par Patrick Mauger suivent le même angle que les “bandeaux” de terre cuite des bâtiments existants, avec des baies vitrées agrandies. La densité de perforations des casquettes, le jeu des pleins et des vides, varient selon l’orientation du bâtiment : plus denses au nord-est et nord-ouest, moins denses au sud, afin d’ajuster l’apport en lumière.
L’architecte souhaitait une dimension bien précise pour les tuiles - 10 x 20 centimètres - avec un grand choix de teintes. Un précédent partenariat avec Wienerberger avait répondu à toutes ses attentes (pour le projet des Halles technologiques, École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers-ParisTech). Une nouvelle collaboration s’imposait donc naturellement.
Vibrer avec la terre cuite
Plusieurs arguments ont convaincu Patrick Mauger d’utiliser la terre cuite émaillée. Il est très sensible à « l’émaillage à l’ancienne qui évite l’aspect trop parfait, trop homogène. Si l’architecture du bâtiment est moderne, sa personnalité s’affirme avec ce jeu de tuiles émaillées de plusieurs couleurs. »
Les coloris (jaune, rouge et bleu) ont été choisis par rapport au bâti, bien sûr, mais également en fonction des arbres plantés lors du chantier, des Ginkgo Biloba. En effet, le vert de ses feuilles se transforme en orange puis jaune doré à l’automne. Les feuilles éparses répondent ainsi aux couleurs des tuiles, comme une ponctuation de la façade sur les pelouses.
Ce jeu de couleurs juxtaposées aux vides des perforations apporte un mouvement aux bâtiments qui rappelle les peintures impressionnistes. La lumière criblée qui passe au travers des perforations voyage dans les pièces, à l’instar du Moulin de la Galette de Renoir. À ce propos, Patrick Mauger souligne que « l’histoire des arts s’invite toute seule dans un projet tel que celui-ci. »
Résultat : l’extension de l’UPPA a été primée en 2016 au Grand Prix “La Tuile Terre Cuite Architendance” dans la catégorie bâtiment tertiaire et figure dans l’annuel AMC 2016 des 100 bâtiments de l’année.
Résumé
- Extension de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour par le cabinet Patrick Mauger Architecture.
- Chantier primé en 2016 au Grand Prix “La Tuile Terre Cuite Architendance” dans la catégorie bâtiment tertiaire - Réalisation publiée dans l’annuel AMC 2016 des 100 bâtiments de l’année.
- Les 25.500 tuiles terre cuite émaillées sur mesure créent un jeu de vides et de pleins sur la façade.
- Les effets de perforations sont plus ou moins denses selon l’orientation du bâtiment pour ajuster l’apport en lumière et en chaleur.
Zoom chantier
- Extension de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.
- Architecte : Architecture Patrick Mauger (75).
- Produits : 25.500 tuiles terre cuite émaillées en trois couleurs : jaune, rouge, bleu.
- Entreprise de pose : Charpente Hourcade (64).