L'an passé, Eiffage a engrangé un bénéfice net de 1,013 milliard d'euros contre 896 millions en 2022 (+13,1%), pour un chiffre d'affaires en hausse de 7,4% à 21,8 milliards d'euros, indique le groupe dans un communiqué diffusé mercredi.
La branche infrastructures, la plus importante activité du groupe, voit son chiffre d'affaires progresser de 9,5% à 7,9 milliards d'euros, et la branche "énergie systèmes", en deuxième place, augmente son chiffre d'affaires de 11,6%, à 5,9 milliards d'euros.
Mais l'activité de la branche construction, troisième du groupe, a reculé de 2,3% sur l'année à 4,26 milliards d'euros, indique le communiqué.
Le recul est particulièrement notable en France, où le chiffre d'affaires de la division construction baisse de 4,5% alors qu'il augmente de 5% en Europe hors France.
"La chute du logement neuf en France est partiellement compensée par la rénovation résidentielle et tertiaire, la construction d'équipements publics et l'investissement industriel", commente le groupe dans son communiqué.
Le chiffre d'affaires de l'immobilier a baissé de 24,8% à 0,82 milliard d'euros. 1.941 réservations de logements ont été enregistrées contre 2.481 en 2022, précise-t-il.
Les autoroutes APRR et AREA gérées par Eiffage ont vu le trafic routier tous véhicules progresser de 2,5% l'an passé.
Le chiffre d'affaires des concessions autoroutières s'est établi à 3,65 milliards d'euros au total, en hausse de 9,2% (en incluant pour la première fois l'autoroute Aliaé (A79) dans l'Allier).
Le trafic sur le viaduc de Millau, également géré en concession par Eiffage, a augmenté de 0,3% en 2023. Le groupe a procédé l'an passé au rachat de 49% du capital de ce viaduc dont il est désormais le seul actionnaire.
"Visibilité sans précédent"
Au total, le carnet de commandes des travaux atteint 26 milliards d'euros, en augmentation de 7,5 milliards sur un an soit +40% avec une "visibilité sans précédent à moyen et long terme".
Celui de la construction s'élevait à 5,1 milliards d'euros à fin 2023, en hausse de 3%. Eiffage précise qu'il n'intègre pour l'instant que "très partiellement" l'activité pluriannuelle qui sera générée par le gros contrat Nové passé avec le ministère des Armées pour rénover son parc immobilier.
Le carnet de commandes de la branche infrastructures s'élève à 14,4 milliards d'euros, en hausse de 6,2 milliards, porté par l'attribution du contrat de génie civil des deux premiers réacteurs nucléaires EPR2 qui doivent être mis en service par EDF à Penly en Seine-Maritime, et de la ligne 15 Est du programme du Grand Paris Express, "dont l'essentiel des travaux interviendra au delà de 2025", a précisé Eiffage.
Le carnet de commandes de la branche "énergie systèmes" s'élève à 6,5 milliards d'euros, en hausse de 21% sur un an.
Pour 2024, le groupe anticipe un bénéfice net part du groupe "qui pourrait être du même ordre qu'en 2023" et prévoit un résultat opérationnel courant en hausse dans les travaux avec une "nouvelle progression de la marge opérationnelle d'Eiffage Energie Systèmes".
Dans les concessions "la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance" annoncée récemment par le gouvernement "viendra impacter significativement les résultats" prévient le groupe qui, comme son concurrent Vinci, réitère sa volonté de "mettre en oeuvre toutes les voies de recours afin de faire valoir ses droits, notamment quant au respect du contrat".
Eiffage compte proposer lors de son assemblée générale un dividende de 4,10 euros par action contre 3,60 euros en 2023, qui sera mis en paiement le 22 mai.