Adrien Sadaka et Basile Segalen viennent d'inventer avec Timescope une véritable machine à voyager dans le temps. Cette borne de réalité virtuelle en libre-service propose d'observer un lieu à différentes époques dans le passé ou même dans un possible futur. La première borne de cette start-up vient d'être installée à Paris sur la place de la Bastille et permet de visualiser ce lieu tel qu'il était en 1416 et en 1789.
Après quatre ans de réflexion et un an de fabrication, la première borne d'Adrien et Basile est enfin installée et l’expérience plaît visiblement beaucoup. De nombreux curieux ont pu s'essayer à cette expérience d'immersion et contempler la forteresse de la Bastille comme si elle existait toujours.
Retour vers le passé en 1416
« On a proposé ce projet à Bastille parce que, habitant dans le quartier depuis toujours, on s’est rendu compte que beaucoup de touristes se demandent pourquoi il n’y a pas de bastille sur la place de la Bastille ! La place porte le nom d’un monument disparu, il y a un besoin d’informations sur cette place ». La borne propose donc deux époques, 1416 et 1789 . Concrètement, la borne ressemble aux jumelles que l'on peut trouver sur certains sites touristiques mais en plus design et évoque un casque de réalité virtuelle. Vous choisissez une date sur l’écran tactile, la borne pivote à 360° et vous permet d'être plongé dans le paysage de l'époque, en 3D. Donc en 1789 à la veille de la prise de la Bastille mais aussi en 1416. « On a choisi cette année-là, poursuit Adrien, parce que c’est une époque assez peu connue. La Bastille a seulement une trentaine d’années et ce n’est pas une prison mais une fortification avec un pont qui fait le lien entre Paris et Vincennes, au milieu de marécages. On est sous Charles VI ».
Une visite à Pompéi donne le déclic
C’est lors d'une visite à Pompéi qu’Adrien et Basile, amis d'enfance, ont un premier déclic. « Pompéi c’est incroyable mais c’est difficile de s’imaginer comment c’était avant. On a fait ce constat mais c’est seulement lorsque nous avons testé les casques de réalité virtuelle que nous avons repensé à notre idée » explique Adrien.
Le premier prototype et la borne actuelle sont développés à Usine IO, un Fablab dans le 13e arrondissement, avec des experts très pointus, et sont incubés au 104 factory qui les aide à tisser les liens avec les acteurs culturels. « On a un modèle économique totalement privé pour l’instant, c’est nous qui finançons. Mais on pourra explorer des modèles BtoB où l’institution ou le monument qui souhaite utiliser le produit peut nous louer la borne par exemple » précise Adrien. Fondée à deux, la start-up compte aujourd'hui trois autres personnes pour la partie technique et trois autres encore pour les graphismes et les animations.
Une réalité virtuelle mais réellement historique
La reconstitution de la place de la Bastille à deux époques est un travail minutieux et serieux qui s'effectue grâce à des sources historiques, des plans de Paris, des plans de bâtiments, des documents textuels ou des gravures, si ils existent. Ils fabriquent alors une synthèse qu’ils confient aux graphistes : ceux-ci font la modélisation et l’animation. Enfin, ils font tout certifier par des historiens. C’est Héloïse Bocher, historienne au musée Carnavalet, qui a travaillé sur la Bastille. « On va travailler de la même façon à chaque fois, assure Adrien, on est tous des passionnés d’histoire, pas question de proposer des éléments non certifiés ». Petit plus, la borne est sonorisée. Pour 1416, on entend des oiseaux « c’était une ambiance champêtre » s’amuse Adrien. Et d’ajouter : « pour l’instant on ne propose pas de voix off qui expliquerait la période, car on voulait une solution immersive, mais c’est vrai que l’on a eu des remarques là-dessus alors on va réfléchir à l’intégrer d’une façon ou d’une autre ». Pour une minute trente d’immersion dans le temps, il faut se procurer un billet à deux euros, sur leur site, avec sa carte bancaire. Un code est alors généré qui donne accès à la borne. En attendant que celle-ci soit équipée d’une possibilité de paiement sans contact.
Après le passé bientôt le futur
Pour les projets à venir, Adrien préfère ne pas trop divulguer d'information mais il imagine déjà une autre application possible de sa borne. En effet si elle permet un retour dans le passé, elle peut aussi donner une vision prospective. D’ailleurs, l’implantation à la Bastille s’y prête car cette place fait partie du projet « Réinventer Paris » lancé par la Mairie de la Capitale et doit donc être réaménagée dans un futur proche. « Nous souhaitons nous inscrire dans ce projet-là. En effet, pourquoi ne pas imaginer accompagner les projets d’architecture depuis la phase de concertation en faisant voter les riverains sur la borne elle-même, en leur montrant les différentes études, jusqu’au projet final et boucler en montrant ce que la place était avant les travaux. » reprend Adrien.
En résumé, Timescope c’est un peu comme ses inventions évidentes dont on se demande pourquoi personne n’y a pensé avant. « En plus, notre borne on peut l’implanter partout, on a juste besoin d’une prise, on la verrait bien dans beaucoup d’autres lieux dans Paris parce que c’est notre ville, mais pourquoi pas aussi à Rome ou à Athènes » s’amuse Adrien.
Timescope : la machine à remonter le temps
La borne de Timescope est équipée de réalité virtuelle
- Innovante, avec le casque 3D le plus performant du marché
- Simple d'utilisation
- Accessible en libre-service
- Conçue pour résister aux intempéries et aux actes de vandalisme
Des contenus 3D permettant un voyage dans le temps immersif
- Haute qualité visuelle
- Ambiance sonore spatiale
- Contenus didactiques (réalisation sur base d'archives)
Comment ça marche ? Timescope en 3 étapes
- L'utilisateur choisit l'époque de son choix sur un écran tactile
- Il ajuste ensuite le boitier à sa taille (la borne est accessible pour tout public)
- L'experience de visualisation 360º peut commencer
www.timescope.co