Sur la base de cette analyse chiffrée couvrant la période comprenant 2019 à 2021, cinq tendances traduisent le contexte actuel du marché du logement neuf en Ile-de-France :
Tout d’abord, le marché de l’immobilier neuf n’a pas fait preuve de la même résilience que le marché de l’ancien. En effet, après de premiers signes d’essoufflement en 2018, particulièrement au niveau des commercialisations, 2019 avait été marquée par une stagnation des ventes et surtout un net recul des mises en vente (-22%) dans la région Ile-de-France. En 2020, la conjoncture immobilière neuve s’est effondrée, notamment à cause des périodes de confinement. Cette étude permet ainsi d’entrevoir les impacts qu’ont pu avoir la crise sanitaire sur les désirs des acheteurs d’un côté et l’adaptation des promoteurs de l’autre, sachant que la durée entre la prospection foncière et le lancement de la commercialisation s’établit en moyenne entre un an et un an et demi.
Quant aux commercialisations, elles progressent mais à un niveau encore beaucoup trop faible par rapport à la demande. A contrario, malgré un rattrapage constaté entre 2020 et 2021, le niveau des transactions en 2021 s’est affaissé de 12% en collectif et de 23% en individuel par rapport à 2019.
Autre information apportée par l’Observatoire de l’Agence Départementale d’Information sur le Logement de Paris (ADIL 75), un regain d’intérêt peut être constaté pour les communes périurbaines qui reste à confirmer en 2022.
Aussi, le logement individuel en neuf ne semble pas connaître un regain d’intérêt chez les acheteurs notamment face à des volumes considérablement supérieurs dans l’ancien.
Enfin, sur la base de cette étude, le prix moyen dans l’immobilier neuf ne devrait cesser d’augmenter en 2022 sur l’ensemble de l’Ile-de-France.
Pour Hélène LE GALL, directrice des ADIL de Paris et du Val-de-Marne : "2022 ne s’annonce pas comme une année de franche reprise étant donné les incertitudes qui pèsent sur le contexte économique. Les taux bancaires remontent sous l’effet conjugué de l’inflation et de la croissance des taux d’emprunt de l’État. Or la facilité d’accès au crédit est primordial sur les marchés du logement, d’autant plus dans le neuf où les dispositifs d’incitation fiscale tendent à se resserrer. Par ailleurs, la forte augmentation des cours des matières premières aura très rapidement un effet sur le coût de la construction alors que les prix écartent déjà une grande partie des ménages qui souhaitent accéder à la propriété. A terme, qui pourra devenir propriétaire dans l’immobilier neuf en Ile-de-France ? Aucune solution ne pourra être apporté sans un travail concerté entre l’Etat, la Métropole du Grand Paris et la Région Ile-de-France face à ce défi majeur pour l’attractivité de la première région d’Europe."